Expletif

Expletif

Explétif

En linguistique, on qualifie d'explétifs les mots qui, dans certains de leurs emplois, n'ont ou ne semblent avoir aucun rôle grammatical dans l'énoncé ils apparaissent. Certains explétifs jouent un rôle dans la syntaxe de la phrase et, à ce titre, ils appartiennent à la grammaire de la langue. Pourtant, étymologiquement, l’ « explétio » indique satisfaction ou contentement. Il est donc hasardeux de dire quils sont inefficaces, parasites, voire inutiles. Ils font avant tout partie du génie dune langue et lusage les a conservés. Ils apportent pratiquement une grande commodité à lexpression, avec des nuances plus ou moins marquées mais indéniables. Lattribut d’ « explétif » indique une catégorie indéfinissable (un hors-catégorie) plutôt quun rôle accessoire ou superflu.

Lexplétif sera pris ici au sens large car certains mots qui ont par ailleurs un rôle bien défini, servent parfois à dépanner une fonction particulière qui na pas trouvé dautre élément.

Sommaire

Explétifs deuphonie

« Il nous reste à trouver une solution, à moins qu[e l]’on accepte leur proposition. »
« Certaines sont tout[es] belles »

« Tout » reste un adverbe et ne devient pas pour autant un adjectif.


« De », comme « liant phonétique »


  • Spécialement avec des mots courts en fin de proposition:


« Quelquun de bien. »
« Ce maladroit de Frank ! »


  • Dans la formule suivante, l'adjectif reste neutre car « rien » est sous-entendu: rien d'autre que.


« Il n'y avait plus rien d'ouvert à cette heure. »
« Il n'y a d'ouvert qu'une seule boutique. »


  • Mais il est plus élégant de faire l'accord normal plutôt que de considérer "de + adjectif" comme une locution invariable:


« Il restait une boulangerie et une épicerie d'ouvertes. »


  • La particule « de », qui ne fait pas partie du patronyme mais marque un titre nobiliaire, est normalement omise si elle ne suit immédiatement pas un titre :


« Le marquis de Sade passa une grande partie de son existence en prison. »
« Sade est un auteur sulfureux. »


  • Elle est conservée phonétiquement quand le nom commence par une voyelle franche et devient majuscule comme si elle faisait corps avec le nom.


« À lépoque dArgenson était aux Affaires étrangères... »
« DAlembert sassocia à Diderot pour diriger lEncyclopédie. »


  • Avec les tournures partitives avec « en... de... » :


« Sur les trente élèves, il n'y en eut que dix-huit de présents »


est correct mais le « de » ne s'impose pas et devient un explétif inutile et disgracieux dans l'expression familière:


« On compta dix-huit élèves [d']absents. »


  • En revanche un énoncé comme:


« Il y allait de toute son ardeur » ; « Il y allait de son prestige. »


tient plutôt d'un gallicisme: « y aller de » (= entreprendre ou miser avec des risques).



Explétifs dinsistance

  • Certains emplois sont une marque déictique qui maintient le propos dans la subjectivité:


« Goûtez- moi ça ! » (raccourci équivalent à: « goûtez ça, ça me fera plaisir)
« Je m'en vais te le jeter dehors » (raccourci pour prendre autrui à témoin)
« Prends-moi cet outil et viens maider. »


  • Dautres apportent une nuance :
« Regarde un peu ce que tu as fait ! »
« Regarde un peu ce que j'ai fait !  »


On peut y voir ou bien une litote (premier cas): un peu = attentivement; ou bien une atténuation (second cas): un peu = sans vouloir trop vous déranger.


« 'Prenez donc une chaise. »

Emploi seulement logique, puisque ladverbe « donc » est généralement (c'est son rôle) un rappel dune idée ou d'une situation sous-entendue : « Vous êtes debout, ... »


Classique adverbe dappoint pour linsistance:

« Voulez-vous bien vous taire ! » (complètement, non à moitié)

Locution ancienne « da » est un renforcement ancien du mot principal, qui, dans cet exemple, a été jugé démission trop brève pour être suffisamment « percutant »:

« Oui-da »


  • Le renforcement se retrouve dans certaines expressions courantes, données comme familières mais de plus en plus acceptées:


« Cette histoire est d'un comique ! »
« Et la sienne de maison, elle plus récente ? »

qui paraît plus énergique que le simple constat: « Cette histoire est comique. » Il n'est pas sûr qu'il faille la rapprocher de l'expression plus conventionnelle: « Cette pièce est d'un humour grinçant. » « humour » indique la "matière" plutôt qu'il n'est directement un qualificatif.


