Gerolf Steiner

Gerolf Steiner

Rhinogrades

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Rhinogrades ou nasins
 Photographie prise en Slovéniedu seul Rhinograde encore vivant
Photographie prise en Slovénie
du seul Rhinograde encore vivant
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Ordre
Rhinogradentia
Stümpke, 1961
Taxons de rang inférieur
  • Nasobémides
  • Dulcicaudas
  • Hopsorrhinus
  • Otopteryx
  • Eledonopsis
  • Cephalantus
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L'ordre des rhinogrades (rhinogradentia) est un ordre biologique fictif inventé par le zoologiste Pierre-Paul Grassé[1] dans un ouvrage paru aux Éditions Masson en 1962. L'ouvrage, écrit sous le nom de plume du Docteur Harald Stümpke, naturaliste allemand, présentait tous les signes d'un ouvrage éminemment scientifique, respectant les règles de la systématique et foisonnant d'informations tant sur l'habitat que les habitudes des rhinogrades. Cet article décrit, dans l'esprit de l'auteur, les informations concernant cet ordre.

Sommaire

Taxonomie

L'ordre des Rhinogrades, ou Nasins, appartient à la classe des mammifères (Mammalia) et est phylogénétiquement rattaché à la lignée fossile d'Archirrhinum. Il est morphologiquement caractérisé par la présence d'un appendice nasal particulièrement développé - le nasarium - et servant d'organe locomoteur.

Historique

En 1962, paraît un ouvrage sur les rhinogrades du Dr H. Stümpke, traduit par R. Weill et préfacé par P.P. Grassé. Une trentaine de croquis illustrent un texte fort sérieux, décrivant les Corbulonasus, Cephalantus, Dulcicauda, Eledonopsis, Emunctator, Hopsorrhinus, Nasobema, Otopteryx, Rhinotalpa et autres genres de cet ordre découvert fortuitement dans le Pacifique oriental en 1941 : l’avion d'Einar Pettersson-Skämtkvist, soldat suédois évadé d’un camp japonais de prisonniers, s’écrasa alors sur l’île inconnue de Hy-dud-dye-fee (Assaa-Lor), de l'archipel des Hi-iay (en français : Aïeaïeaïes). L'histoire a retenu sa découverte des rhinogrades, plutôt que la catastrophe écologique qu'il causa en introduisant le rhinovirus qui engendra le décès des quelque 700 autochtones, les Huacha-Hatchis.

À la faveur du climat tropical, l'isolement de l'archipel depuis le Crétacé supérieur a accéléré la spéciation, permettant l'apparition de nombreuses espèces endémiques, dont près de 200 espèces de rhinogrades réparties sur les 37 îles de l’archipel.

Description

Grâce à leur étonnant appendice naso-ambulacraire, les rhinogrades ont pu conquérir toutes les niches écologiques : le nasarium sert au déplacement chez les Nasobémides et les Dulcicaudas, à sauter chez les Hopsorrhinus et les Otopteryx, à chasser chez les Eledonopsis et les Cephalantus.

La queue, préhensile, est utilisée pour sauter, s'accrocher, parfois se défendre grâce au crochet venimeux dont elle peut être pourvue. Devenus moins utiles, les membres classiques sont plus ou moins atrophiés, surtout chez l'adulte. Les rhinogrades sont généralement de petite taille mais leur régime alimentaire est varié : ils sont herbivores, frugivores, insectivores ou carnivores. Leurs prédateurs ne sont constitués que de quelques oiseaux et du crapaud à queue, une espèce également endémique. La structure particulière du cortex pileux peut rendre leur pelage éclatant. La faible fertilité des rhinogrades — une portée ne comptant qu'un petit — est accentuée par la durée de la gestation, longue de plus de six mois, ce qui rend les espèces menacées.

