- Empereur Kōtoku
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Kōtoku
L'empereur Kōtoku (孝徳天皇, Kōtoku Tennō, 597 - 24 novembre 654) était le trente-sixième empereur du Japon, selon l'ordre traditionnel de la succession. Il a régné du 12 juillet 645 à sa mort.
Sommaire
Généalogie
Son nom personnel était prince Karu. Descendant de l'empereur Bidatsu, il est un fils du prince Chinu par la princesse Kibihime, et donc un jeune frère de l'impératrice Kōgyoku à qui il succède. Chinu était un fils du prince Oshisaka hikohito no ōe, lui même fils de l'empereur Bidatsu. Kōtoku a au moins eu trois consorts, incluant son impératrice, Hashihito no Himemiko (princesse Hashihito), la fille de l'empereur Jomei et de sa sœur Kōgyoku.
Impératrice et consorts
- Princesse Hashihito, fille de l'empereur Jomei et de l'impératrice Takara ; impératrice en 645 ; impératrice douairière ; morte en 665.
- Abe no Otarashi Hime, fille de Abe no Kurahashi Maro ; épouse impériale; dont il eut un enfant :
- Prince Arima ° 640 + 658
- Soga Chi no Iratsume, fills de Soga Ishikawamaro ; épouse impériale.
Biographie
En 645, durant le premier règne de sa sœur Kōgyoku, le clan Soga tente de prendre le contrôle de la cour, et le prince Naka no Ōe assassine Soga no Iruka, le chef du clan, juste devant le trône (voir l'article Itsushi no hen). Choquée, l'impératrice abdique en faveur de son fils le prince héritier Naka no Ōe, mais celui-ci insiste pour que ce soit Kōtoku qui monte sur le trône, ce qu'il fait deux jours après ces événements.
L'ère Taika
L'ère Taika a commencé la troisième année de le règne de l'impératrice Kōgyoku (645). Kōtoku, en montant sur le trône, introduisit le premier au Japon l'usage des nengō ou titres honorifiques des années dur règne des empereurs. Il nomma les premières années du sien Taika.
- Taika gannen (大化元年) ou Taika 1 (645): Kōtoku introduisit la réforme de Taika (大化の改新, Taika no kaishin). Cette réforme systématique (律令, ritsuryō ou ritsuryô) consiste d'une série d'articles rédigés sous le règne de l'empereur Kōtoku. L'empereur divisa l'empire en huit provinces, et régla le rang de tous les officiers du gouvernement, qu'il distingua par dix-neuf sortes de bonnets de formes et de couleurs différentes, d'après leur rangs.<ef>Tisingh, I. (1834). Annales des empereurs du Japon, p. 48.</ref>
- Taika 1 (645): L'empereur Kōtoku quitta Asuka, capitale classique jusqu'alors. Il transféra la capitale à Naniwa environs la baie d'Ōsaka et y centralisa sans tarder le pouvoir. Kōtoku résida dans un palais qu'il avait fait nouvellement construire sur un promontoire. Le nom de cet palais était Toyosaki no Miya à Nagara, dans le voisinage de Naniwa en le province de Settsu (摂津国).[1]-- l'histoire au site municipal d'Osaka
- Taika 2, le 1re du 1re mois (646): Kōtoku fixa les jours des grandes audiences de la cour. Il établit, dans toutes les provinces de l'empire, des magistratures, des barrières et des relais de poste, divisa le pays d'après les montagnes et les rivières, plaça des gouverneurs dans chaque province, et fixa le salaire des porteurs. IL nomma des chefs dans les districts et les villages, et le premier fit enregistrer le nombre des mansions et des habitants de chaque lieu, les impôts à payer et le produit des terres. Il introduisit les revues de l'infanterie et de la cavalerie, il ordonna de prendre dans chaque centaine de familles une belle femme pour le service du palais. Tous les ans il envoyait un officier dans chaque province pour examiner la conduit des gouverneurs. Il fit aussi construire des magasins et des arsenaux.[2] L'udaijin Sogo Yamada Isikawa maro fut chargé de l'avertir de toutes les fautes qu'il pourrait commettre dans le gouvernement. Ce fut lui qui inventa et introduisit en grande partie l'étiquette qu'on observe encoure à la cour. Naka no Ōe-shinno et le régent Nakatomi no Kamatari lui conseillèrent toutes ces mesures.[3]
- Taika 5, le 20e du 4e mois (649): Kose no Toko no Ō-omi (593-658) fut fait sadaijin presque après son prédécesseur morut.[4]
- Taika 5, 3e mois (649): Sogo-no Kiyouga, frère cadet de l'udaijin Soga Yamada Ishikawa Maro, ayant informé l'empereur que son frère aîné tramait un conspiration, l'empereur envoya des gens armés à sa demeure pour le mettre à mort. Yamada se suicidé. Dans la suite, lorsque son innocence fut prouvée, son frère Kiyouga fut exilé en Tokachi (十勝国) sur l'île d'Hokkaido, qui alors était un pays sauvage et désert.[3]
- Taika 5, 4e mois (649): Ōtomo Nagatoko no Muraji fut fait udaijin ; ils eurent le chapeau de pourpre.[4]
- Taika 5 (649): L'établissement du nouveau système du gouvernement (le hasshō hyakkan), huit administrations ou ministères et cent bureaux.[5]
- Taika 6 (650): On enoya de la province de Nagato a l'empereur un faisan blanc; ce qui fut jugé d'un heureux présage. L'empereur en fut très-content, et manda toutes les personnes de sa cour pour leur montrer ce oiseau. Kōtoku manda que le prince de Nagato fut avancé en rang d'un degré.[6]
Selon le Nihon Shoki, Kōtoku a une personnalité noble et est favorable au Bouddhisme, et très inspiré par la Chine. En 645, il crée une nouvelle ville dans un endroit appelé Naniwa, et déplace la capitale d'Asuka vers cette nouvelle ville. La nouvelle capitale dispose d'un port maritime et est donc parfaite pour le commerce et les activités diplomatiques. L'année suivante, Kōtoku met en place la réforme de Taika, remodelant l'empire sur le modèle chinois.
