- Fibre optique noire
-
La fibre optique noire ou fibre morte désigne une fibre optique brute installée mais qui n'est pas encore activée ni à plus forte raison, utilisée. Elle est appelée ainsi car elle n'est pas encore alimentée par une source lumineuse.
On appelle également fibre noire ou fibre nue une fibre louée à l'état brut à un client, c'est-à-dire que le client dispose des équipements actifs aux extrémités de la fibre et qu'aucun équipement actif de l'opérateur n'est utilisé pour la transmission.
Fibre noire ou morte
On retrouve beaucoup de fibre optique noire dans les multiples liaisons existantes car ces liaisons sont constituées de câble optique contenant le plus souvent 48, 72 ou 144 fibres optiques monomodes.
Ces fibres optiques noires sont parfois installées par des collectivités territoriales dans le cadre de Délégation de Service Public (DSP) pour encourager l'arrivée du haut débit sur leur territoire. Les collectivités peuvent en effet investir dans des réseaux de communications électroniques ouverts depuis 2004 et la LCEN, avec l'introduction de l'article L1425-1 dans le code général des collectivités territoriales[1].
Les opérateurs ont aussi des fibres optiques noires, on les appelle aussi des spares, fibres optiques de secours. Si une fibre en service rencontre un problème, la fibre spare la remplace en attendant réparation.
La bulle internet a produit un grand nombre de fibres noires entre 2000 et 2004, les sociétés attendues pour les illuminer ayant fait faillite.
Réseaux et raccordements
Réseaux : Les fibres optiques sont présentes dans différents réseaux de télécommunications. On peut distinguer quatre catégories de systèmes de transmission sur fibres optiques, chacun ayant son propre type de liaisons optiques.
- Le Wide Area Network (WAN) ou réseau longue distance (entre deux villes, deux continents…), qui s’est largement déployé en utilisant principalement la norme internationale SDH normalisée dans les années 1990. Les fibres de ce type de réseau sont exploitées par les opérateurs historiques (Orange en France) ou par des « opérateurs d’opérateurs » (des propriétaires d’infrastructures telles que les chemins de fer, le réseau de distribution d’électricité ou des entreprises spécialisées) qui offrent des capacités de transmission sous forme de fibres noires. Les fibres de ces réseaux sont monomodes, parfois à dispersion décalée (type G.655) permettant ainsi de transmettre plus de données sur des distances plus importantes. Les liaisons longue distance se font à la longueur d’onde de 1550nm ou 1625nm et nécessitent des diodes laser monochromatiques ; ces liaisons optiques utilisent des répéteurs à amplification optique.
- Le Metropolitan Area Network (MAN) ou réseau métropolitain, qui est déployé à l’échelle d’une ville ou d’un gros site d’entreprises (quartier d’affaires ou aéroport). L’arrivée du protocole Ethernet (produits Gb Ethernet et 10Gb Ethernet) sur la fibre active la croissance de ce marché. Ces réseaux utilisent des fibres monomodes (à une longueur d’onde de 1300nm) avec des diodes laser. La faible atténuation à 1310nm ou 1550nm permet de faire des liaisons à haut débit urbaines sans répéteur.
- Local Area Network (LAN) ou réseau local (réseau interne d’une entreprise), dominé par le protocole Ethernet. Historiquement, les réseaux locaux utilisaient des câbles en cuivre mais la fibre, avec ses avantages (bande passante, insensibilité EM), s’est vite rendue indispensable. Les liaisons optiques dans les LAN se font principalement sur fibre multimode (à la longueur d’onde de 850nm) avec des DEL et des photodiodes PIN. Ces systèmes sont relativement peu coûteux. Pour les LAN à très haut débit, on utilise aussi des diodes laser et des fibres monomodes.
- Le Fiber To The Home (FFTH) ou réseau d’accès des usagers finaux, qui est le défi que relèvent actuellement les opérateurs français proposant soient une architecture Gigabits Passive Optical Network, soient une architecture Point to Point). Ces accès se font maintenant sur fibre monomode, en multiplexant plusieurs longueurs d’onde[2].
Raccordement : Pour avoir des câbles de grande longueur, il est nécessaire de procéder par ajout de longueur de fibre. 2 méthodes principales existent : la soudure (ou épissure) et le connecteur. Malgré les progrès réalisés, le raccordement des fibres reste le point le plus délicat lors de la pose de la fibre : il entraîne des perturbations et des pertes de transmission.
La soudure (ou épissure) est utilisée pour des raccordements définitifs : cette méthode est complexe à réaliser (et donc plus chères en matériel et en main d’œuvre) mais elle permet d’obtenir des pertes de transmission extrêmement faible. De plus, l’encombrement qui résulte du raccordement est réduit.
La soudure se réalise à l’arc électrique (mais aussi à la flamme et au laser plus rarement). C’est la technique qui permet le raccordement le plus pur ; on atteint des pertes inférieures à 0,05 dB par soudure. On parle aussi d’épissure par fusion. Les pertes maximales admises par les organismes compétents (EIA, ISO…) sont :0,1 dB pour une soudure.
Les pertes de transmission sont essentiellement liées aux pertes par excentrement ; en particulier, les pertes par rétro-réflexion (qui sont problématiques avec les connecteurs) sont nulles.
Dans la plupart des applications, le connecteur est la meilleure solution de raccordement des fibres optiques pour deux raisons : la liaison se monte et se démonte aisément et le raccordement est facile à réaliser (et donc meilleur marché). Néanmoins, le connecteur est le siège de pertes importantes de transmission qu’il est nécessaire de minimiser[3].
Notes et références
Catégorie :- Matériel de réseau informatique
Wikimedia Foundation. 2010.