- Fusillades de Nantes
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Les fusillades de Nantes désigne l'exécution, pendant la Terreur, à Nantes alors dirigée par le représentant en mission Jean-Baptiste Carrier, de 2 600[1] prisonniers, hommes et femmes, Vendéens, Chouans, Fédéralistes, Modérés et suspects.
Sommaire
Lieux des fusillades
L'avantage pour la commission Bignon de siéger à la prison de l'Entrepôt des cafés est double, les prisonniers sont saisis dans leur principal lieu de détention, le plus engorgé aussi, et ensuite, après leur « jugement » sommaire, ils sont menés, avec toute la rapidité requise aux carrières suburbaines de Nantes (Miséri, Gigant, Chantenay) où les attend le peloton d'exécution.
Identification des fusilleurs
L'identification des fusilleurs laisse à désirer. Un certain nombre d'incertitudes et de confusion plane à leur sujet. Sur la foi de témoignages des contemporains, la plupart des auteurs parlent de soldats de la Légion germanique, dit déserteurs allemands et de la Légion des Américains dit hussards américains, devenu le 13e régiment de chasseurs à cheval.
Condition des fusillades
Lorsque les infortunés condamnés arrivaient dans la carrière remplie de cadavres de leur sexe, on les rangeait en haie, on les fusillait et ceux qui avaient échappé aux balles voyaient recharger les fusils qui devaient les achever. D'autres enfin étaient assassinés à coups de crosse. Après ces massacres les Allemands les fouillaient, les mettaient dans une fosse à nu et les retournaient sur le dos.
Participation des Nantais aux inhumations des condamnés
Peu soucieux d'enfouir les cadavres, les soldats laissaient les lieux d'exécution à l'état de charniers béants. La municipalité finit par s'inquiéter. Le 26 nivôse an II (15 janvier 1794), le conseil général de la Commune invita les Nantais « volontaires » à procéder à l'enfouissement des corps « sous l'inspection des commissaires pris dans le sein de l'infatigable société Vincent-la-Montagne ». La mesure était d'une grande maladresse psychologique. En contraignant les Nantais à participer à ces inhumations de masse, les autorités les mettaient en contact avec la réalité précise de la répression que jusque-là ils avaient laissé faire ou approuvée. Le dégoût de se retrouver fossoyeurs, cette tâche insurmontable à laquelle les citadins se voyaient contraints détériorèrent le climat politique de la ville. L'arrêté du 26 nivôse an II (15 janvier 1794) fit plus contre Jean-Baptiste Carrier et le Comité révolutionnaire de Nantes que l'écho de toutes les atrocités perpétrées par eux.
Notes
- Roger Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine. Tome 2 : La République jacobine, Paris, Seuil, 2005 (ISBN 2020398184), p. 170.
Catégories :- Victime de la Révolution française
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