Semi-explétifs

La préposition « de »

Son emploi se concentre avec les expressions il est nécessaire dassurer la clarté :

  • dans les phrases incluant un infinitif de narration[1] pour le distinguer dune proposition infinitive:
Il sen alla passer sur le bord dun étang.
Grenouilles aussitôt de sauter dans les ondes; [La Fontaine ; Le lièvre et les grenouilles]


  • pour mieux isoler en début de phrase la proposition infinitive qui sera le sujet ou le complément du verbe principal:


« [D]avoir à refaire tout ce chemin le désespérait. »

Cependant, lapport de lexplétif nest pas probant et on le considère habituellement comme appartenant au style soutenu. On peut aussi bien lapparenter à une construction euphonique.


  • pour mieux distinguer « aucun » qui a le sens semi-négatif de « pas un » et « aucun » dans les sens positif de « quelquun ». Mais cette dernière acception est méconnue et ne se rencontre guère quau pluriel chez quelques auteurs anciens et classiques.
« Aucun de vous na appris sa leçon. »
« Cette plaisanterie lui fut pardonnée mais daucuns lui en gardèrent rancune. »
  • pour mieux distinguer les objets dune comparaison qui sannoncent dabord comme des sujets potentiels:
« [De] Strasbourg ou [de] Bordeaux, laquelle de ces villes est la plus grande ? »


Le pronom et adverbe « y »

Le pronom « y » remplace la plupart des cas régime du pronom « cela » : à cela, en cela, pour cela... et parfois un pronom personnel : lui, à lui, ... en genre et, plus rarement, en nombre. Mais il devient explétif dans des formules verbales très usuelles qui se sont transformées en gallicismes ( le verbe a pris un sens absolu:


« sy connaître » pour « être expérimenté dans un domaine »


La préposition « à, aux »

La langue n'a pas de difficulté à dire:


Faites passer les enfants par le pont.


  • Mais elle a besoin d'un explétif avec le verbe « faire » ou « faire faire » quand l'infinitif a un complément d'objet direct, afin de bien distinguer le sujet du complément:


Faites passer le pont aux enfants. [Faites en sorte que les enfants passent le pont]
Faites faire la sieste à cet enfant. [Faites en sorte que cet enfant fasse la sieste]


Mais, par contre, il est moins sûr que l'exemple suivant doive suivre la même construction:


J'ai fait construire ma maison à un architecte.


Une syntaxe correcte aimerait que l'on dise:


J'ai fait construire ma maison par un architecte.


  • car, évidemment, dans ce cas précis, il s'agit d'un intermédiaire[2], alors que dans les exemples plus haut: on exhortait ou on amenait les enfants à l'action.


Le pronom impersonnel « il »

Il est employé à la place:


  • dun sujet, lui-même indéfini, acteur de verbes généralement « unipersonnels ».
« il pleut », « il neige »

car on ne sait pas trop ce qui provoque la pluie, la neige...

« il y a », autre forme de « il est » (il était une fois)[3]


  • dun sujet « virtuel », quand le verbe na pas de conjugaison à dautres personnes. Ce type de verbe impersonnel émane le plus souvent dune idée morale: le bon, le mauvais, le devoir, lobligation, la contingence, etc.
« Il faut, [il importe] que nous corrigions notre conduite. »[4]


  • dun sujet, quand le verbe a un caractère passif:
« Il reste, [il manque] trois personnes à la maison. »

remplace « trois personnes restent [manquent] à la maison. »


  • dun sujet, pour le rendre plus général ou plus moral, plus abstrait:
« Messieurs, il convient de conclure rapidement cette affaire. »

remplace ici : « Nous devons convenir de conclure [davoir à conclure] rapidement cette affaire. ». Cela prend le sens nuancé de « il nous serait convenable de ».


  • dun pronom, qui est le substitut dune proposition complétive (en place de ceci, cela, etc.):


« Il leur était indifférent quils soient en retard. »

car cest « le fait dêtre en retard » qui leur était indifférent.

« Il semble quil est bien fatigué. »

remplace « il semble bien fatigué... » par le fait « quil est fatigué » qui apparaît aux yeux de tous.