L'ère Hakuchi
L'ère Hakuchi a commencé la sixième année de Taika (650). A cette occasion, le nengō fut changé en Hakuchi, qui veut dire Haisan blanc.[6]
- Hakuchi gannen (白雉元年) ou Hakuchi 1 (650): Kōtoku manda que les prisonniers furent mis en liberté dans toute l'empire.[6]
- Hakuchi 2 (651): L'empereur fit faire une image de Bouddha, haute de seize pieds, d'après laquelle on grava mille autres images de cette divinité. Il assembla dans son palais deux mille et cent religieux et religieuses, chargés d'y lire lese livres de la loi de Bouddha (issai kyō). À cette occasion, la cour fut illuminée de deux mille sept cent lanternes.[7]
- Hakuchi 4 (653): L'empereur envoya Kiso-no osani à la tête d'une ambassade, à la cour de l'empereur Tang de la Chine, qui la reçut en audience solennelle. Plusieurs prêtres japonais accompagnaient cette ambassade. Parmi eux se trouvait Zio yè, fils de Fujiwara no Kamatari, qui depuis fonda le grand temple de la montagne de Fafou-no miné-no kaï san dans le province de Yamato.[8] L'ambassade retournait à Naniwa avec des livres chinoise et plusieurs trésors de la Chine.[9] Selon le Nihon Shoki, plusieurs navires ne peuvent pas rejoindre la Chine à cause de naufrages. Kōtoku renforce également les liens du Japon avec la Corée.
- Hakuchi 5 (654): Kōtoku mourut âgé 59 après un règne de dix ans—cinq ans du nengō Taika, et cinq ans du nengō Hakuchi.[10]
Naka no Ōe continue de porter le rang de prince héritier, et est le dirigeant de facto du gouvernement. En 653, il propose de redéplacer la capitale dans la province de Yamato. Kōtoku refuse, mais le prince ne tient pas compte de cet avis et retourne à Asuka. De nombreux membres de la cour, y compris l'impératrice Hashihito le suivent, et l'empereur reste presque seul et oublié dans son palais. Il meurt l'année suivante de maladie. Naka no Ōe refusant toujours de monter sur le trône, sa mère, l'ancienne impératrice Kōgyoku, remonte sur le trône sous le nouveau nom de règne de Saimei.
Références
- ↑ Brown, Delmer et al. (1979). Gukanshō, p. 266
- ↑ Tisingh, p. 48.
- ↑ a , b et c Brown, p. 266; Titsingh, p. 49.
- ↑ a et b Brown, p. 266.
- ↑ Varley, H. Paul. (1980). Jinnō Shōtōki, p. 133; Titsingh, p. 49.
- ↑ a , b et c Titsingh, p. 49.
- ↑ Titsingh, p. 50; Brown, Delmer et al. (1979). Gukanshō, p. 267.
- ↑ Titsingh, p. 50. [1834 transliteration, avant-Hepburn]
- ↑ Brown, p. 267.
- ↑ Varley, H. Paul. (1980). Jinnō Shōtōki, p. 133; Titsingh, p. 50.
- (fr) Louis Frédéric, Le Japon, dictionnaire et civilisation, Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 1996, 1419 p. (ISBN 2-221-06764-9) [détail des éditions]
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Emperor Kotoku ». et celle d'anglais et une traduction de Wikipedia en japonais (sans références)
Lire aussi
- (en) Brown, Delmer and Ichiro Ishida, eds. (1979). Gukanshō; "The Future and the Past: a translation and study of the 'Gukanshō,' an interpretive history of Japan written in 1219" translated from the Japanese and edited by Delmer M. Brown & Ichirō Ishida. Berkeley: University of California Press. (ISBN 0-520-03460-0)
- (fr) Titsingh, Isaac. (1834). [Siyun-sai Rin-siyo, 1652]. Nipon o daï itsi ran; ou, Annales des empereurs du Japon, tr. par M. Isaac Titsingh avec l'aide de plusieurs interprètes attachés au comptoir hollandais de Nangasaki; ouvrage re., complété et cor. sur l'original japonais-chinois, accompagné de notes et précédé d'un Aperçu d'histoire mythologique du Japon, par M. J. Klaproth. Paris: [Royal Asiatic Society] Oriental Translation Fund of Great Britain and Ireland.--Deux exemplires digitalisés de ce livre rare ont été maintenant rendus accessibles en ligne : (1) de la bibliothèque de l'université du Michigan, digitalisée janvier 30, 2007 ; et (2) de la bibliothèque de l'université de Stanford, digitalisée juin 23, 2006. Vous pouvez le consulter en cliquant ici.
- (en) Varley, H. Paul , ed. (1980). [Kitabatake Chitafusa, 1359], Jinnō Shōtōki ("A Chronicle of Gods and Sovereigns: Jinnō Shōtōki of Kitabatake Chikafusa" translated by H. Paul Varley). New York: Columbia University Press. (ISBN 0-231-04940-4)
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