- Frères Zemour
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Frères Zemour
Les frères Zemour: surnommés les « Z », Edgar, William et Gilbert, étaient une fratrie de juifs pieds-noirs venue de Sétif en Algérie. Leurs carrières criminelles ont défrayé la chronique durant les années 1970.
Carrières criminelles
A l'origine, ils étaient 5 frères. L'ainé Roland débarque à Paris en 1945. Petit proxénète, il est assassiné en 1947. Les 4 autres débarquent en 1955 et décident de venger leur frère. Le cadet Théodore prend alors ses distances d'avec ses trois autres fréres. William était le chef du clan. Gilbert était organisé et dur en affaire. Quant à Edgar, il était le fou furieux de la famille qui aimait les femmes, l'argent et l'ambiance de voyoucratie du « milieu ».
Les frères se lancent alors dans l'escroquerie et font tapiner quelques filles pour le compte des Atlan, maîtres incontestés de la communauté pied-noir dans le IXe arrondissement. Mais peu à peu, ils se détachent de leur houlette pour se lancer indépendamment dans un trafic de femmes en partance pour les eros-centers allemands. De plus, des pieds-noirs arrivant d'Algérie, et pour la plupart truands, se rangent du côté des Zemour, valeur montante du IXe. Les Perret et autres Atlan sont, eux, en fin de parcours, mais leur présence gênent la progression de la fratrie. Ils décident alors d'abattre Simon Atlan et font courir le bruit que ce sont les Perret qui ont fait le coup. La contre-attaque ne se fait pas attendre. Ils s'éliminent mutuellement. A la fin les Perrets, vieillissants, préfèrent déménager dans l'Ouest. Les Zemour deviennent, de fait, les nouveaux rois de Montmartre.
Ils contrôlent le « milieu » parisien du proxénétisme avec les hôtels de passe, bars à prostituées et autre cabarets. Avec les bénéfices du proxénétisme, ils investissent dans l'immobilier sur Paris et dans un Eros-center à Francfort.
En 1967, ils tentent une incursion dans le monde du jeu en s'associant à Marcel Francisci. Ce dernier refuse. Une guerre d'intérêt se déclenche, résultat: 6 morts. L'idée est abandonnée. Malgré tout cela, William tend à mener une vie rangée tout en dirigeant le clan. Edgar assume complètement son image de voyou en s'y complaisant. Gilbert, quant à lui, marié et 2 enfants est à la recherche d'honorabilité. Il investit dans des affaires légales : un restaurant et possède des intérêts dans trois night-clubs parisiens. Puis, il décide de s'expatrier au Canada et de monter une compagnie immobilière: la fortune est au rendez-vous.
En 1970, Roger Bacry dit « petit Roger », membre du clan, veut se lancer dans le trafic de drogue avec les Z. Ces derniers refusent. « Petit Roger » fait sécession et monte sa propre filière, mais elle est démantelée par la police. Les Zemour refusent de le réintégrer. Il se tourne alors vers des truands lyonnais, et leur association se fait appeler le « gang des siciliens ». Une guerre des gangs se déclenche, entre les Zemour et eux, qui fera près de trente morts. Elle s'étalera jusqu'à la fin des années 1970.
Parallèlement, les affaires commencent à péricliter. Gilbert perd ses établissements parisiens et une partie de sa fortune au Canada. Edgar, quant à lui, perd les établissements de prostitution dont il avait la gestion. En 1975, après la mort de William, Edgar s'exile à Miami. Il monte un restaurant qui fait faillite, il y met alors le feu pour récupérer la police d'assurance. En 1981, de retour à Paris, il tente de récupérer 1 million de francs que lui devrait Marcel Francisci. Il le menace et ce dernier est abattu dans son parking, le 15 janvier 1982. Edgar est innocenté de ce meurtre et repart pour Miami.
Tous trois connaitront une fin tragique. William est tué par la police lors d'une rencontre dans un bar avec le "gang des siciliens" durant la guerre qui les opposaient, le 28 février 1975. Edgar est assassiné par un inconnu au fusil à lunette sur une distance de 400 mètres dans sa villa de Miami, le 8 avril 1983. Gilbert est abattu dans Paris en promenant ses chiens le 28 juillet de la même année.
Il se pourrait que ce soit Gilbert le Libanais qui ait abattu Edgar Zemour pour le compte de Paul Mondoloni, ami lui-même de Marcel Francisci.
Bibliographie
- Marcel Leclerc, De l'Antigang à la Criminelle : un grand flic ouvre ses dossiers, Paris : Plon, 2000. (OCLC 45394194)
Filmographie
Les frères Zemour ont inspiré le cinéma :
- 1982 : Le Grand Pardon réalisé par Alexandre Arcady.
- 2002 : Z comme Zemour écrit et réalisé par Henry-Claude de la Casinière.
Catégories : Criminel | Crime organisé français
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