La semi-négation « ne »

Grammaticalement, ladverbe « ne » ne suffit pas pour signifier une négation, puisqu'en français moderne, il est lun des termes associés (le premier qui soit énoncé) dans la structure corrélative : ne... pas, ne... point, etc. Cependant, sil peut, en certains cas, être absent au profit du seul « pas » ou « point », il est rarement employé seul en vue dune négation, contrairement à « pas ». Il persiste cependant:


  • Dans danciennes formules probablement elliptiques – « rien » (neutre) semble fréquemment sous-entendu-- et conservées telles quelles:
« Il nempêche que... » (rien nempêche)
« Quà cela ne tienne... » (que rien ne tienne à cela)
« À Dieu ne plaise... » (que rien [de cela] ne plaise à Dieu)
« Il nen a cure. »

Ces locutions sont construites principalement avec des verbes utilisés en mode « impersonnel », dans un sens absolu.


  • Avec des verbes courts (souvent limités à 2 syllabes) et généralement suivis dune infinitive:
« Je nose y penser. »
« Je ne puis le faire »
« Je ne saurais vous le dire »

Ce qui semble apporter, par une sorte dallégement de la négation, une connotation, selon le sens du verbe, dappréhension, de résignation, de doute, etc.


  • Dans des constructions hypothétiques, on ressent, alors que lemploi en solitaire de la semi-négation ne soit pas syntaxiquement obligatoire, une nuance dhésitation ou de réticence :
« nul doute quil ne sen rendit compte »
« si je ne mabuse... »[5].

On remarque des constructions régulières ou les deux marques de la négation sont éloignées lune de lautre :

« Ce ne sera le cas pour aucune des personnes présentes. »


  • Dans des constructions comparatives : le second élément de la structure accepte facilement le « ne » sans effet de négation:
« Il a travaillé aujourdhui plus longtemps quil na coutume de le faire. ».

Cet ajout dexplétif est constaté habituellement dans le style littéraire et se perd dans le langage parlé. Mais on ignore lexacte justification de cet usage[6].


Mais on peut admettre parfois qu'il y ait des mots sous-entendus, comme dans la phrase suivante (J.de Maistre):

« Je n'ai rien pensé que vous ne l'ayez écrit, je n'ai rien écrit que vous ne l'ayez pensé. »

qui pourrait s'écrire: Je n'ai rien pensé d'autre que vous n'ayez pas déjà écrit; Je n'ai rien écrit d'autre que vous n'ayez pas pensé avant.


  • Dans les subordonnées subjonctives non négatives, régies par un verbe principal lui-même positif, et exprimant la crainte, la peur, lempêchement, la précaution :
« Je crains que, malgré ses grandes qualités, il néchoue dans cette entreprise difficile. »
« Prends garde que le bébé ne tombe... »
« Fermez la porte afin d'éviter qu'elle ne claque. »

Normalement, le sens doit affecter un fait qui nest encore effectivement arrivé ou connu, sinon la crainte nest plus justifiée. On a donné de cette construction des explications, plus ou moins embarrassées, plus ou moins pertinentes. Il est possible, comme on en avance souvent lhypothèse, que lon souhaite inconsciemment ou par réflexe, leffet contraire : « je ne souhaite pas quil échoue, ou quil tombe... ». Mais lemploi sur cette intuition reste très délicat.


  • Plus consistante alors est la thèse d'une correspondance à une pratique du latin, qui est la langue mère du français. Cette langue ancienne employait, en effet, une telle construction, grammaticalement régulière, avec la catégorie des verbes de crainte:
« timeo ne veniat »
« je crains quil ne vienne »
« cave ne cadat »
« prends garde quil ne tombe »[7]


Ce qui nempêche pas, surtout à loral, d'entendre cette semi-négation mal employée, par attraction certaine, avec des faits anciens ou connus, ou même avec dautres catégories de verbes. Demeure donc la difficulté de lemploi judicieux (et restrictif) de la semi-négation « ne ».


