- Air de cour
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L’air de cour est un genre qui naît en France à la fin du XVIe siècle et qui va s'épanouir jusqu'à la moitié du XVIIe siècle où il disparaîtra assez rapidement[1].
Sommaire
Histoire
Le terme air de cour apparaît pour la première fois en 1571 dans un recueil composé par le luthiste Adrian Le Roy (cf. la bibliographie des éditions d'Adrian Le Roy et Robert Ballard, 1953). Tout d'abord, il désigne des polyphonies à 4 ou 5 voix, strophiques, dans un style homophone pour permettre une meilleure compréhension du texte. Très vite, cependant, les compositeurs ne vont garder que le supérius, le reste de la polyphonie étant alors retranscrit en tablature de luth ou de clavier. De ce fait, l'air de cour deviendra une des formes affluentes de la monodie accompagnée.
Durant la première moitié du XVIIe siècle, l’air de cour a enchanté l’aristocratie parisienne, tant dans l’entourage royal que dans le microcosme des salons féminins. Musiciens du roi, du duc d’Orléans ou du cardinal de Richelieu, les compositeurs ont su également adapter l’air de cour aux exigences des ballets dans lesquels il prend les visages les plus variés: pastoral, tragique ou bouffon. L’art de Guédron, Boësset et Moulinié a permis au chant français de trouver la voie de l’expression dramatique et de la déclamation musicale que la tragédie en musique épanouira au temps de Louis XIV[2].
Les principaux compositeurs sont Pierre Guédron (1565-1620), successeur de Claude Lejeune comme surintendant de la musique de la chambre du roi, Antoine Boësset (1586-1643) son successeur, Étienne Moulinié (1599-1676), chef de la musique de Monseigneur le duc d'Orléans, frère unique du roi, Michel Lambert (1610-1696), Jean Boyer, Gabriel Bataille, Nicolas Le Vavasseur, Paul Auget, François de Chancy, Jean de Cambefort, François Richard, le sieur Signac, François de La Roche.
Caractéristiques musicales
L'air de cour est en général écrit pour voix et luth. On le dit également descendant de la chanson appelée voix de ville ou vaudeville[3], il garde une mélodie et une carrure simple. L'écriture vocale est syllabique et souvent conjointe, pour permettre de mieux comprendre le texte. La forme est en général strophique, chaque strophe se divisant en deux parties, la deuxième pouvant être un refrain.
L'influence du chant italien se fait sentir au début du XVIIe siècle, avec ses formes ornementées, mettant en évidence la voix seule soutenue par un instrument harmonique (luth, chitarrone, épinette..). L'ornementation s'intègre alors à l'air de cour pour pallier la monotonie de l'écriture strophique, et celui-ci prend graduellement toutes les caractéristiques d'une musique savante, précieuse, servie par les meilleurs compositeurs et les meilleurs chanteurs. Il existera simultanément sous forme polyphoniques (à 4 ou 5 voix) ou sous forme réduite pour voix et luth. En 1629, Moulinié fait paraître les premiers doubles ornés, comme dans le cas des danses, il s'agit de la même mélodie mais richement ornée et diminuée.
Notes
- ISBN 978-2-03-582652-7). Gérard Denizeau, Les genres musicaux, vers une nouvelle histoire de la musique, Paris, Larousse, 2005, p. 61-62 (
- L´Air de Cour en France 1571-1655 Georgie Durosoir. Liège, 1991
- Op. cit. Denizeau
Voir aussi
Lien externe
- Thomas Leconte, Catalogue de l'air de cour en France (1602-ca 1660), Base de données PHILIDOR du Centre de Musique Baroque de Versailles
Discographie
- Vincent Dumestre et le Poème Harmonique, Si tu veux apprendre les pas à danser..., Alpha 905 (trois cd parus séparément : Alpha 005, 019, et 057)
Catégories :- Genre musical classique
- Musique baroque
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