Forteresse de Margat

Forteresse de Margat

Qalaat Marqab

35° 09′ 07″ N 35° 56′ 59″ E / 35.151859, 35.949814

Entrée de la forteresse

La forteresse de Qalaat Marqab[1] était connue des croisés sous le nom de (le) Margat. Elle est située à quelques kilomètres au sud du port de Baniyas sur la côte syrienne.

Sommaire

Histoire

Un premier château a été construit à 1062 par un seigneur musulman local. Les musulmans contrôlent la forteresse pendant la première croisade malgré l’existence de la principauté d'Antioche.

En 1104, les Byzantins prennent le Margat.

En 1109, Tancrède de Hauteville enlève Baniyas puis Gibel (Jabla) et remet cette dernière à Masoier. C’est Renaud II Masoier qui s’empare de Margat et se charge de son entretien jusqu’en 1185. La forteresse devient trop grande pour la famille Masoier.

En 1188, elle est vendue aux Hospitaliers qui en font leur quartier général en Syrie. Saladin en fait le siège puis renonce. Il pense la forteresse imprenable. Le Marqab est un des rares territoires restants sous le contrôle des croisés après les conquêtes de Saladin.

En 1203 et jusqu’en 1205, les Hospitaliers lancent plusieurs expéditions contre Hama et Homs. Le sultan d'Alep, Malik Zahir Gazi, envoie une armée qui détruit les tours d'enceinte de Margat mais il se retire quand son général est tué d'une flèche.

Au début du XIIIe siècle, Margat, est à l'apogée de sa puissance militaire. Les Hospitaliers ont une garnison de mille personnes et des vivres pour cinq années. L'évêque de Valénie (Banyas) y transporte sa résidence.

En 1269 et 1270, Margat repousse les assauts de Baybars. En 1271, le Krak est pris mais les Hospitaliers gardent solidement la côte. En 1281, Margat est assiégée par une armée de 7000 hommes. Les Hospitaliers ne sont que 220 chevaliers et 200 fantassins. Après une sortie dans laquelle ils ne perdent qu'un seul chevalier et 12 sergents, ils mettent les musulmans en fuite.

En avril 1285, presque un siècle après la tentative de Saladin, le sultan Mamelouk bahrite d’Égypte Qala'ûn prend la forteresse après un travail de sape qui a fait s’effondrer un partie des remparts. Les Mamelouks laissent les Hospitaliers partir en emportant tout ce qu’ils pouvaient. Les Hospitaliers se replient à Tartous puis à Arouad d'où il partiront vers Chypre Les ottomans n'ont pas détruit la forteresse. Ils en font une garnison.

Le site

La cours et le puits. On peut remarquer des reconstructions ottomanes en calcaire blanc posées sur les soubassements en basalte.

La forteresse de Margat occupe un éperon rocheux qui commande tout le littoral ce qui explique son nom en arabe. Les murailles dessinent un triangle grossièrement équilatéral avec 600 m de côté. Le sommet du triangle est dirigé vers le sud et c’est là que se trouve le château avec son énorme donjon de 29 m de diamètre qui fait comme la proue d’un navire.

Il y avait un mur qui reliait le Margat à la tour appelée Burj as-Sabi[2] pratiquement sur le rivage. Ce bastion au bord du rivage faisait fonction de poste de douane entre deux principautés croisées : la principauté d’Antioche dont il fait partie et au sud le comté de Tripoli.
La forteresse avait un avantage sur le Krak des Chevaliers c’est de ne pas dépendre complètement de son approvisionnement en eau par un aqueduc et des bassins servant de réserves d’eau ; il y a des puits comme celui qu’on peut encore voir dans la cours. La chapelle a été construite par les Hospitaliers vers 1186. Vers 1270, l'entrée principale fut établie dans la barbacane au milieu du front ouest. On y accède par un escalier en pente douce puis par un pont.

C'est là sans doute que résida Isaac Comnène, prisonnier de Richard Cœur de Lion qui l'avait confié à la garde des Hospitaliers. Il mourut à Margat en 1195.

Notes

  1. [arabe] : qalaʿa al-marqab, قلعة المرقب la forteresse qui contrôle
  2. arabe : burj aṣ-ṣabīy, برج الصبي, la tour du Garçon

Voir aussi

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