  • Si les locutions « de peur que », « de crainte que » suivent logiquement ce principe, il est aujourdhui recommandé par les manuels de bon usage, de ne pas lutiliser dans certaines subordonnées telles celles construites avec « avant que ». Si la plupart du temps, on a raison de suivre cette recommandation, on peut obéir tout aussi bien dans les cas qui le demandent au « réflexe dappréhension » qui ne vient d'ailleurs pas alourdir lexpression :


« Nous aurons tout remis en ordre avant que le maître revienne. » (lassurance bannit la crainte)
« Les assiégé se hâtent de renforcer les barricades avant que lennemi ne revienne à lattaque. » (la hâte trahit la crainte)


  • Une autre locution à caractère hypothétique soulève le débat : « à moins que ». Les grammaires actuelles y soulignent la présence épisodique de ladverbe explétif « ne » et saccordent à voir leffet dune hypothèse avancée qui vient contrarier la première énoncée.


« Vous partirez ensemble, à moins quil ne soit en retard. ».


On peut y reconnaître naturellement le « symptôme dappréhension ».


Mais, dun autre côté, cette locution peut être ambiguë: elle joue non seulement, comme on la vu, le rôle dune supposition inquiétante ( la négation est neutralisée), mais aussi dune condition restrictive la négation sapplique entièrement.


« Vous avez votre temps de récréation dans 5 minutes, vous pourrez sortir à moins que vous nayez fini les exercices. »


On peut ici sans torsion grammaticale et en éliminant toute obscurité, employer plus clairement la négation complète « à moins que vous n'ayez pas fini ». Ce qui vient renforcer la thèse du rôle essentiel que tient le sens général donnée à la phrase plutôt que dune simple habitude décriture.


  • Autre locution sujette à recevoir la semi-négation: « sans que » qui semble prendre les mêmes dispositions que la précédente. Les manuels de bon usage à la presque unanimité recommandent aujourdhui de délaisser lexplétif qui se navère pas indispensable.


« Nous sommes arrivés sans quils sen soient aperçu. »


  • Mais nous remarquons encore dans les constructions suivantes on ne lattend guère, la nuance intéressante d’ «’appréhension »  :
«Il suffit de très peu de chose pour que cela ne se transforme en désastre[8]. »
« Il ne peut écrire deux lignes sans quil ne fasse plusieurs fautes dorthographe ! »


  • Dans la première phrase, « pour que » nest pas une finalité (afin que) mais une conséquence possible. Dans la dernière phrase, lambiguïté demeure car nous pouvons dire sans changer le sens : Il ne peut écrire deux lignes sans quil ne fasse pas plusieurs fautes dorthographe !

La conjonction « que »

En considérant lexpression : « quà cela ne tienne... », nous constatons quelle a la particularité davoir lexplétif « que ». Celui-ci qui paraît excédentaire a pourtant un rôle important puisquon le retrouve principalement dans limpératif et les subjonctifs hypothétique et optatif. Il permet, en effet, de distinguer encore lun et lautre mode qui pourraient, du seul fait de la langue, être confondus[9]:


Le mode optatif:

« Vienne, vienne la mort ! que la mort me délivre ! » (André Chénier)

Cet exemple est des plus intéressant : on y remarque que chaque hémistiche émet un souhait (optatif). Mais les deux verbes sont dun groupe différent. Le verbe « délivrer » qui est du premier groupe a eu besoin de la conjonction que pour que le verbe « délivre » soit pris comme présent du subjonctif, tandis que le verbe « venir » na pas rencontré ce dilemme.


Le mode hypothétique:


« Vienne encore un procès, et je suis achevé. » (Corneille, Le Menteur)


Voilà une supposition que traduit naturellement le mode subjonctif. Et on pourrait, surtout aujourdhui nous craignons lutilisation de ce dernier mode, modifier le premier hémistiche pour obtenir: « sil me venait encore un procès, je serais achevé ».


« Quà chacun Jupiter accorde sa requête,
« Nous lui romprons bientôt la tête. » (La Fontaine)


Nous retrouvons ici la nécessité de la conjonction, avec un verbe du premier groupe, pour établir le subjonctif hypothétique : « si Jupiter accorde à chacun sa requête... »


  • Nous devons, par conséquent, admettre que la conjonction « si » nest pas forcément nécessaire pour émettre une hypothèse; du moins, dans la mesure le subjonctif est perçu directement. Pascal navait donc pas nécessairement besoin décrire :
« Le nez de Cléopâtre, sil eût été plus court.... », mais il aurait pu être compris avec la forme : « Le nez de Cléopâtre eût été plus court, et bien, toute la face du monde aurait changé. »


Plus contemporain (avec un conditionnel modal):


Tu maurais fait faux bond, je ne te laurais pas pardonné[10] .


