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Fonctions exécutives
En psychologie, les fonctions exécutives désignent un ensemble assez hétérogène de processus cognitifs de haut niveau permettant un comportement flexible et adapté au contexte. Cela regroupe des capacités liées à la planification, la mémoire de travail, le contrôle cognitif, la pensée abstraite, l'apprentissage de règles, l'attention sélective, la sélection de réponses motrices, etc. Les fonctions exécutives sont principalement associées au fonctionnement des lobes frontaux du cerveau, mais les structures sous-corticales y contribuent aussi.
Sommaire
Les précurseurs de la notion de fonctions exécutives
Luria
Pour Luria, toute activité de résolution de problèmes suppose quatre choses : une analyse de la situation, une élaboration d'un plan de résolution, une résolution séquentielle et organisée de ce plan et une vérification en comparant l'objectif de départ avec le résultat obtenu.
Il définit trois fonctions :
- la volition : c'est la volonté d'agir, l'initiation
- la planification des étapes
- le contrôle
Il insiste sur l'importance des lobes frontaux dans ce types de fonctions.
Dubois
Dubois définit ces fonctions comme étant l'ensemble des processus qui contrôlent et régulent les autres activités cognitives.
Rabbit
Rabbit définit 5 fonctions :
- l'adaptation aux situations nouvelles (qui peut être rapproché de la notion d'intelligence fluide)
- la planification et la mise en oeuvre de stratégies nouvelles (qui peut aussi être lié à l'intelligence fluide)
- le contrôle et la régulation de l'action
- la capacité à tenir compte de l'information en retour pour ajuster sa réponse
- la capacité l'inhiber des informations non pertinentes pour la réalisation de la tâche
Le modèle de Miyake
Grâce à une analyse de régression, Miyake a pu mettre à jour trois fonctions exécutives spécifiques, qui sont à la fois indépendantes et faisant partie d'une certaine unité (corrélées entre elles).
la flexibilité mentale (shifting)
Cette fonction définit la capacité à changer de tâche ou de stratégie mentale et à passer d'une opération cognitive à une autre. Elle requiert le désengagement d'une tâche pour se réengager dans une autre.
la mise à jour (updating)
Cette fonction permet la mise à jour des informations dans la mémoire de travail (modèle de Baddeley et Hitch)
L'inhibition
Elle définit la capacité du sujet à inhiber une réponse automatique, routinière, pregnante, mais non pertinente pour la tâche en cours.
Les épreuves mesurant les fonctions exécutives
le Trail Making Test (test des tracés)
Cette épreuve mesure la flexibilité mentale et se déroule en deux temps. Dans un premier temps, le sujet doit relier des chiffres dans l'ordre croissant le plus rapidement possible (1-2-3-4; etc), et dans un second temps il doit procéder de la même manière mais en alternant des chiffres et des lettres (1-A-2-B-3-C, etc). Le "coût de shifting" est calculé en faisant la différence entre la deuxième et la première tâche.
le Plus-Minus
Ce test est aussi une mesure de la flexibilité mentale. Dans un premier temps, le sujet est entraîné à faire une série d'addition sur des nombres à deux chiffres (+3), puis il est entraîné à faire une série de soustraction (-3), et enfin, il doit alterner les additions et les soustractions (+3;-3;+3, etc).
le N-Back
Cette épreuve mesure la mise à jour. On présente oralement au sujet une suite d'items (chiffres ou lettres) La tâche du participant est alors de détecter si le dernier item entendu faisait partie des trois précédents. Il doit ainsi "effacer" les premiers items de sa mémoire de travail pour ne retenir que les trois précédents.
Le Stroop
Cette épreuve permet de mesurer l'inhibtion Dans un premier temps, le sujet doit lire une suite de noms de couleurs écrits en noir. Il doit ensuite donner le nom de la couleur d'une suite de XXXXX. Et enfin, on présente au participant une feuille avec des noms de couleurs écrits dans une autre couleur que celle qu'ils désignent, et leur tâche est de donner la couleur de l'encre et d'inhiber la lecture du mot.
[voir articles "Effet Stroop"]
Le Wisconsin Card Sorting Test
Cette épreuve ne permet pas de mesurer spécifiquement l'une des fonctions exécutives, mais elle permet une bonne évaluation globale des fonctions exécutives. On présente au sujet 4 cartes qui diffèrent de par leur couleur, la forme des items présentés sur chaque carte (ronds, carrés, triangles, etc.) et de par le nombre de ces items. La personne a, dans sa main, le paquet du reste des cartes. Sa tâche est de catégoriser une à une les cartes restantes en les posant sur l'un des 4 tas. On ne lui donne pas de critère pour organiser ses cartes, il peut, à sa guise les classer par couleurs, formes ou nombres de formes mais l'examinateur lui signifie uniquement par oui ou pas non si le critère choisi est le bon. On laisse alors le sujet organiser ses cartes selon le premier critère choisi pendant quelques cartes, puis à un moment, l'examinateur décide de changer de critère et le sujet doit retrouver le nouveau critère de classification.
La mesure principale de cette tâche est alors les erreurs persévératives (c'est à dire si le sujet persévère dans le critère qui lui est devenu routinier). Cela permet de voir si le sujet est capable de tenir compte de l'information en retour, mais aussi si il est capable d'inhiber une réponse qui lui est devenue routinière.
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