- Alaa al-Aswani
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Alaa al-Aswany (en arabe : علاء الأسواني), né en 1957, est un écrivain égyptien exerçant la profession de dentiste au Caire.
Sommaire
Biographie
Né dans une famille intellectuelle, d'un père écrivain - Abbas al-Aswany -, il a fait ses études secondaires dans un lycée égyptien de langue française et a également étudié la chirurgie dentaire aux États-Unis, à l'université de l'Illinois à Chicago.
Il contribue régulièrement aux journaux d'opposition et est proche des intellectuels de gauche, en particulier de Sonallah Ibrahim. Il se dit indépendant des partis politiques, mais est l'un des membres fondateurs du mouvement d'opposition « Kifaya » (Ça suffit) qui réclame des élections présidentielles réellement libres.
Son roman L'Immeuble Yacoubian, paru en 2002, est un véritable phénomène d'édition dans le monde arabe et est rapidement traduit dans une vingtaine de langues, en plus de faire l'objet d'adaptations cinématographique et télévisuelle. Il décrit la vie foisonnante d'un édifice autrefois grandiose du centre-ville du Caire, où les habitants font face à la corruption oppressante du régime et à la montée de la pression islamiste. Il enchaîne avec le roman Chicago, paru en 2006, qui dépeint la vie des étudiants arabes aux États-Unis après les événements du 11 septembre 2001. Ce livre connaît également un énorme succès de vente.
Bien qu'idéologiquement proche d'écrivains de gauche comme Sonallah Ibrahim, Alaa al-Aswany adopte un style réaliste et direct, qui le rend intelligible à un lectorat très large, sans sacrifier la puissance du récit. Son habileté à capturer la vie foisonnante de l'Égypte dans toute sa diversité a amené des comparaisons au Prix Nobel de littérature Naguib Mahfouz.
En 2010 il publie un nouvel ouvrage intitulé "لماذا لا يثور المصريون؟" que l'on pourrait traduire par Pourquoi les Egyptiens ne se révoltent-ils pas ?[1] Cet ouvrage n'est pas un roman mais un recueil d'articles de presse rédigés par l'auteur jusqu'en 2008. Il y traite notamment des problèmes politiques auxquels est confrontée l'Égypte, ainsi que la situation politique d'autres nations arabes.
En 2011, il prend une part active à la révolution égyptienne de 2011, s'illustrant notamment le 2 mars 2011 dans un débat télévisé contre le premier ministre par intérim nommé par Moubarak Ahmed Chafik[2]. Ce dernier démissionnera le lendemain.
Critique de l'islam
"Ce n’est pas seulement une question d’hypocrisie ou d’ignorance. Le fond du problème est que bien des gens se font une conception erronée de la religion, qui valorise les aspects visibles de la religiosité. Cette prétendue religion est confortable parce qu’elle ne demande pas d’effort, ne coûte pas cher, se limite à des slogans et à des apparences, et donne un sentiment de paix intérieure et de satisfaction de soi. Les vrais principes de l’islam en revanche – justice, liberté et égalité – vous font courir le risque de perdre votre salaire, votre situation sociale et votre liberté. Ceux qui ont adopté cette prétendue religion jeûnent, prient, saluent à la manière musulmane et imposent à leurs épouses le hijab (voile des cheveux) et le niqab (voile du visage)"
"Le régime saoudien a dépensé des milliards de dollars afin de propager la conception wahhabite (fondamentaliste) de l’islam, une conception qui mène immanquablement à pratiquer une religion de pure façade (ceux qui le contestent devraient regarder l’énorme hiatus entre le discours et la réalité en Arabie Saoudite). Sur les chaînes satellitaires saoudiennes, des dizaines d’hommes de religion parlent vingt-quatre heures sur vingt-quatre de questions religieuses, mais jamais du droit des citoyens à élire leurs gouvernants, ni des lois d’exception, ni de la torture et des arrestations arbitraires. Leur pensée ne s’attarde jamais aux questions de justice et de liberté. En revanche, ils se vantent d’avoir réussi à mettre le voile à une femme. Comme si Dieu avait révélé l’islam dans le seul but de couvrir les cheveux des femmes, et non d’établir la justice, la liberté et l’égalité."
"L’islam dans toute sa grandeur avait poussé les musulmans à faire connaître au monde l’humanité, la civilisation, l’art et la science. Mais la tartuferie nous a menés à toute cette ignominie et à cette misère dans laquelle nous vivons." [3]
Bibliographie
- L'Immeuble Yacoubian, trad. Gilles Gauthier, Actes Sud, 2006, (ISBN 978-2-7427-5885-2)
- Chicago, trad. Gilles Gauthier, Actes Sud, 2007, (ISBN 978-2-7427-7037-3)
- J’aurais voulu être Égyptien, trad. Gilles Gauthier, Actes Sud, 2009, (ISBN 978-2-7427-8081-5)
Références
Liens externes
- Le dernier roi d'Egypte. Interview de Alaa El Aswany
- Présentation de "l'immeuble Yacoubian"
- Interview in Qantara, 2008
- Critique de Chicago par Lire"
- Alaa Al Aswany interviewed by Jonathan Heawood, English PEN at the London Book Fair, 2008, podcast
- Splendeur passée et misère du Caire. L'immeuble Yacoubian par Benoît Pivert
Catégories :- Écrivain égyptien
- Naissance en 1957
- Dentiste égyptien
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