- Alain le Noir
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Alain le Noir ou Alain de Bretagne, Alain, comte de Bretagne et parfois Alain de Penthièvre ou Alain III le Noir (en latin : Alan Niger) (vers 1100[1] – 15 septembre 1146), lord de Richmond (souvent désigné comme comte de Richmond) (1135/38-1146) et comte de Cornouailles (1140-1141) en Angleterre, seigneur du Tréguier (ou de Guingamp) en France, fut un important baron anglo-breton du règne d'Étienne d'Angleterre (1135-1154).
Sommaire
Biographie
Parenté et début de carrière
Il est le fils cadet d'Étienne († 1135/36 ou 1138[2]), comte de Penthièvre et d'Havoise de Guingamp. Il épouse Berthe de Bretagne, fille et héritière du duc Conan III de Bretagne et de Mathilde de Normandie. À la mort de son père, il hérite de ses terres anglaises (qui viennent des frères de son père), tandis que le patrimoine familial, le comté de Penthièvre, est partagé en deux parties égales entre l'aîné Geoffroy Boterel et le cadet Henri[2]. Ce partage avait probablement été convenu depuis longtemps, car Alain agît comme lord de Richmond dès 1123[2].
En Angleterre
Il est souvent désigné « comte de Richmond » (Earl of Richmond), bien qu'il n'existe aucune preuve de sa création ainsi[3]. Il semble que sa création soit implicite, et qu'il ait les mêmes pouvoirs sur le Richmondshire que les autres comtes.[réf. nécessaire]
Dans la guerre civile pour la couronne d'Angleterre, il est au service du roi Étienne d'Angleterre contre Mathilde l'Emperesse. Vers 1140, il entre en conflit avec son voisin Guillaume le Gros, le comte de Richmond, entre autres pour le contrôle des possessions de Gilbert de Gand, son cousin germain, durant sa minorité[4].
Toujours en 1140, le roi l'envoie en Cornouailles mener une contre-offensive contre Réginald de Dunstanville, le comte de Cornouailles[5]. Ce dernier mène une campagne contre les barons locaux hostiles à sa demi-sœur Mathilde l'Emperesse[5]. Alain y trouve un certain soutien[5]. Il parvient à isoler son adversaire, qui ne contrôle plus qu'un territoire limité à un seul château (probablement celui de Launceston)[5]. Alain réussit à maintenir sa position de comte de Cornouailles et tient même une cour de justice à Bodmin[5].
Vers la fin de 1140, Alain le Noir s'empare du château de Galclint (identifié généralement comme le château de Belvoir). Agissant au nom du roi, il le reprend à Ranulph de Gernon qui l'avait acquis peu avant en en expulsant Guillaume d'Aubigné, le lord de Belvoir[6].
En 1140, après la reprise par le roi de la ville et du château de Lincoln au comte de Chester Ranulph de Gernon, une bataille d'envergure se prépare. Le roi ordonne des attaques contre les autres châteaux de Ranulph dans la région[7]. Alain le Noir attaque Belvoir, que le comte a acquit récemment[7]. Il prend aussi les châteaux d'Howden et Ripon où il met en garnison des troupes loyales au roi[7]. Il rejoint ensuite le roi à Lincoln, avec des troupes venant du Yorkshire, qu'il a mobilisées avec l'aide de Guillaume le Gros, le comte de York[7].
Le 2 février 1141, il participe à la bataille de Lincoln durant laquelle le roi est capturé. D'après Jean d'Hexham, il s'enfuit avant même que la bataille ne débute. Il existe deux versions différentes de ce qu'il fait quelques jours après la bataille[8]. Pour la Gesta Stephani, il essaie de capturer le comte de Chester dans une embuscade, mais il est lui-même capturé et emprisonné[8]. Il doit rendre la forteresse de Galclint et faire hommage à Ranulph de Gernon[9]. Pour Jean d'Hexham, le comte de Chester le capture par tricherie en se présentant devant Galclint et en lui demandant de venir parlementer[8]
Ces événements permettent à Réginald de Dunstanville de reprendre le contrôle du comté de Cornouailles[5].
Son conflit avec le comte d'York reprend en 1142, et Étienne doit venir dans le Yorkshire pour empêcher une guerre ouverte entre les deux barons, tous deux ses soutiens[10]. En 1143, il assiste Guillaume Cumin, usurpateur du diocèse de Durham, dans la défense de Durham contre les forces de l'évêque légitime Guillaume de Sainte-Barbe[11].
