Affaire Bourdin-Fasquel

Affaire Bourdin-Fasquel

L'Affaire Bourdin-Fasquel est une affaire criminelle française dans laquelle Jocelyne Bourdin (1956-) et Marc Fasquel (1947-1986)[1], couple qui fut impliqué dans l'enlèvement, la séquestration et le viol de 7 jeunes femmes, dont 2 assassinées entre décembre 1985 et février 1986. L'affaire prit fin lorsque Marc Fasquel fut tué par les gendarmes le 14 février 1986, alors que ce dernier et sa femme tentaient de s'échapper.

Sommaire

Résumé des faits

Première victime

Le 27 décembre 1985, une jeune femme de 18 ans (Martine Rénéric), recherchant un emploi de femme de ménage en Charente, répond à une annonce d'un couple (Jocelyne Bourdin et Marc Fasquel). Le couple donne rendez-vous à la jeune femme dans leur gîte. Lors des deux premiers jours au sein du gîte tout se passe bien ; puis un soir, alors que l'adolescente de 18 ans regarde la télé, Jocelyne Bourdin lui demande de l'aider à faire une chambre. L'adolescente est suivie par Marc Fasquel et tous trois se retrouvent dans la chambre.

Là, tout dérape : Jocelyne Bourdin enlève les vêtements de la jeune femme, l'attache avec une cordelette au lit (pieds et main liés) et Marc Fasquel se met à la violer et à la sodomiser (avec une bougie) tandis que Jocelyne Bourdin assiste à la scène. Martine Rénéric est aussi frappée et battue. Son calvaire dure environ 3 heures.

Puis le lendemain matin, tous trois prennent le petit-déjeuner, comme si de rien n'était. En fin de matinée le couple relâche Martine Rénéric et la menace si elle venait à parler de l'incident aux forces de l'ordre ; puis ils lui donnent de l'argent pour qu'elle puisse acheter un billet de train. Arrivée à destination Martine Rénéric s'empresse d'aller au commissariat le plus proche pour donner l'alerte.

Seconde victime

À peine quelques jours plus tard une jeune femme de 27 ans (Catherine Jouan) recherche un emploi d'ambulancière et répond à une annonce d'un couple. La jeune femme, accompagnée de son père, rencontre le couple et tous quatre dinent dans un restaurant pour faire plus ample connaissance.

Puis le père, rassuré, rentre chez lui à Pau tandis que la jeune femme va avec le couple pour négocier le contrat de travail. Arrivés au gîte, le couple (Jocelyne Bourdin et Marc Fasquel) change brusquement d'attitude. Ils emmènent de force Catherine dans une chambre, la forcent à se déshabiller puis Jocelyne l'attache au lit avec des liens. Marc Fasquel commence à la battre et à la brûler aux seins et aux cuisses avec sa cigarette pour l'obliger à donner son code de carte bleue avant de la violer pendant pratiquement toute la nuit.

Le lendemain matin Jocelyne retire de l'argent avec la carte bleue de la victime avant de relâcher Catherine Jouan. Marc et Jocelyne menacent cette dernière si elle parle de quoi que ce soit aux policiers et lui offrent un billet de train. De plus le couple s'excuse de l'avoir fait souffrir avant de la laisser partir. Une fois arrivée à destination Catherine Jouan donne l'alerte aux gendarmes et parvient à dresser un portrait-robot du couple (notamment la R25 de couleur foncée du couple).

Troisième victime

Début 1986 une troisième femme (Madame Loriot) est enlevée par le couple puis battue par Marc Fasquel avant d'être violée par ce dernier (au préalable Jocelyne la déshabille avant de l'attacher avec une cordelette). Puis elle est relâchée par le couple qui lui offre un billet de train, tout en s'excusant du mal qui lui a été fait. Les policiers, grâce aux témoignages successifs de Mme Rénéric et Mme Jouan, localisent le gîte de Jocelyne Bourdin et Marc Fasquel. Ces derniers ne sont pas là et les policiers trouvent plusieurs indices, notamment la bougie décrite par Mme Rénéric, la cordelette utilisée pour attacher les victimes ainsi que de la nourriture et de faux papiers d'identité.

Une information judiciaire est ouverte et les policiers ainsi que les gendarmes des deux villes dans lesquelles Jocelyne Bourdin et Marc Fasquel ont sévi se mettent à la poursuite du couple car il peut récidiver à tout moment.

