- Esther Lachmann
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La Païva
Pour les articles homonymes, voir Lachmann.Esther Lachmann, marquise de Païva, dite La Païva, est une célèbre salonnière, "courtisane", demi-mondaine et grande amatrice de diamants du XIXe siècle (1819-1884).
Née à Moscou en 1819, de parents juifs polonais réfugiés en Russie, à seize ans, son père pauvre drapier du ghetto et sa mère Anna Maria, accordent sa main à Antoine Villoing, un modeste tailleur français. Elle lui donne un fils, et très vite s'ennuyant au logis disparait subrepticement et fuit Moscou et la misère vers 1838 pour suivre un bel inconnu qui après un long périple l'accompagne jusqu'à Paris, où elle change son prénom en Thérèse et rencontre le riche pianiste Henri Herz qui lui fait connaître les artistes de son temps, Franz Liszt, Richard Wagner et des écrivains tels que Théophile Gautier, Emile de Girardin. De cet amour naîtra une petite fille qui sera aussitôt confiée aux parents de Hertz[1].
Elle s'affirme comme une des femmes parmi les plus élégantes, les plus en vue de Paris. Après quelques années et des revers de fortune, le couple se sépare. Elle quitte Paris pour Londres et rencontre Lord Stanley au Covent Garden qui la comble de présents. D'autres nobles lords succèdent à Stanley et à la fin de 1848 elle regagne Paris et épouse un noble portugais, Albio-Francesco marquis Aranjo de Païva en 1851, dont elle portera le nom, « qui sonne bien », mais elle s'en sépare peu après leur mariage.
Le marquis de Païva revient des Amériques après la guerre de 1870, mais vieilli et ruiné, il se suicide[2]. Veuve à nouveau, elle épouse le comte Guido Henckel von Donnersmarck, richissime Silésien, cousin de Bismarck, qui lui offre un hôtel 28, place Saint-Georges. Il lui fait construire ensuite à grands renforts d'argent (dix millions or), par l'architecte Pierre Manguin, l'hôtel de la Païva de style Renaissance au 25, avenue des Champs-Élysées, qui abrite aujourd'hui le club The Travellers, avec son grand escalier d'onyx jaune et sa salle de bains de style mauresque et ses sculptures, peintures, ses plafonds de Jean-Léon Gérôme. Puis il lui achète le château de Pontchartrain où elle va en villégiature.
En 1877, soupçonnée d'espionnage, elle doit quitter la France et se retire en Silésie au château de Neudeck (aujourd'hui Świerklaniec) où elle décède le 21 janvier 1884, âgée de soixante-cinq ans.
Elle fut également la maîtresse du duc de Gramont.
Le 17 mai 2007, Sotheby's a vendu à Genève deux diamants lui ayant appartenu, respectivement à 3,5 et 5 millions de francs suisses (2 et 3 millions d'euros). Elle racheta incognito le collier de 600 000 francs de l'impératrice Eugénie[3].
Sommaire
Anecdotes
- Son hôtel : qui paye y va (Païva).
- Durant la construction de l'hôtel : Les travaux avancent-ils bien ? Oh oui le trottoir est fini !
Bibliographie
- Paul Gordeaux, La Païva, Editions J'ai Lu/Minerva 1970, Coll. Les Amours Célèbres
- Gabrielle Houbre, Courtisanes sous surveillance in Dans les secrets de la police, éditions l'Iconoclaste 2008 (ISBN 9782913366206)
Notes et références
Liens externes
- Courte biographie de La Païva, avec une erreur sur la localisation de son hôtel particulier
- Quelques anecdotes
- Vente des diamants de La Païva, avec son portait (en)
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