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Frère Scubilion
Frère Scubillion, dans le monde Jean-Bernard Rousseau, est né dans l'Yonne en 1797 et mort à Sainte-Marie à l'île de La Réunion le 13 avril 1867. D'une famille de catholiques ardents qui avait caché des prêtres réfractaires pendant la révolution, il décide de consacrer sa vie à servir les autres. Il entre donc chez les frères des écoles chrétiennes.
Il débarque à La Réunion en juillet 1833. Il enseigne aux enfants pauvres dans différentes paroisses mais se heurte à une réalité inconnue en métropole, l'esclavage. Il se fait le défenseur des esclaves. Il lutte contre les mauvais traitements et les abus dont sont victimes les femmes esclaves. Il s'occupe notamment de Biney, en esclave originaire de Madagascar que son maître avait estropié malgré les lois votées par la monarchie de Juillet interdisant les mauvais traitement envers les esclaves. Le cas Biney est resté célèbre car Frère Scubilion obtint la condamnation du maître cruel. En 1848, l'abolition de l'esclavage est institué dans l'île. Jusqu'à sa mort, il œuvre à réconcilier anciens esclaves et anciens maîtres. En effet, il pense que les anciens esclaves doivent continuer à travailler dans les plantations, seule façon de maintenir une activité économique dans l'île. La résignation des uns et le paternalisme des autres peut permettre à chacun de continuer à vivre. Ses positions sont combattues par les premiers socialistes de l'île qui réclament le partage de plantations.À sa mort, le corps de Frère Scubillion est vénéré, on transporte sa dépouille mortelle dans un sanctuaire commémoratif, un sarcophage de marbre abrite ses restes.
Et ce n'est qu'un début. On vient se recueillir sur sa tombe. Des guérisons ou conversions inespérées se produisent, parmi lesquelles la guérison du petit Octave sourd et muet qui a pu réentendre et parler. Sur le lieu de sa sépulture, poussait un hibiscus. Les pèlerins en arrachent les feuilles, puis l'écorce, puis la racine[1]... Devant cette ferveur populaire, les autorités religieuses décident l'ouverture d'un procès de béatification en 1902.
Ce procès, relancé par Mgr Gilbert Aubry, trouve son aboutissement le 2 mai 1989, lors de la visite du pape Jean-Paul II dans l'île. Il proclame Frère Scubilion "bienheureux" lors de son passage à La Réunion. Vingt ans plus tard, le 2 mai 2009, l'événement est commémoré dans toutes les paroisses de l'île[2].
Points de repère
- 1797 : Naissance de Jean-Bernard Rousseau
- 1822 : Novice chez les Frères des Ecoles Chrétiennes à Paris
- 1827 : Vœux perpétuels
- 1833 : Départ pour l'île de La Réunion
- 1833-1843 : Enseignement à Saint-Benoît et à Saint-Paul
- 1843 : A Saint-Leu, début du catéchisme du soir pour les Esclaves
- 1850-1855 : Présence à la Possession
- 1856-1867 : Présence à Sainte-Marie
- 1866 : Première atteinte de la maladie
- 1867 : Frère Scubilion remet sa vie à Dieu
Notes et références
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