Quatrième victime

Le 3 février 1986 un conducteur trouve le corps d'une femme nue sur une petite route près d'Amiens. Après maintes recherches, il s'avère que le corps retrouvé est celui d'une femme de 38 ans, Geneviève Godard. Selon son entourage elle avait pour habitude d'aller chez le coiffeur tous les lundis (en effet quand les policiers retrouvent son corps ils remarquent qu'elle est allée récemment chez le coiffeur). Puis après avoir constaté que la plupart des coiffeurs étaient fermés le lundi et avoir épluché ses comptes, ils se rendent dans un hypermarché près d'Amiens car la victime avait fait ses courses avant de disparaître. Une caissière dit avoir remarqué un couple dans une R25 foncée, ayant un comportement suspect. D'autres femmes déclarent avoir été embêtées par ce couple.

De plus la voiture de Geneviève Godard est toujours sur le parking avec son caddie à proximité, comme si elle avait été emmenée de force dans une voiture. Les gendarmes et la police d'Amiens (qui ont reçu eux aussi le signalement du couple Bourdin-Fasquel) font le rapprochement entre les précédents enlèvements et celui de Mme Godard.

L'autopsie pratiquée sur Mme Godard révèle la présence d'un talon féminin sur le torse de la victime ainsi que des traces de brûlure sur les seins et sur les cuisses. L'analyse du talon sur le torse montre l'empreinte d'une botte (portée par une femme). La juge d'instruction chargée de l'enquête ainsi que les forces de l'ordre déploient d'énormes moyens pour arrêter le couple Bourdin-Fasquel car ils sont convaincus de l'implication du couple dans ce meurtre même s'ils n'ont aucune preuve matérielle pour accréditer leur thèse.

Par ailleurs ce serait la première fois que le couple tuerait, ce qui tendrait à prouver qu'ils sont passés à un stade supérieur.

Cinquième victime

Quelques jours plus tard, une jeune femme de 27 ans (Mlle Morros) disparaît à Gensac dans le Tarn-et-Garonne : elle a été vue pour la dernière fois dans un bar tabac avant de se volatiliser. Selon ses proches elle devait assister à son cours de yoga mais n'y est pas arrivée.

Peu de temps après son corps nu est retrouvé dans un bois (elle a été violée, étranglée et battue avant d'être tuée). Ayant également reçu le signalement du couple et faisant le rapprochement avec les autres enlèvements, la police lance un mandat d'arrêt national contre le couple Bourdin-Fasquel.

Sixième victime

Le 11 février 1986, une infirmière qui travaille dans une maison de retraite (Madame Founeau, 40 ans) quitte son travail à 13 h. Lorsqu'elle prend sa voiture pour aller déjeuner, elle s'aperçoit qu'elle est suivie par une voiture foncée. Puis la voiture s'arrête à sa hauteur, Marc Fasquel en descend, braque Mme Founeau et l'emmène de force dans la R25. La R25 démarre et au bout de quelques heures s'arrête dans une forêt. Là Jocelyne fait déshabiller Mme Founeau, l'attache et part faire le guet au cas où des gendarmes passeraient dans le coin tandis que son mari viole Mme Founeau en mettant son pistolet dans son vagin. Le viol et les actes de torture vont durer des heures et en fin d'après midi Mme Founeau essaie de raisonner Marc Fasquel en lui demandant s'il avait des enfants et s'ils étaient au courant de ce que ses parents font ; sur ce, Marc Fasquel ne dit rien.

Puis le couple repart sur la route et en début de soirée, vers 21 h, autorise Mme Founeau à appeler ses proches pour les rassurer. Mais la cabine téléphonique est prise par une autre femme (Geneviève Tujague) ; c'est à ce moment-là que Marc Fasquel enlève Mme Tujague et Jocelyne Bourdin démarre en trombe.

Septième victime

La situation est inhabituelle car le couple se retrouve avec deux femmes sur le dos. Au bout de quelque temps le couple relâche "la vieille" (Mme Founeau qui, au préalable, a conseillé à Mme Tujague de rester calme et de ne pas paniquer car cela ne servirait à rien). Puis le couple s'arrête en pleine nuit dans un chemin pour que Jocelyne attache les mains de Mme Tujague dans le dos. Le couple redémarre et s'arrête une deuxième fois. Là Marc Fasquel viole Mme Tujague et la frappe à plusieurs reprises.