    • Cas particuliers :


« Il nest pas du tout venu hier, que je sache. »

Cette formule ancienne mais encore rencontrée, comporte également la conjonction que. Par son sens univoque, elle est évidemment elliptique et se met pour : « autant que je peux savoir » ou mieux: « si je suis bien informé ». Le « je peux savoir » remplaçant, pour le besoin de lillustration, le subjonctif de probabilité « je sache ».

Dans le même ordre d'idées, la conjonction « que » sert aussi régulièrement de substitut à la conjonction « si » quand il sagit de la répéter : « Si toutefois il venait ce soir et quil ne soit pas trop tard, nous mangerions ensemble. »


  • Enfin, il existe encore de nos jours, dans le langage populaire, un emploi de proposition indépendante commençant par « que ». Cette conjonction suppose parfois un verbe ou un adverbe sous-entendu, mais sert le plus souvent de liaison à des propos successifs ou à des appuis de conversation.


« Il a fait froid toute la semaine, avec beaucoup de pluie, quil a même neigé avant-hier ! »

Le pronom « se »

Il y a un cas ce pronom réfléchi sert avec ambiguïté dans la construction s'être vu + infinitif puisqu'on le trouve couramment avec deux sens différents : « lui-même » et « à lui-même », selon que l'infinitif est transitif direct ou transitif indirect. Cependant le français exige que le sujet de la principale soit aussi celui de la subordonnée infinitive.


Il s'est vu décerner le premier prix.

La règle syntaxique voudrait que le sujet se soit décerné lui-même le prix. Il faut donc rétablir de soi pour trouver un sens cohérent. [Il s'est vu un prix décerné]



la conjonction « si »

Ce mot est assez complexe car sous le couvert de « conjonction » il remplit plusieurs fonctions et assure plusieurs sens. Il évoque tout de suite une condition et pourtant ce sera loin d'être toujours le cas. Il est dépendant du contexte et des temps et modes employés.


  • conjonction d'introduction dune interrogation en style indirect


Cest dans cette construction que si apparaît comme un véritable explétif car il na pas de sens précis ni dinfluence grammaticale :


Nous nous demandons si nous pourrons venir demain. [Nous nous demandons: pourrons-nous venir demain ? ]
Nous nous demandons si nous pourrions venir demain.



Notes

  1. latinisme.
  2. expression issue du latinisme de raccourci: « Caesar pontem fecit », César fit [faire] un pont (on comprend qu'il ne l'a pas fait lui-même mais qu'il a ordonné de le faire.
  3. Lancien français avait une tournure plus brève : « longtemz a » pour « il y a longtemps ».
  4. Cette construction est courante en latin le verbe nexiste quà la troisième personne du singulier: « oportet » (il importe), « decet » (ita nobis decet, cest notre devoir), « licet » (il est permis), « libet » (il est bon, « [tibi] si libet » : sil te plaît).
  5. bien quici, on ne sache pas toujours expressément si ce verbe est au subjonctif ou à lindicatif. Voir plus loin : le mode hypothétique avec « que ».
  6. on avance parfois que la seconde proposition est une négation amorcée de la première.
  7. mais : « timeo ne non veniat », « je crains quil ne [ne] vienne pas »; le français n'a pas repris cette construction à double semi-négation, propre au latin.
  8. phrase extraite dun hebdomadaire.
  9. les verbes du premier groupe, par exemple, ont à certaines personnes leurs présents indicatif et subjonctif identiques.
  10. on retrouve une forme similaire sans ‘’if’’ en anglais dans les constructions du type : ‘’ Should you meet my aunt,... (Si jamais vous rencontrez ma tante...) ; ‘’Were he ten years younger,... (Sil avait dix ans de moins,...) ; ‘’Had I known what was to come,... (Si javais su ce qui allait arriver,...)

Sources

  • Jean Girodet : Dictionnaire des pièges et difficultés de la langue française’’, Bordas, 1997
  • D. Denis & A. Sancier-Château: Grammaire française, LGF, 1994.
  • Marcel Cressot: Le style et ses techniques, PUF, 1947-1983
  • H. Petitmangin: Grammaire latine, Gigord, 1964
  • M. Swan&F. Houdard :’’ Pratique de langlais’’, Hatier, 2003
  • Émile Littré : ‘’ Dictionnaire de la langue française’’, EB, 1877-1982

Voir aussi

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Voir « explétif » sur le Wiktionnaire.

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