En montrant que les contraintes du milieu influent sur les êtres qui le peuplent, la découverte des rhinogrades a constitué une éclatante preuve de la théorie de l'évolution de Darwin. Voici la description des espèces les plus remarquables :

  • Le corbulonase (Corbulnasus longicauda), dont la longévité est de huit mois, repose sur une queue rigide capable de se dresser jusqu'à 50 cm. Il attire les insectes avec l'odeur de petit-lait de son haleine et les capture lorsqu'ils se posent sur les excroissances du nasarium qu'il a déployé, les ramenant rapidement dans sa bouche.
  • Le queue-mielleux gris dorée (Dulcicauda griseaurella) vit sur les éboulis proches du littoral. Sédentaire, il demeure le nez planté à l'emplacement qu'il avait choisi dans son jeune âge. De son nasarium s'écoule une sécrétion orangée qui se solidifie en formant une colonne, la sella, ce qui le hausse lentement. La sécrétion gluante et fruitée qui exsude de sa queue attire les insectes, qu'il dévore.
  • Le polynase (Eledonopsis suavi) vit dans des terriers, sous les racines ou les pierres. Sédentaire et de mœurs crépusculaires, il ne s'active que le soir venu : telle une pieuvre, il expose alors son nez, formé de quatre à six excroissances rubanées pouvant atteindre 30 cm, afin d'appâter les insectes. Très sensible à la lumière, il rétracte ses rubans au moindre rayon.
  • Le nasin sauteur ou hopsorrhine (Hopsorrhinus aureus) est répandu dans tout l'archipel et vit sur les plages. Sa queue est munie d'une pince avec laquelle il peut capturer les crustacés dont il se nourrit. Son nez lui permet de faire des bonds en arrière qui peuvent dépasser dix fois la longueur de l'animal. Animal grégaire, les mâles dominants s'approprient les femelles des plus faibles.
  • Le grand nasobème (Nasobema lyricum), appelé Honatata par les indigènes, ressemble à une musaraigne qui porterait quatre longs tentacules nasaux sur une grosse tête. Il peut rester en équilibre sur le nez et de se servir de ses quatre pattes pour capturer sa nourriture. À l'instar du aye-aye (Daubentaunia madagascariensis) vénéré par les Malgaches, les Huacha-Hatchis considèrent cet animal sacré car il pleure lorsqu'on le capture.
  • L'oreille-volant (Otopteryx volitans) peut voler en battant des oreilles à un rythme rapide, ce qui constitue une exaptation unique, tout aussi efficace que le développement du patagium chez les chiroptères ou le phalanger volant (marsupial pétauridé). Il peut ainsi poursuivre et capturer les libellules dans les prairies, jusqu'à une vingtaine de mètres d'altitude. Comme il vole à reculons, son nez lui sert de train d'atterrissage.

Ce taxon est désormais considéré éteint, son habitat ayant été englouti en 1956 lors d'une éruption volcanique, consécutive à des essais nucléaires effectués à 200 km de l'archipel. Simultanément, disparut l'Institut Darwin, qui renfermait les collections, photographies et rapports destinés à une monographie exhaustive sur l'archipel et ses particularités, tant ethnologiques que botaniques, géologiques et zoologiques.

Des travaux des spécialistes des rhinogrades, qui comptèrent Bromeante de Burlas, Tassino di Campotassi et Shirin Taffaruj, ne subsistent que l'ouvrage de Stümpke. Pierre-Paul Grassé, éminent zoologiste français (18951985), professeur à la Sorbonne, ancien président de l'Académie française des sciences, éditeur du monumental Traité de Zoologie en 35 volumes, en a signé la préface et fut un ardent opposant au darwinisme.

Bibliographie

  • Stümpke, Harald 1961 : Bau und Leben der Rhinogradentia. 1. Auflage, 83 S., Stuttgart: Gustav Fischer Verlag, 1961
  • Stümpke, Harald (1962), Anatomie et biologie des Rhinogrades, un nouvel ordre de mammifères, Masson & Cie (ISBN 210005449X).
  • Geeste, Karl D. S. (1988), Stümpke's Rhinogradentia. Versuch einer Analyse, Gustav Fischer Verlag (ISBN 3-437-30597-2).
  • Hergueta, Stéphane (2006), « Les rhinogrades », article de la revue Sciences et Avenir (n° 147 Hors-série).

Liens externes

Notes

  1. En fait, Pierre-Paul Grassé a écrit la préface pour l'édition française (Masson 1962), mais le vrai auteur est plus probablement Gerolf Steiner, Professeur à Karlsruhe. La preuve en est que la version allemande (Bau und Leben der Rhinogradentia, Gustav Fischer Verlag, 1957) antidate la version française de cinq ans. Il est peu probable que P.-P. Grassé, malgré sa maîtrise de l'allemand, aurait publié un livre tellement important dans une autre langue que sa langue maternelle.
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