Il n'a pas une réputation d'ami de l'Église, bien qu'il semble avoir changé sur la fin de sa carrière[8]. Pour H. A. Cronne, ses suivants jouent un rôle important dans l'arrestation de l'évêque Roger de Salisbury et de ses neveux en 1139[8]. Vers la fin de l'année 1140, il est impliqué dans la destruction de propriétés ecclésiastiques appartement à l'archevêché d'York[8]. En 1144, il abime l'église de Rippon[8].
Toujours en 1143, il est en conflit avec le comte d'York et Ranulph de Gernon pour la garde des domaines de Adam (II) de Brus durant sa minorité[12].
En Bretagne
En Bretagne, il semble qu'Alain se soit emparé de la seigneurie indépendante du Tréguier (ou de Guingamp) appartenant à l'origine à son frère Henri[13]. Celle-ci était issu du partage en deux parties égales du comté de Penthièvre effectué par leur père Étienne[13]. La partie principale était connu comme la seigneurie de Penthièvre (ou Lamballe)[13]. Henri semble avoir été convaincu de lui abandonner et de ne pas se marier[13]. Notamment, en 1145, c'est Alain qui confirme une donation faite par leur père à l'abbaye de Guingamp, ce qui confirme qu'il est le suzerain de ce domaine[13].
Fin de vie
Quand il meurt en 1146, son fils Conan est mineur. Son droit à l'honneur de Richmond n'est reconnu qu'en 1153-1154[1]. Il meurt en Bretagne et est inhumé à l'abbaye de Bégard[14]
Famille et descendance
Marié à Berthe de Bretagne, future duchesse de Bretagne, ils eurent pour descendants :
- Conan IV le Petit († 1171), duc de Bretagne.
- Constance de Bretagne († 1195), épouse du vicomte Alain III de Rohan
- Enoguen de Penthièvre († 1187), 3e abbesse de l'abbaye Saint-Sulpice de Rennes en 1171.
En 1148, sa veuve se remaria à Eudon de Porhoët, vicomte de Porhoët.
Voir aussi
Notes et références
- Michael Jones, « Conan (IV), duke of Brittany (c.1135–1171) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, Sept 2004; online edn, May 2006.
- ISBN 978-0-521-66071-6) Judith Everard, Brittany and the Angevins: province and empire, 1158-1203, coll. Cambridge studies in medieval life and thought, Cambridge University Press, 2000, p. 189. (
- John Horace Round, « Geoffrey de Mandeville: A Study of the Anarchy », Publié par Ayer Publishing, 1972, Appendice D.
- ISBN 0-521-52464-4). Paul Dalton, Rosamond McKitterick, Christine Carpenter, Jonathan Shepard, Conquest, Anarchy and Lordship: Yorkshire, 1066-1154, Cambridge University Press, 2002, p. 164-165. (
- David Crouch, « Reginald, earl of Cornwall (d. 1175) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, Sept 2004; online edition, Oct 2008.
- David Crouch, The Reign of King Stephen, 1135-1154, Pearson Education Limited, 2000, p. 145.
- David Crouch, The Reign of King Stephen, 1135-1154, Longman, 2000, p. 139-142.
- H. A. Cronne, « Ranulf de Gernons, Earl of Chester, 1129-1153 », Transactions of the Royal Historical Society, Fourth Series, vol. 20 (1937), p. 103-134.
- Paul Dalton, Rosamond McKitterick, Christine Carpenter, Jonathan Shepard, Conquest, Anarchy and Lordship: Yorkshire, 1066-1154, Cambridge University Press, 2002, p. 162.
- Paul Dalton, « William le Gros, count of Aumale and earl of York (c.1110–1179) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004
- Paul Dalton, Rosamond McKitterick, Christine Carpenter, Jonathan Shepard, Conquest, Anarchy and Lordship: Yorkshire, 1066-1154, Cambridge University Press, 2002, p. 167.
- Janet E. Burton, The Monastic Order in Yorkshire, 1069-1215, Cambridge University Press, 1999, p. 202.
- Judith Everard, op. cit., p. 31.
- Paul Jeulin, « Un grand « Honneur » anglais, Aperçus sur le « Comté » de Richmond en Angleterre, possession des ducs de Bretagne (1069/71-1398) », Annales de Bretagne, vol. 42, no 3-4 (1935), pp. 265-302.
Sources
- Descendants des comtes de Penthièvre sur Medieval Lands.
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