- Emeutes d'octobre 1988 en Algerie
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Émeutes d'octobre 1988 en Algérie
Des émeutes ont secoué l'Algérie du 4 au 12 octobre 1988, réprimées par l'armée, qui ont entraîné des centaines de victimes.
Chronologie
- 04-10 Dans la soirée, première émeute dans le quartier de Bab El-Oued à Alger : pillage de magasins, incendies de voitures, affrontements.
- 05-10 Journée des jeunes d'Alger qui saccagent toute la rue Didouche-Mourad : magasins, compagnies aériennes, commissariats, mairies, boîtes de nuits, voitures de fonctionnaires. La jeunesse des émeutiers et leur négativité destructrice effraient le plus les pouvoirs. L'armée n'intervient pas. L'émeute produit une grève de facto, beaucoup plus générale que celle voulue par le syndicat UGTA.
- 06-10 A midi, l'état de siège est décrété. A Alger l'émeute reprend, et les pillages et destructions continuent. Les mairies d'El Biar et de Bachdjarah et la sous-préfecture de Hussein Dey flambent. Plusieurs commissariats sont mis à sac, et les insurgés y prennent les armes. Le « centre commercialo-culturel », fière vitrine du régime par extension, est détruit. De nombreux affrontements ont lieu avec l'armée. L'émeute gagne Blida, Bordj Bou Arreridj.
- 07-10 Émeutes et affrontements se poursuivent. Un char tombe en panne au milieu de emeutes et est aussi tôt assiégé par les émeutiers les soldats paniquent et tires a bout portant sur les émeutiers les affrontement montent d'un cran et la situation dégénère . Les intégristes » tentent, à la faveur de ce vendredi jour de prière d'entrer dans le mouvement et d'en prendre la direction ; mais alors que certains imams appellent à manifester pacifiquement, d'autres exhortent les émeutiers à rentrer chez eux. Outre Blida, où elle continue, l'émeute gagne Staoueli, Zeralda, Tiaret, Mostaganem, Annaba, Sétif, Larbaâ Nath Irathen (ex Fort national), Boufarik et Oran, où l'on saccage le bâtiment du FLN, les principales entreprises et les hôtels de luxe. Enfin, il y a des chasses aux photographes de presse.
- 08-10 Violents harcèlements des forces de l'ordre dans les quartiers populaires d'Alger, à la nuit tombée. L'émeute gagne les villes du désert, Ouargla, Djelfa. L'armée tire sur les mosquées où ont lieu des cérémonies funèbres de victimes. Toutes les estimations dépassent les 200 morts.
- 09-10 dans la route menant vers Ain El Hammam (ex Michelet) Lounes Matoub est atteint de 5 balles de kalachnikov dans l'abdomen tirées a bout portant par un gendarme, Matoub était en compagnie de deux étudiants, à bord de son véhicule, il se dirigeaient vers Ain El Hammam pour distribuer des tracts appelant la population à une grève générale de deux journées suite aux évenement d'Alger. Il est ensuite évacué vers l'hôpital de Ain El Hammam puis à l'hôpital de Tizi-Ouzou. Ensuite il est transféré à la clinique des orangers à Alger. Il y est resté six mois avant d'être transféré en France pour des soins plus intensifs.
- 10-10 Les tirs d'armes automatiques continuent d'être bravés par de jeunes harceleurs. Le marché d'Alger est miraculeusement réapprovisionné, même de produits qu'on ne trouvait plus au marché noir. Dans la journée, l'armée mitraille une manifestation pacifique d'« intégristes » à Bab El-Oued (25 à 30 morts). Dans la soirée, discours du président Chadli à la télévision.
- 12-10 Derniers affrontements, à Tizi Ouzou, lors d'une manifestation pro-Chadli attaquée par des contre-manifestants. Levée de l'état de siège. Chadli annonce un référendum constitutionnel : c'est la fin de l'Etat-FLN.
Bilan
Le bilan officiel est de 176 morts et 900 arrestations ; les estimations officieuses vont jusqu'à 500 morts et 4 000 arrestations. Les condamnations d'émeutiers vont jusqu'à huit ans de prison.
Références
- Bibliothèque des Emeutes, 15 Algérie
- Benjamin Stora, Histoire de l'Algérie indépendante, Repères La Decouverte
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