- Emma de laval (1200-1264)
-
Emma de Laval (1200-1264)
Emma de Laval ( vers 1200 - 24 avril 1264), succéda dans la terre de Laval à son frère Guyonnet de Laval, dame de Laval.
Sommaire
Famille
- Fille de Guy VI de Laval et d'Avoise de Craon. Le décès de son frère Guyonnet de Laval, en 1211, fait d'elle l'héritière de la seigneurie.
- Mariée avec Robert III de Montgomery, comte d'Alençon. Ce dernier est mort au château de Trancalou en 1217, d'après le récit de Pierre Le Baud, confirmé par une tradition locale que Charles Maucourt de Bourjolly recueillit sur les lieux ;
- Mariée en 1221 avec Mathieu II de Montmorency, seigneur de Montmorency ;
- Mariée en 1231 avec Jean de Toucy, seigneur de Toucy. On sait par une plainte portée contre Geoffroy Péan, bailli du roi au Maine que les deux époux étaient en procès en 1242 ou peu avant [1]
Elle eut de son premier mariage un fils posthume, nommé Robert, comte d'Alençon, mort en 1219; du second , Guy VII de Laval, et Avoise , femme de Jacques de Château-Gontier, seigneur de Château-Gontier et de Nogent-le-Rotrou ; du troisième, Jeanne, mariée à Thibaut II, comte de Bar-le-Duc.
Histoire
Succession ?
Pour l'Art de vérifier les dates[2], le roi Philippe Auguste, dont cette succession importante attirait l'attention, voulut savoir quels étaient sur cette matière les usages de la province. En 1211, Philippe-Auguste a recours aux connaissances de Guillaume des Roches des coutumes locales dans ses provinces de Touraine, d'Anjou et du Maine : il s'agit dans l'espèce « des affaires de Laval », où Emma, fille de Guy VI, vient d'hériter de la baronnie[3] ; le sénéchal émet l'avis que le roi doit marier cette héritière, et que le gendre doit traiter avec lui du rachat.
Guillaume des Roches, sénéchal du Maine et de l'Anjou, que le monarque chargea de s'en enquérir, lui répondit dans les termes suivants : Sicut per litteras vestras mihi mendastis, excellentiae, vestrae significo super affario de Lavalle, quod, quando contingit in comitatu Andegavensi, Cenomanensi, Turonensi, quod terra accidit Domicellœ, quod vod potestis et debetis illam, maritare de consensu gentis, et ille, qui domicellam habuit, debet finire vobiscum de rachato.[4].
Alliance
Le monarque, en conséquence de cette réponse, permit en 1214, à Emma d'épouser Robert III de Montgomery, comte d'Alençon, lequel, avant de prendre possession de la terre de Laval, lui paya le droit de rachat. Avoise, mère d'Emma, vivait toujours, et demandait qu'on lui assignât son douaire. Cet article fut réglé, en 1215, à la cour de Philippe Auguste, comme on le voit par les lettres de Robert, auxquelles sont attachées celles du roi, qui les confirment.[5] Robert mourut en 1217, laissant sa femme enceinte d'un fils qui eut le même nom que lui. Ce fils, successeur de son père au comté d'Alençon, étant mort sur la fin de l'an 1219, sa mère se remaria, l'an 1221 avec Mathieu II de Montmorency, seigneur de Montmorency, connétable de France, veuf de Gertrude, fille de Raoul III, comte de Soissons, morte le 26 septembre 1220, après lui avoir donné trois fils, Bouchard, Mathieu et Jean.
Nouvelle alliance
Emma, après la mort de ce second époux, arrivée le 24 novembre 1230, ne pouvant rester dans le veuvage sans exposer ses terres aux entreprises de ses voisins, convola, par le conseil du roi saint Louis, l'an 1231, en troisièmes noces avec le baron Jean de Choisy et de Tocy, seigneur de Proisie, allié aux maisons de Bourbon, de Dampierre et de Mello. On conserva aux archives de Laval son contrat de mariage, dans lequel son nouvel époux lui assigne son douaire, et s'engage à la faire jouir de celui que lui avait assigné Mathieu de Montmorency. Jean de Choisy et de Tocy fut en 1235, du nombre des barons qui souscrivirent avec les princes du sang la plainte adressée par eux au pape Grégoire IX, contre les entreprises du clergé.[6]. Le roi saint Louis (on ne sait par quel motif), voulut, en 1238, pour s'assurer de la ville et du château de Laval, y mettre garnison. Pour l'empêcher, le baron de Tocy promit de garder lui-même la place ; et pour sûreté de sa parole, il engagea son château de Saint-Fargeau et ses terres de Bourgogne.
Vers le même temps, André III de Vitré, favori du monarque, employa Yves de Saint-Berthevin pour procurer le mariage de sa seconde fille avec Guy VII de Laval, s'obligeant de donner autant de biens à celle-ci qu'à son aînée, promise alors au seigneur de La Guerche. Mais l'année suivante, le baron de Vitré, relevé par le pape de ses engagements avec le seigneur de la Guerche, conclut le mariage de Philippa, sa fille aînée, avec Guy de Laval.[7].
Emma, en 1256, dans une charte datée du dimanche avant la fête de Saint-Thomas, apôtre (17 décembre), promit à Charles Ier d'Anjou, comte de Provence et d'Anjou, de lui livrer, à grande et petite force, son château de Laval. L'acte est scellé d'un sceau de forme ovale, portant la figure d'un léopard. Emma finit ses jours en 1265, et fut inhumée à l'abbaye de Clermont.
Précédé par Emma de Laval (1200-1264) Suivi par Guy VI de Laval dame de Laval (1210-1264) Guy VII de Laval Voir aussi
Notes et références
- ↑ Historiens de France, t. XXIV.
- ↑ Chronologie historique des sires, puis comtes de Laval, 1784, t. II, p. 864-875.
- ↑ On trouvera, sous le numéro 209 du Cartulaire de Craon, le texte in extenso d'un mandement d'Emma, qui voit le jour pour la première fois, par lequel elle constituait une rente au profit de l'abbaye de Savigny sur son domaine de Ham, en Angleterre.
- ↑ Manuscrit d'Hérouval.
- ↑ Archives de Laval.
- ↑ Du Tillet, des rangs, p. 33.
- ↑ Archives de Vitré.
Source partielle
« Emma de Laval (1200-1264) », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de l’édition], t. IV, p. 527-528.
- Portail de la Mayenne
Catégories : Seigneur du Moyen Âge | Décès en 1264 | Famille de Laval
Wikimedia Foundation. 2010.