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François le bossu
François le bossu « Vous voudrez bien m'embrasser ? »
Auteur Comtesse de Ségur née Sophie Rostopchine Genre roman pour enfants Pays d'origine France Éditeur Hachette Collection Bibliothèque rose illustrée Date de parution 1864 Type de média La semaine des enfants Dessinateur Émile Bayard François le bossu est un roman écrit par Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur, publié sous forme de feuilleton dans la Semaine des enfants à partir du 4 mai 1864.
Sommaire
Résumé
Christine mène une « vie de misère », abandonnée aux mauvais soins de sa bonne, Mina, par une mère plus occupée de ses toilettes et de sa vie mondaine et un père trop faible.
M. des Ormes garda le silence, comme d’habitude, devant l’opposition de sa femme. Elle courut dans sa chambre pour préparer sa toilette du lendemain. Elle ne songea pas à Christine
Heureusement, elle a l'affection de ses cousins Gabrielle et Bernard et surtout celle de François de Nancé, un jeune voisin souvent rejeté à cause de sa bosse.
Description
C'est un roman souvent jugé comme l'un des plus noirs de la comtesse. De nombreux événements dramatiques ponctuent la narration que beaucoup d'adultes jugent trop durs pour de jeunes lecteurs : le sort du jeune Maurice, le persécuteur de François, est si horrible que l'éditeur avait demandé à l'auteur de le modifier, mais en vain. Cependant le roman devait s'appeler La mauvaise mère en référence à celle de Christine[1], mais cette fois l'éditeur eut gain de cause.
Comme bon nombre des romans de la comtesse, celui-ci est consacré à une critique de l'éducation, opposant d'un côté les enfants trop gâtés, délaissés ou maltraités[2] aux enfants qui grandissent dans un milieu qui sait faire la part de l'affection et de la fermeté[3]. M. de Nancé, le père de François, écrit d'ailleurs un traité qui parle de « l’éducation des enfants, et des sacrifices qu’on doit leur faire ». Grâce à l'éducation rigoureuse, mais aussi à l'amour de son père, François a appris à accepter son problème avec bonne humeur et même à faire face aux moqueries.
Je suis habitué d’entendre rire de moi. Cela ne me fait rien ; c’est seulement quand papa est là que je suis fâché, parce qu’il est toujours triste quand il entend se moquer de ma bosse. Il m’aime tant, ce pauvre papa !
La comtesse de Ségur reprend ici un thème cher aux humanistes[4] : l'apparence n'est rien. Un beau visage peut cacher une vilaine âme, un corps contrefait peut-être habité par une belle âme.
Curieusement, le roman met en scène une des idées qui sera développée beaucoup plus tard par Boris Cyrulnik sur la résilience. Maltraitée, abandonnée, Christine trouve une figure d'attachement structurante en la personne de M. de Nancé, qui devient un substitut de père. Elle obtient d'ailleurs sans aucune difficulté de son propre père l'autorisation d'appeler M. de Nancé « papa ». Son éducation, négligée, est reprise en main ; bien nourrie et entourée, Christine s'épanouit de nouveau.
Lien externe
Notes
- ↑ Ma pauvre chère enfant, j’en serais aussi heureux que toi ; mais c’est impossible ! Tu as un père et une mère.
— Quel dommage ! dît Christine en laissant tomber ses bras. - ↑ Lorsqu'il s'aperçoit un peu tard des malheurs de Christine : « Misérable ! scélérate ! dit M. des Ormes, pâle et tremblant de colère. Oser battre ma fille ! »
- ↑ L'éducation parfaite est une sorte de stoïcisme chrétien : « Je pardonne, j’aime mieux cela ; Notre-Seigneur pardonne toujours. C’est le démon qui se venge.
— Qui vous a appris cela ? demanda Paolo avec surprise.
FRANÇOIS — C’est mon cher et bon maître, papa. » - ↑ L'exemple donné est celui de Socrate, parfaitement laid mais parfaitement vertueux. Voir Érasme, Les Silènes d'Alcibiade, traduction et préface de Jean-Claude Margolin, Les Belles Lettres, Le Corps Éloquent, Paris, 1998, LXXXV, p. 81 p.
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