Ervige

Flavius Ervigius (Ervige, Ervig, Erwig), est un roi wisigoth d'Espagne qui règne de l'an 680/681 à l'an 687. Comte goth, lié à la famille du roi Chindaswinth et marié à une fille du roi Swinthila, Liutbagothana, il supplante en octobre 680 le roi Wamba devenu impopulaire à cause des ses réformes militaires et religieuses. Dès sa montée sur le trône, il crée une garde de bucellaires (les Gardingos), origine de la vassalité dans le nord de la péninsule ibèrique et ordonne aux Juifs du royaume, qu'il persécute, d'abjurer leur foi sous peine de confiscations de leurs biens et de leurs d'expulsions d'Espagne. En 681 a lieu le XII^e concile de Tolède qui légitime son pouvoir. Il complète en 681 la Lex Wisigothorum (ou Liber Iudiciorum) du roi Recceswinth.

Biographie

Il fut le seul roi wisigoth à n'être qu'un jouet entre les mains des évêques et de la noblesse du palais.

Selon la Chronique d'Alphonse III (IXe siècle), il était le fils d'Ardabast, qui était venu de Constantinople en Hispanie pendant le temps de Chindaswinth dont il avait épousé la nièce.

Son prédécesseur, Wamba, avait pris l'habit monacal alors qu'il se croyait sur le point de mourir, et on le contraignit à abdiquer la royauté et à entrer dans un monastère alors qu'il s'était rétabli. Il nomma Erwig comme son successeur et ce dernier fut sacré à Tolède le 31 octobre 680. Par la suite, au neuvième siècle, des légendes attribuèrent à Erwig l'empoisonnement du roi, que ses partisans poussèrent à faire repentance tandis que ceux d'Erwig le faisaient monter sur le trône. Les évêques du Douzième Concile de Tolède, qu'Erwig inaugura le 9 janvier 681, attestèrent que les documents par lesquels Wamba renonçait au trône et confirmait Erwig comme son héritier étaient authentiques et portaient bien sa signature. Pourtant, certains historiens ont vu dans la rapidité du sacre d'Erwig après que le roi eut reçu les derniers sacrements la preuve d'une intrigue de palais bien préparée.

Erwig commença son règne au milieu des doutes concernant la façon dont il était monté sur le trône. Probablement, comme il se sentait peu sûr de lui, nobles et évêques en profitèrent. Le nouveau roi remit en faveur ceux qui avaient été écartés au temps de Wamba. Après le Douzième Concile, un Treizième (683) et un Quatorzième (684) lui succédèrent rapidement. Ils confirmèrent une deuxième fois la légitimité d'Erwig et promulguèrent un grand nombre de lois pour protéger la vie et le règne du roi et de sa famille, sans oublier son épouse, la reine Liuvigoto.

Erwig publia vingt-huit lois contre les Juifs avec l'appui du Douzième Concile. En personne il fit savoir au Concile son désir de revenir à la législation du règne de Sisebut, bien lui-même fût un peu plus indulgent, opposé à la peine capitale. Ces lois faisaient partie d'une version révisée et développée du Liber Iudiciorum qui porte le nom d'Erwig. Toutes les lois concernant les Juifs ont été attribuées à l'influence de leur ennemi fanatique Julian de Toledo, archevêque de Tolède. Quand le code d'Erwig fut promulgué en novembre 681, il y avait ajouté encore six de ses propres nouvelles lois et trois lois de Wamba, aussi bien que quatre-vingts lois de Recceswinthe révisées. Il n'y a aucune preuve, pourtant, que le code d'Erwig ait « remplacé » celui de Recceswinthe et des manuscrits de l'un et de l'autre continuèrent à être copiés et vendus.

Après être tombé sérieusement malade, Erwig proclama le 14 novembre 687 son gendre Egica, le mari de sa fille Cixillo, comme son héritier et le jour suivant prit sa retraite dans un monastère comme pénitent, après avoir donné congé à sa cour pour qu'elle retournât à Tolède avec Egica qui devait être sacré et couronné.

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