- Freakonomics
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Steven Levitt
Steven Levitt, né le 29 mai 1967, est un économiste américain, professant à l'Université de Chicago. Il utilise les méthodes de la microéconomie pour investir des champs d'études originaux : le comportement des agents immobiliers, l'économie de la drogue, l’avortement, la criminalité ou la prostitution.
Sommaire
Biographie
Steven Levitt a étudié à l'université Harvard et obtenu un doctorat au MIT (1994). Il ne se passionne pas pour la macroéconomie qu'il juge « trop ardue » et « déconnectée des idées et des intuitions »[1].
Loin des grandes théories, il s'intéresse à une économie s'intéressant à la réalité des faits sociaux. Il suit en cela les traces de Gary Becker qui a étendu dès les années 1950 l'analyse économique à l'ensemble des comportements humains.
Spécialiste des statistiques sur la criminalité, il a été contacté par l'administration Clinton, puis par l'équipe électorale de George W. Bush. Mais il a décliné ces offres déclarant que « le temps est un luxe que vous n'avez pas à Washington. Vous êtes censé être expert dans des domaines où vous ne connaissez rien. Et je n'aime pas l'imposture »[1].
Il tient mensuellement une chronique économique avec le journaliste Stephen J. Dubner dans le New York Times Magazine. Il a co-écrit avec lui un ouvrage Freakonomics (2005) devenu un best seller.
Il est marié à Jeannette, avec qui il a quatre enfants : Amanda, Olivia, Nicholas, Sophie.
Freakonomics
Freakonomics, que l’on pourrait traduire par « L’économie saugrenue », est le livre d’économie le plus lu aux États-Unis et a été publié en France en 2006.
Publié en 2005 suite au succès d'un article du New York Times, Levitt, en collaboration avec un journaliste, développe plusieurs thèmes liant vie sociale et comportement économique. Steven Levitt travaille à partir de données statistiques grâce auxquelles il cherche à expliquer les comportements de l'individu dans la société. Son idée est que l'économie « consiste à distinguer corrélation et causalité ». Il dresse des parallèles étonnants, volontiers provocants, pour mieux comprendre certaines tendances économiques (comme le rapport existant entre instituteurs et lutteurs de sumo ou encore les membres du Ku Klux Klan et les agents immobiliers). Entre autres exemples, il tente de démontrer :
- Que ce n'est pas forcément parce que une baisse de la criminalité à New York a suivi la mise en place par Rudolph Giuliani d'une politique de tolérance zéro que l'un est la cause de l'autre. Selon Levitt il s'agirait plutôt de la conséquence inattendue de la mise en place de l'arrêt Roe v. Wade en 1973, qui légalisa l'avortement vingt ans plus tôt et permit à une génération de criminels en puissance (issus de milieux très défavorisés et dont les parents n'avaient pas les moyens de s'offrir un avortement clandestin) de ne pas naître. Cette thèse centrale dans le livre, développée par Levitt en 2001, avait à l'époque causé de très vives polémiques tant du côté des milieux conservateurs (justification de l'avortement comme arme de lutte anti-crime) que démocrates (stigmatisation des mères afro-américaines) ou encore économistes (questionnement de la méthode Levitt)
- Qu'un agent immobilier ne vend pas une maison au meilleur prix (pour avoir une commission plus importante), mais à ce qui pour lui est le meilleur rapport « quantité de travail fourni/commission finale » (les agents immobiliers américains gardent, de fait, leur propre maison sur le marché en moyenne 10 jours de plus pour obtenir un prix 3% supérieur).
- Que si la plupart des dealers de drogue des gangs américains habitent encore chez leur maman, c'est que la structure des gangs favorise uniquement le sommet de la pyramide, les nombreux « fantassins » (nombreux et prêts à supporter de mauvaises conditions dans l'espoir de monter les échelons) se partageant le danger pour un salaire horaire final inférieur au salaire minimal d'activités autrement plus légales. Il note à ce titre que les dealers vieillissant (et encore libres ou en vie) quittent cette activité pour un emploi plus standard dès qu'ils doivent subvenir aux besoins de leur famille.
- Que le prénom donné à son enfant est un très fort connoteur social ; il conditionnera fortement l'environnement économique dans lequel l'enfant devenu adulte pourra évoluer.
En réalité, Steven Levitt croise une étude rigoureuse des faits et une dose d'intuition et de bon sens, en oubliant néanmoins tout préjugé : « L'économie n'est pas idéologique. Elle n'est pas politique. Elle n'a rien à voir avec le politiquement correct. Vous devez simplement aller où vous mènent vos réponses[1]. »
Distinctions
- 2003 : Médaille John Bates Clark qui distingue tous les deux ans un économiste américain de moins de 40 ans.
Liens externes
- (en) Freakonomics, blog commun de Steven D. Levitt et Stephen J. Dubner (hébergé par le New York Times)
Références
Catégories : Économiste américain | Microéconomie | Lauréat de la médaille John Bates Clark | Économiste du XXe siècle
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