Everhard Jabach

La famille Jabach par Charles Le Brun. Autrefois au Kaiser Friedrich Museum de Berlin (détruit dans un incendie lors de la seconde guerre mondiale)

Everhard Jabach est un banquier et un célèbre collectionneur de dessins, peintures, marbres, bronzes, et estampes, né à Cologne vers 1618 et mort à Paris en 1695.

Biographie

Everhard Jabach est né à Cologne vers 1618, d'un père qui a fait fructifier la fortune familiale et a fondé une banque à Anvers.

Il s’installe en France en 1638 et en 1647, il est naturalisé français. Hyacinthe Rigaud nous a laissé son portrait.

En 1648 il épousa à Cologne Anna Maria de Groote, fille d'un sénateur de la ville, dont il aura quatre enfants; dans le tableau reproduit ci-joint Charles Le Brun a peint la famille dans une salle aux murs ornés de tableaux et de sculptures, où Jabach, assis devant un portefeuille de dessins, un buste à ses pieds, il désigne un grand buste d'homme casqué.

C’est, selon l’expression de Francis Haskell, « un opulent banquier », associé dans une compagnie de commerce basée à Amsterdam, figurant parmi les directeurs de la Compagnie des Indes, gérant la manufacture de Corbeil, et qui, en 1671, évalue ses biens à deux millions de livres.

Everhard Jabach est connu aujourd’hui avant tout comme un grand collectionneur qui aima surtout Raphael, les frères Carrache, Rubens, Bril, Durer, Le Brun et Poussin.

Parmi les très importants tableaux qu'il put réunir figuraient des chefs-d'œuvre le Portrait d’un sculpteur de Bronzino; Le Repos de la Sainte Famille pendant la fuite en Égypte d’Orazio Gentileschi, La Mort de la Vierge du Caravage: L’Allégorie des Vices et L’Allégorie des Vertus du Corrège (provenant du studiolo d‘Isabelle d‘Este à Mantoue), La Mise au tombeau, L’Homme au gant et l’Allégorie d’Alphonse d’Avalos du Titien, provenant aussi bien d’Italie (la collection Ludovisi), des Flandres (collection de lord Arundel, à partir de 1653) ou dispersion des biens de Rubens, d'Allemagne, que d’Angleterre (lors des ventes publiques à Londres des collections de Charles I^er d’Angleterre, en 1650-1653).

C’est aussi, comme beaucoup de connaisseurs de son temps, un grand collectionneur de dessins dont certains issus du célèbre portefeuille de Vasari.

A deux reprises, en 1661-1662 puis en 1671, 1l cèda une grande partie de sa collection à Louis XIV; les cinq mille dessins de la seconde vente, entrant alors dans les collections royales, constituèrent ensuite le fonds de l'actuel Cabinet des Dessins du Louvre.

(...) "En vendant au Roi ses Tableaux et ses Dessins, il s'était réservé une partie des dessins, et ce n'étoient certainement pas les moins beaux".

Pierre-Jean Mariette, 1741.

En effet, il laissa à sa mort une autre collection de quatre mille dessins répartis en 26 portefeuilles, dont l'inventaire dressé après décès a été publié par le département des Arts Graphiques du musée du Louvre en 2002.

Iconographie

• Son portrait par Hyacinthe Rigaud
• Son portrait par Charles Le Brun

Sources bibliographiques

• Antoine Schnapper, "Curieux du Grand Siècle" (Flammarion, 1994);
• C. Monbeig-Goguel, "Taste and Trade: The Retouched Drawings in the Everhard Jabach Collection at the Louvr"e ( The Burlington Magazine, 1988);

 "Collections de Louis XIV" ( Paris, Orangerie des Tuileries, 7/10/1977-9/01/1978, pp. 10 à 20 du cat. qui reproduit un portrait de Jabach dessiné par Le Brun, et son paraphe );
 "L'honneur de la curiosité - de Durer à Poussin, dessins de la seconde collection Jabach" (musée du Louvre, de février à avril 2002, cat.);

 Philippe Dagen, "De Durer à Poussin, de merveilleux dessins" (Le Monde du 2/02/2002 ;
 article non signé," Curieux et passionné" (Le Monde du 22/02/2002).

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