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Al Atlal
Al Atlal, (en arabe الاطلال), traduit généralement par "Les ruines" est un poème du poète égyptien Ibrahim Naji et chanté par Oum Kalthoum sur une musique de Riad Sunbati en 1966.
Le poème est écrit en arabe classique et reprend un des thèmes majeurs de la poésie arabe : les ruines ou traces laissées par l'amante après son départ.
On prête aussi au texte une dimension patriotique, liée principalement au contexte politique de l'époque.
Al Atlal est considérée comme l'une des plus belles chansons du répertoire de la Diva Oum Kalthoum.
Paroles
- Ô mon cœur, ne demande pas où est passé l’amour,
- Il n’était qu’une vision de mirages qui s’en est allée.
- Sers-moi et bois en souvenir de ses ruines
- Et raconte-moi tant que mes larmes couleront,
- Comment cet amour est devenu une légende
- Et la plus belle des idylles.
- Je ne peux t’oublier, toi qui m’as séduite
- Par ta bouche aux appels doux et suaves
- Comme une main qui se tendait vers moi, telle la main
- Tendue à un noyé à travers les vagues,
- Ou une lueur qui redonne espoir au voyageur solitaire.
- Pourquoi tes yeux ont-ils perdu cette lueur ?
- Ô amant dont j’ai un jour visité le nid,
- L’oiseau du désir ardent chante ma douleur.
- Tu as la nonchalance du bienfaiteur généreux
- Et la cruauté du puissant omnipotent.
- Pourtant ma tendresse pour toi me brûle les côtes
- Et les secondes sont comme des braises dans mes veines.
- Donne-moi ma liberté et délie mes mains,
- J’ai tout donné et il ne me reste plus rien.
- Ah ! Ton lien fait saigner mon poignet,
- Pourquoi le préserver puisqu’il ne m’a pas épargné.
- Moi qui ai respecté les serments que tu as brisé,
- Pourquoi resterai-je captive alors que le monde est mien ?
- Y a-t-il pareil à mes yeux que mon amoureux qui envoute,
- En lui il y a grandeur majesté et pudeur
- Il s'avance comme un ange d’un pas assuré
- Injuste envers la bonté et s’inclinant devant les orgueilleux
- Embaumant comme la brise venant des prairies
- Et aux regards charmeurs tels les rêves du soir.
- Qu’il est loin ce banquet où tu étais,
- L’ultime splendeur brillant et lumineux.
- Et moi qui n’étais qu’amour et cœur errant
- Et corps tourmenté se languissant
- Le désir ardent était notre messager,
- Et un échanson qui nous abreuvait.
- A-t-on connu une ivresse pareil à la nôtre ?
- Combien de mirages avons-nous construit autour de nous
- Et nous avons marché sur un chemin éclairé par la Lune,
- Où la joie nous y précédait
- Et nous y avons ri ensemble comme deux enfants
- Et nous y avons couru pour devancer nos ombres.
- Mais nous nous sommes ressaisis quand le nectar s’est dissipé,
- Et nous nous sommes réveillés, ah! si l’on pouvait ne pas se réveiller
- Un réveil qui nous a sorti de nos rêves éthérés
- Et la nuit s’en est allée alors que la nuit était une amie
- Alors la lumière s’est levée comme un appel
- Et l’aurore pointa comme un brasier
- Et la vie reprit son cours
- Et chaque amant reprit sa route
- Ô toi qui veilles et t’assoupis,
- Tu te rappelles le serment et tu t’éveilles.
- A chaque plaie qui se ferme,
- Le souvenir ravive une blessure.
- Alors apprends à oublier
- Et apprends surtout à effacer.
- Ô mon amour, toute chose est liée au destin,
- Ce n'est pas de notre faute si nous avons été créés maudits.
- Peut-être que nos destinées nous réuniront-elles,
- Un jour, après qu'on ait perdu tout espoir.
- Alors si les amants se renient l’un l’autre
- Et que nous nous rencontrons tels des étrangers
- Et que toute chose s’en soit allée selon son cours,
- Ne dis pas que nous l’avons voulu c’est le destin qui en aura décidé.
Voir aussi
Catégorie : Musique arabe
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