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François de Civille
François de Civille, né le 12 avril 1537 à Rouen et mort le 23 décembre 1610 à Fontaine-le-Bourg, est un militaire français.
En 1572, François de Civille est mis, pendant les guerres de religion, à la tête de cent hommes d’armes du parti calviniste dont le chef à Rouen était le comte de Montgomery. Chargé, lors du siège de Rouen du 13 octobre 1562 par les catholiques, d’occuper un poste important et des plus périlleux qui se trouvait entre la porte Saint-Hilaire et les fourches Bihorel, il fut atteint au visage par une balle d’arquebuse qui lui traversa la tête.
Étant tombé du haut du rempart jusque dans le fossé, on le crut mort et il fut dépouillé de ses vêtements et enterré sous quelques pelletées de terre. Un des valets de Civille, ayant obtenu l’autorisation de Montgomery de déterrer son corps pour lui donner une sépulture plus décente, s’aperçut après avoir déterré et identifié son corps qu’il était encore vivant. Les chirurgiens du couvent de Sainte-Claire où son valet l’avait fait porter l’ayant déclaré perdu, le fit porter à l’hôtel de Coquereaumont où François de Civille résidait ordinairement avec son jeune frère Jean de Civille, qui avait eu, quant à lui, un bras emporté par un boulet dans la même bataille. Deux médecins des plus habiles ayant été appelés à son chevet, ils le pansèrent et lui prodiguèrent les plus grands soins sous les yeux de sa famille et de quelques serviteurs qui ne le quittèrent pas pendant cinq jours qu’il demeura dans le plus complet anéantissement.
Revenu à lui alors que Rouen avait été pris d’assaut par les catholiques, ceux-ci qui cherchaient son frère Jean se vengèrent sur lui en le jetant par la fenêtre dans la cour de son hôtel. Là encore, la chance voulut qu’il tombe sur un tas de fumier qui amortit sa chute et, en l’ensevelissant, le dissimula aux regards pendant trois jours et trois nuits jusqu’à ce qu’une servante le découvre. Un parent, qui était venu lui faire donner une sépulture plus honorable s’étant aperçu qu’il donnait encore des signes de vie, le fit transporter secrètement dans son château à Dieppedalle où il guérit de sa blessure et recouvra rapidement la santé.
Passé en Angleterre, il rendit d’importants services à la reine Élisabeth Ire qui lui exprima sa reconnaissance par le don d’une bague et de son portrait. Revenu en France, il embrassa le parti d’Henri IV contre la Ligue et alla en Écosse lever, à ses frais, une armée de 3 000 hommes pour soutenir sa cause. Monté sur le trône, Henri IV sut se rappeler le dévouement et la fidélité de Civille. Il le récompensa en en l’honorant de plusieurs dignités et en lui donnant le commandement de Fontaine-le-Bourg.
Très fier de ces morts à répétition, François de Civille en a fait le récit en 1606. d’Aubigné a rapporté qu’il signait François de Civille, trois fois mort et enterré, et, par la grâce de Dieu, trois fois ressuscité. François de Civille avait en effet déjà été jugé mort et enterré avant même sa naissance, sa mère étant morte sur le point de lui donner le jour, elle avait enterrée sans qu’on l’accouche. Absent lors des funérailles, son père fit exhumer le corps et, lorsqu’on le retira de sa mère, il fut trouvé vivant.
La ville de Rouen a donné son nom à une rue à proximité de l’emplacement de la porte Saint-Hilaire dans le quartier Croix de Pierre.
Œuvre
- Discours des causes pour lesquelles le sieur de Civille, gentilhomme de Normandie, se dit avoir esté mort, enterré et ressuscité, 1606, Éd. Ernest Poret Blosseville, Rouen, Henry Boissel, 1863.
Références
- Alexis de Valon, Nouvelles et chroniques, Paris, E. Dentu, 1851.
Sources
- Théodore-Éloi Lebreton, Biographie rouennaise, Rouen, Le Brument, 1865.
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