- Françoise d'Orléans-Bragance
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Marie Françoise Amélie Louise Victoire Thérèse Isabelle Michelle Gabrielle Raphaëlle Gonzague d'Orléans-Bragance, princesse d’Orléans-Bragance et duchesse de Bragance, est née le 8 septembre 1914 au château d'Eu (Seine-Inférieure) et morte le 15 janvier 1968 à Lisbonne.
Sommaire
Famille
Françoise d'Orléans-Bragance est la deuxième fille du prince Pierre d'Alcantara d'Orléans-Bragance (1875-1940), prince du Grão-Para puis d’Orléans-Bragance, et de son épouse morganatique, la comtesse tchèque Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz (1875-1951). La princesse Françoise est donc membre de la branche de Petropolis de la Maison d’Orléans-Bragance.
Par son père, la princesse Françoise est l’arrière-arrière-petite-fille de l’empereur Pierre Ier du Brésil (1798-1834), également roi du Portugal sous le nom de Pierre IV, et l’arrière-petite-fille de l’empereur Pierre II du Brésil (1825-1891), frère cadet de la reine Marie II de Portugal (1819-1853). Françoise d’Orléans-Bragance est donc une descendante de la branche aînée de la Maison de Bragance.
Le 15 octobre 1942, la princesse Françoise épouse, dans la cathédrale de Petrópolis, le prince Duarte-Nuno de Bragance, prétendant au trône de Portugal reconnu par les deux principales factions monarchistes de son pays. Duarte Nuno est en effet le fils du prince Michel de Bragance (1853-1927), prétendant « migueliste » au trône de Portugal, et l’héritier désigné du dernier roi « constitutionnel » de Portugal, Manuel II.
De cette union naissent trois enfants :
- Duarte Pio (1945), duc de Bragance et prétendant au trône de Portugal, qui épouse en 1995 Isabelle de Heredia (1966), d’où trois enfants.
- Michel de Bragance (1946), duc de Viseu.
- Henri de Bragance (1949), duc de Coimbra.
Biographie
Comme ses frères et sœurs, la princesse Françoise, que sa famille appelle affectueusement « Chica », passe les premières années de son enfance en Normandie, aux côtés de ses parents et de ses grands-parents, le comte et la comtesse d'Eu[1].
De fait, la princesse visite pour la première fois le Brésil à l'âge de 6 ans, en 1920, lorsque la loi d'exil touchant sa famille est abrogée par le président Epitácio Pessoa. Par la suite, la princesse revient dans son pays en 1922, à l'occasion de la fête du centenaire de l'indépendance du Brésil.
C’est toutefois réellement à partir de 1936 que la princesse et sa famille s’installent au Brésil. Cette même année, Françoise, son père et son frère aîné, Pierre Gaston d’Orléans-Bragance (1913), partent pour une expédition de plusieurs mois dans le Mato Grosso, où ils entrent en contact avec plusieurs peuplades indigènes et découvrent des régions encore sauvages du Brésil.
En 1942, la princesse Françoise épouse un cousin éloigné, le prince Duarte Nuno de Portugal. Il s’agit là d’une union éminemment politique puisque le jeune chef de la Maison de Bragance est contesté par une partie des monarchistes portugais qui refusent de voir dans le descendant de Michel Ier (1802-1866) l’incarnation de la royauté lusitanienne. Or Françoise est issue de la branche aînée des Bragance et peut donc également prétendre au titre de reine de Portugal (après son frère et sa sœur aînés, il est vrai). Surtout, elle est issue d’une famille de tradition libérale, ce qui rassure les monarchistes « constitutionnels », tandis que ses origines brésiliennes en font une souveraine idéale pour les nationalistes portugais.
Afin d’affermir la position d’héritier unique de son beau-frère, le prince Pierre Gaston d’Orléans-Bragance renonce officiellement à ses droits au titre de « duc de Bragance » en faveur de sa sœur, la princesse Françoise, et de ses descendants, en 1945. À cette époque, certains légistes portugais rappellent en effet que ce titre appartient de droit à la branche aînée des descendants du roi Pierre IV de Portugal et que l’empereur Pierre II du Brésil, grand-père de Pierre-Gaston, l’a d’ailleurs porté pendant son exil en France, après 1889. Or la coutume portugaise donne le droit aux détenteurs d’un titre de noblesse d’en altérer la succession, ce qui permet à Pierre-Gaston de conférer légalement à son beau-frère et à sa sœur les titres de duc et duchesse de Bragance.
Tous ces évènements permettent à Duarte Nuno et à son épouse d’être, peu à peu, reconnus comme les légitimes prétendants au trône de Portugal par l’immense majorité des monarchistes lusitaniens. Malheureusement, les portes de leur pays leur restent fermées par les lois d'exil du 19 décembre 1834 et du 15 octobre 1910 qui touchent la famille royale portugaise. Le duc et la duchesse de Bragance partagent donc leur existence entre la Suisse et la France, où ils sont installés.
C’est seulement le 27 mai 1950 que l’Assemblée nationale portugaise permet au couple et à ses enfants de revenir vivre dans leur pays. Malgré tout, le duc et la duchesse de Bragance ne retournent pas au Portugal avant l’année 1952, à cause d’un accident de voiture survenu à Thionville qui laisse Duarte Nuno grièvement blessé. Une fois rétabli, le prétendant et son épouse s’installent dans une résidence que leur offre la Fondation Maison de Bragance.
En 1951, meurt le président portugais Oscar Carmona. Le dictateur Salazar envisage alors, pendant un certain temps, de restaurer la monarchie et de faire de Duarte Nuno et de Françoise les nouveaux rois de son pays. Mais le dictateur se ravise finalement et préfère conserver le pouvoir, comme le lui permet la constitution de l’Estado Novo de 1933.
Âgée de seulement 54 ans, la princesse Françoise d’Orléans-Bragance s’éteint en 1968. Son corps est alors placé au monastère augustinien de Vila Viçosa, dans le mausolée traditionnel des princes de la Maison de Bragance.
Sources et références
Références
- Isabelle de Bragance, était la fille aînée de l'empereur Pierre II du Brésil Le comte et la comtesse d'Eu étaient les virtuels souverains du Brésil puisque la comtesse,
Sources partielles
- Antonio Cabral, El-Rei D. Duarte II: rei morto, rei posto, a sua vida, os seus direitos, paginas de historia. Lisbon: Livraria popular de F. Franco, 1934.
- Manuel de Bettencourt e Galvão, O Duque de Bragança. Lisbon: Edições Gama, 1945.
- Isabelle d’Orléans, comtesse de Paris, Tout m’est bonheur (t. 1), Éditions Robert Laffont, Paris 1978, (ISBN 2-22-100107-9).
- Isabelle d’Orléans, comtesse de Paris, Tout m’est bonheur, Les Chemins creux (t. 2), Éditions Robert Laffont, Paris 1981, (ISBN 2-22-100834-0).
- Jean-Charles Volkmann, Généalogie des rois et des princes, Edit. Jean-Paul Gisserot (1998).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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