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Émile Guimet
Pour les articles homonymes, voir Guimet.Émile Guimet (Lyon, 2 juin 1836 - Fleurieu-sur-Saône, 12 octobre 1918), était un industriel et collectionneur d'objets d'art. Il s'est passionné pour les civilisations qu'il a étudiées au cours de nombreux voyages. Ses collections asiatiques ont donné naissance au musée national des Arts asiatiques-Guimet.
Sommaire
Biographie
Jean-Baptiste Guimet, le père d'Émile Guimet, était l'inventeur de l'outremer artificiel (le « bleu Guimet »), sa mère était peintre, et dans ses jeunes années Émile pratique la céramique, la peinture et la sculpture[1]. Plus tard, il dirigera une chorale, et composera des œuvres musicales, pour lesquelles il fera construire un orphéon à Neuville-sur-Saône[2].
En 1860, Émile reprend l'affaire de son père. Il développe l'usine que celui-ci avait créée à Fleurieu-sur-Saône dans la banlieue de Lyon : extension des bâtiments, construction de nouveaux fours, création d'une halte sur la ligne de chemin de fer voisine et d'un ponton sur la Saône,... En 1878, année de l'exposition universelle, l'usine emploie 150 ouvriers et produit 1000 tonnes d'outremer.
Émile présidera également jusqu'à sa mort le directoire de la société Henry Merle et Compagnie, créée quelques années auparavant avec des capitaux familiaux, et qui deviendra Pechiney. L'entreprise florissante se transforme en société anonyme en 1895 [3], avec le développement que l'on connaît aujourd'hui.
Parallèlement à ses activités d'industriel, Émile Guimet entreprend des voyages. Le premier date de 1865-1866 : il part en Égypte, destination à la mode. Il en rapporte de nombreux objets. Cependant, pour lui, ceux-ci sont avant tout une incitation à comprendre les civilisations : « Je sentais que ces objets que je réunissais restaient muets et que pourtant ils avaient des choses à me dire, mais que je ne savais pas les interroger. Je me mis à lire Champollion, Chabas, de Rougé, les rares livres d'égyptologie qu'on avait publiés à cette époque. Alors se dressa devant moi cette formidable histoire de l'Égypte, avec ses croyances compliquées, sa religion intense, sa philosophie grandiose, ses superstitions mesquines, sa morale pure. Des comparaisons s'imposaient avec les autres civilisations archaïques. Il fallait tourner mes regards vers l'Inde, la Chaldée, la Chine. »[4]
En 1876-1877, il fait le tour du monde en compagnie du peintre Félix Régamey. Il visite l'exposition universelle à Philadelphie. Il passe quelques temps au Japon, qui le marque particulièrement.[5]
Guimet veut créer un lieu où exposer ses objets. Il doit s'agir, selon ses propres mots, d'une « usine scientifique »[6] Un musée d'histoire naturelle - Guimet ouvre donc à Lyon en 1879. Malgré le succès de son musée, il est déçu par l'accueil que lui réserve la municipalité et fait don de ses collections à l'État en 1884[7]. Un nouveau musée Guimet ouvre alors à Paris en 1888, c'est un grand succès public.
Guimet est le cofondateur, dont il est le vice-président en 1900, avec Louis-Emile Bertin (1840-1924), président, de la Société franco-japonaise de Paris dont le siège est au Palais du Louvre-Pavillon de Marsan, 107 rue de Rivoli, Paris (1er), le secrétariat général est situé 24 rue Creuze (16ème), la bibliothèque : Maison du Japon, cité universitaire, 3 et 5, boulevard Jourdan (14ème), trésorier : 33 rue Cambon (1er).
Descendance
- Jean Guimet (1880 - 1920), fils unique d'Émile, développe l'entreprise familiale, crée des usines à l'étranger ; en 1940, le bleu Guimet disposera de 140 agents dans le monde.
- Jacques Émile Guimet (27 avril 1908 - 23 octobre 1989), fils unique de Jean, reprend l'entreprise après la seconde guerre mondiale, mais doit la céder à un concurrent anglais en 1967. Il créera sur l'emplacement de l'usine de Fleurieu une zone d'activités artisanales.
Actualité
Le musée Guimet de Lyon a été fermé en juillet 2007, ses collections sont en cours de transfert au futur « musée des Confluences », malgré la contestation des ayant-droits.
Œuvres d'Émile Guimet
- Croquis égyptiens : Journal d’un touriste, Paris, 1867.
- Bonjour Kanagawa, illustrations de Félix Régamey Paris, 1876 ; trad. japonaise, Tokyo, 1977.
- Lettres sur l'Algérie (1877)
- Rapport au Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts sur la mission scientifique de M. Emile Guimet dans l’Extrême-Orient, Lyon, 1878.
- Promenades japonaises, illustrations de Félix Régamey, 2 vols, Paris, 1878–80), traduction japonaise, Tokyo, 1982
- Le Jubilé du musée Guimet: 25e anniversaire de sa fondation, 1879–1904, Paris, 1904.
- Cinquantenaire : 1er janvier 1860–1er janvier 1910 (Paris, 1910)
- Tai-Tsoung, opéra en cinq actes (1894) inspiré de la vie de Tai-Tsoung
Notes et références
- ↑ Rénovation du musée national des Arts asiatiques-Guimet
- ↑ Neuville lui devra aussi son éclairage public, une école maternelle, et une bibliothèque
- ↑ IHA - Repère Chronologique
- ↑ cité dans Rénovation du musée national des Arts asiatiques-Guimet
- ↑ Claude Jacques, « GUIMET (É.) »,Universalis
- ↑ Voir page 66 in La révélation d'Antinoé par Albert Gayet: histoire, archéologie, muséographie, Florence Calament, Publication de l'Institut français d'archéologie orientale, 2005 - il l'appelait aussi son « laboratoire d'idées »
- ↑ Jeannine Auboyern, "Guimet, Emile", Grove Art Online.
Lien externe
Le site du musée Guimet de Paris
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