- Fat acceptance
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Acceptation des gros
Le mouvement pour l'Acceptation des gros est un mouvement né aux États-Unis, afin de défendre les femmes grosses (BBW : Big Beautiful Woman) et les hommes gros (BHM : Big Handsome Man) contre la discrimination dont ils sont victimes, de les aider à acquérir une meilleure estime d'eux-mêmes, mais aussi de promouvoir et de favoriser l'acceptation des personnes ayant une attirance physique et sexuelle envers les femmes fortes (les Fat Admirers).
Né il y a 30 ans, par la création aux États-Unis de la NAAFA (National Association to Advance Fat Acceptance), le mouvement pour l'acceptation des gros, aussi appelé Size Acceptance, ou Fat Acceptance, dénonce les méfaits et l'échec des régimes, la dangerosité des opérations chirurgicales liées à l'obésité, et tente d'alerter les pouvoirs publics sur la discrimination et la stigmatisation (grossophobie) dont peuvent être victimes les personnes fortes au quotidien (accès à des lits et du matériel adapté dans les hôpitaux ; problèmes dans les transports, restaurants, cinémas ; discrimination à l'embauche ; insultes...)
Sommaire
Le mouvement aux États-Unis
En 1969, sous l'impulsion de Fat Admirers (des hommes attirés par les femmes fortes) et de femmes grosses, une association de réflexion et de lutte contre la discrimination dont sont victimes les gros est fondée aux États-Unis. La NAAFA voit ainsi le jour afin, à la fois, de sensibiliser le public à la discrimination dont sont victimes les gros, de promouvoir la femme forte en tant que norme de beauté esthétique, mais aussi de créer des activités, des soirées, des sorties, pour que les grosses et leurs admirateurs, les Fat Admirers, sortent, se rencontrent, et ainsi favoriser, d’une manière générale, des processus d’acceptation. Petit à petit, la communauté grandit. De nouveaux groupes voient le jour, un peu partout aux États-Unis : des groupes qui, en général, organisent des soirées pour les grosses, les gros et les Fat Admirers, sur leur région ou leur ville, et qui permettent par là même à de nombreuses grosses de sortir de l'isolement.
Une revue, Dimensions Magazine, verra aussi le jour. Fondé en 1984 par un Fat Admirer, Conrad Blickenstorfer, ce magazine est novateur : non seulement il allie des articles militants, des articles de réflexion, des articles médicaux, mais aussi il véhicule, à travers des photos de femmes fortes, voire très fortes, une esthétique propre aux Fat Admirers. Ainsi, réflexion sérieuse et combat militant contre la discrimination sont associés à esthétique de la femme grosse et attirance physique envers elle. Cette revue sera diffusée à l'échelle internationale et rencontrera un véritable succès chez les Fat Admirers, mais aussi chez les femmes rondes.
Mais c'est avec le développement d'Internet que la Size Acceptance américaine explose. Une multitude de sites voit le jour. Pages personnelles de femmes grosses, magazines en ligne, sites érotiques, sites militants, sites communautaires, boutiques en ligne de vêtements « grandes tailles », vente de lingerie pour femmes fortes, forums de discussion, salons de discussion : des centaines de sites siglés « BBW/FA » (Big Beautiful Woman / Fat Admirer) naissent, se répertoriant les uns les autres.
Aujourd’hui, le mouvement comprend de très nombreuses structures associatives, des centaines voire des milliers de sites, et constitue une véritable communauté, diverse, aux pratiques et activités multiples.
Le mouvement en France
Le mouvement en France vient beaucoup plus tardivement, et est beaucoup plus frileux. Là où certaines questions, comme l'attirance sexuelle envers les personnes fortes, est complètement acquise au sein de la Size Acceptance américaine, avec l’existence d’un véritable érotisme assumé, cette sexualité est beaucoup moins appréciée en Europe, et est qualifiée de perverse par beaucoup de femmes fortes, au sein même des associations d’acceptation.
C'est à la fin des années 80 que naît réellement le mouvement en France. L'association Allegro Fortissimo a été créée en 1989 par un groupe de six personnes, dont la principale fondatrice, Anne Zamberlan, faisait à l'époque figure de véritable égérie : icône des publicités des magasins Virgin, comédienne, et auteur de deux livres, « Mon corps en désaccord », et « Coup de gueule contre la grossophobie ».
L'association connaît ses premières heures de gloire, notamment lors d'un défilé de mode de femmes grosses à la Cigale, qui connaît un retentissement médiatique important. L'arrivée d’Internet va marquer un véritable tournant en France dans le développement de ce mouvement et dans sa visibilité au niveau national .
Plusieurs sites communautaires verront le jour, et diversifieront le mouvement en France. Ronde et Jolie, site créé par un Fat Admirer, fin 1996, site de rencontres pour les femmes rondes et les hommes qui les aiment, et le Pulpe Club, magazine militant et de rencontres, ainsi que SizeNet, auparavant site d'information européen mais anglophone, désormais élargi et reproduit en français, par une fondatrice SSBBW (Super Size Big Beautiful Woman) et son mari demeurant en France, créeront une vraie dynamique et un élargissement du public au sein du mouvement.
Point de vue critique
L'avis exprimé par des tous médecins et ce qui ressort de tous les résultats d'études de santé est que l'obésité est dangereuse pour la santé, dans la mesure où un surpoids trop important constitue un état de fragilité sanitaire qui peut conduire au diabète, à l'hypertension, à des problèmes cardio-vasculaires et, plus généralement, à des pathologies mettant gravement en danger la vie des personnes (voir Obésité).
Aussi, en France et aux États-Unis, certains médecins remettent en cause la pertinence des chiffres avancés (tel Paul Campos dans le livre The Obesity Myth), et le bien-fondé, sur la durée, de la lutte contre l'obésité, les régimes se révélant être des échecs à 95% sur le long terme. En France, ces médecins et nutritionnistes sont regroupés au sein de l'association G.R.O.S (Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids).
La délimitation entre l'idée d'acceptation de la rondité et la revendication de l'obésité constitue l'enjeu en cause : affirmer sans nuance qu'il « est bien d'être gros » peut en effet être mal interprété, et constituer un encouragement ou une perte de vigilance eu égard à un surpoids trop important.
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
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