- Agathe Habyarimana
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Agathe Habyarimana (née Agathe Kanziga, vers 1942[1] dans la préfecture de Gisenyi[2]) est la veuve de Juvénal Habyarimana (président de la République du Rwanda du 5 juillet 1973 au 6 avril 1994).
Elle est souvent considérée par certains comme la véritable patronne de l'Akazu[3], accusation qu'elle nie[4].
Accueillie en France après l'attentat du 6 avril 1994 contre son mari, elle y réside toujours[5], sans être en situation régulière[6]. Sa demande d'asile, déposée en janvier 2004[7], est rejetée par l'OFPRA le 4 janvier 2007[7]. Après treize ans de séjour en France, son recours est rejeté le 15 février 2007 par la Commission des recours des réfugiés (CRR), qui souligne notamment son rôle présumé dans le génocide rwandais de 1994 (pour la CRR, il existe des raisons sérieuses de penser qu'elle aurait participé « en tant qu'instigatrice ou complice » au « crime de génocide », selon les termes de la décision[8]) et l'a en conséquence exclue du bénéfice de la convention de Genève et de la protection subsidiaire[8]. La CRR juge également que ses déclarations, « non crédibles, […] doivent être regardées comme traduisant sa volonté d'occulter les activités qui ont en réalité été les siennes durant la période de préparation, de planification et d'exécution du génocide ». Le 16 octobre 2009, le Conseil d'État rejette son pourvoi en cassation[9]. Elle pourrait désormais être expulsée, bien que cela soit peu probable[10],[11].
Une information judiciaire a été ouverte contre elle en mai 2007 pour « complicité de génocide et de crime contre l'humanité »[12], suite à une plainte[13].
Elle a été interpellée le 2 mars 2010 en Essonne sur la base du mandat d'arrêt international émis par les autorités rwandaises[14].
Notes et références
- Radio France Internationale, Agathe Habyarimana déboutée du droit d’asile, 11 janvier 2007, rfi.fr ; Agence France-Presse, Décision le 15 février sur la demande d'asile de Mme Habyarimana, 25 janvier 2007, france24.com ; Agence France-Presse, La veuve Habyarimana déboutée de sa demande d'asile en France, 10 janvier 2007, [1]. Sa date de naissance exacte n'est pas donnée dans les listes du Gouvernement rwandais, voir la référence plus loin concernant sa province de naissance. Les sources journalistiques la donnent âgée de 64 ans en janvier 2007 : Philippe Quillerier,
- [2], consultation du 2/10/2007. Gouvernement Rwandais, List of Category 1 Genocide suspects, Public Servants,
- Libération, jeudi 15 février 2007, La veuve, la France et le génocide, [3] : « Pour tous les spécialistes et historiens du Rwanda, cette femme était l'âme damnée de l'Akazu ».
- Le Figaro, 19 janvier 2007, [4] : « Depuis l'attaque .du FPR en 1990, on a sali la famille du président et inventé ce mouvement Akazu. Ce mot était inventé par nos détracteurs. » Entretien avec Jean-Marie Montali pour le journal
- Le Figaro, entretien donné le 19 janvier 2007 : « Je vis en France, mes enfants également ».
- Radio France Internationale, Demande d'asile à nouveau rejetée, 15 février 2007, [5] : « En situation illégale sur le territoire français depuis 1998 » ; Christophe Ayad, Libération, jeudi 15 février 2007, Pas d'asile pour Agathe Habyarimana : « La veuve du président Habyarimana, qui vit en France depuis 1994 sans aucun papier ni statut [...] ».
- Radio France Internationale, 11 janvier 2007, Agathe Habyarimana déboutée du droit d’asile,[6].
- [7] : « Ces éléments [...] constituent également des raisons sérieuses de penser que Mme Agathe KANZIGA veuve HABYARIMANA a participé en tant qu'instigatrice ou complice à la commission du crime de génocide, entendu au sens des stipulations de l'article 1er , F, a) de la convention de Genève comme la réalisation d'un crime contre l'humanité au sens des instruments internationaux élaborés pour prévoir des dispositions relatives à ces crimes tels la convention du 9 décembre 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, qui punit au même titre que le génocide, la complicité de génocide ; il y a lieu dès lors d'exclure Mme Agathe KANZIGA veuve HABYARIMANA du bénéfice des dispositions protectrices de la convention de Genève par l'application de l'article 1er, F, a) de ladite convention [...] ». Commission de recours des réfugiés, 15 février 2007, 564776, Mme Habyarimana,
- CE, 10ème et 9ème sous-sections réunies, 16 octobre 2009, n° 311793
- Libération, jeudi 15 février 2007, Pas d'asile pour Agathe Habyarimana : « La veuve du président Habyarimana [...] a l'intention de se pourvoir devant le Conseil d'État [...]. Mais un tel recours n'est pas suspensif d'une éventuelle expulsion. Il n'y a toutefois presque aucune chance que l'encombrante hôte soit contrainte de quitter la France. [...] Paris ne peut pas l'expédier dans un pays, où la peine de mort est toujours en vigueur et où un jugement équitable n'est pas garanti. » Christophe Ayad,
- La veuve Habyarimana cherche toujours asile, Bakchich, 23 septembre 2009
- RTL info, mercredi 16 mai 2007, La veuve Habyarimana visée par une information judiciaire en France : « le collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) [...] avait déposé [mi-février] une plainte avec constitution de partie civile contre Mme Habyarimana ».
- Texte intégral de la plainte
- « Rwanda: la veuve Habyarimana arrêtée », AFP, 2 mars 2010.
Liens externes
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