Au petit matin le couple dine dans un hôtel avec Mme Tujague tout en s'assurant qu'il n'y ait pas de gendarmes ou de policiers. Selon les dires de la victime le dîner se passe bien et tranquillement. Puis le couple relâche Mme Tujague en lui offrant un billet de train et en s'excusant pour ce qui s'est passé.

Arrivée au commissariat de police le plus proche, Mme Tujague raconte son calvaire. Suite à ces déclarations près de 1000 policiers et gendarmes sont à la poursuite du couple Bourdin-Fasquel (les 7 enlèvements ayant eu lieu dans 7 endroits différents).

Dénouement

Le 13 février le couple apprend que près de 1000 policiers et gendarmes sont à leur poursuite. Ils décident de ne prendre que des routes peu fréquentées. A un moment donné ils se rendent chez un garagiste, Louis Diaz dans le Tarn pour prendre de l'essence. Le garagiste les reconnait et tandis qu'il fait le plein, sa femme appelle les gendarmes. Une fois le plein fini le couple part et les gendarmes n'arrivent que quelque temps plus tard.

Puis le 14 février 1986, un représentant de commerce affirme avoir croisé le couple (Bourdin et Fasquel ont laissé passer l'homme en voiture et une fois arrivé à leur hauteur le représentant de commerce a tout de suite reconnu Marc Fasquel). Les gendarmes et les policiers se mettent aussitôt en chasse et en fin de matinée le couple aperçoit un barrage qui leur coupe la route (matérialisé par une Renault R4 bleue de la Gendarmerie). Là Marc Fasquel fonce droit dans le barrage et fait marche arrière pour repartir ; c'est à ce moment-là que l'un des gendarmes, qui s'est extirpé de la voiture, s'avance vers la R25 et tire à 7 reprises sur Marc Fasquel. Ce dernier sort de la voiture et tombe sur la route, gravement blessé.

Jocelyne Bourdin sort elle aussi et crie : "C'est injuste, c'est injuste!!". Marc Fasquel est transporté à l'hôpital mais meurt peu de temps avant son arrivée.

Jocelyne Bourdin est arrêtée par la police pour tenter d'expliquer cette folie meurtrière qui les a poussé, elle et son mari, à faire ceci. Mais tout ce que dit Jocelyne Bourdin c'est qu'elle est innocente et charge son mari mort de toutes les atrocités (viols, meurtres).

Lors de la reconstitution du meurtre de Geneviève Godard, Jocelyne Bourdin se montre extrêmement passive. De plus quand les experts, la juge ainsi que les avocats de Mme Bourdin discutent des faits, cette dernière fait du tricot dans la voiture de police.

Le procès

Le procès de Jocelyne Bourdin s'ouvre le 19 mai 1989. Le procès se tient à huis clos car les faits sont effroyables. Jocelyne Bourdin charge une nouvelle fois son mari des enlèvements, des viols et des deux meurtres. Mais les victimes déclarent que Jocelyne Bourdin participait aussi (elle conduisait quand son mari violait, elle déshabillait les victimes, elle les attachait avec de la corde, elle prenait même du plaisir à voir son mari violer et à voir les victimes souffrir).

Cependant Jocelyne Bourdin affirme que son mari l'obligeait à faire ce qu'elle a fait et que si elle refusait, elle risquait d'être tuée. Il est aussi rapporté que Jocelyne Bourdin aurait pu inciter Marc Fasquel à violer les victimes.

Le procès établit que Bourdin et Fasquel se sont rencontrés en 1976 dans un bar et qu'ils ne se sont plus quittés depuis. À l'époque Marc Fasquel avait raconté à Jocelyne Bourdin ses antécédents judiciaires (il a passé quelque temps en prison pour escroqueries et vols de chéquiers) mais celle-ci lui a déclaré que cela lui était égal, qu'elle s'en accommodait. Le couple s'est fait arrêter en 1982 lors d'un contrôle de routine où un gendarme avait retrouvé des armes dans le coffre de leur voiture. Marc Fasquel avait pris 7 ans de prison et sa femme 5 ans mais un juge a autorisé que Fasquel soit libéré sous caution en 1985 et celui-ci en a profité pour s'échapper.

L'enquête au cours du procès permet d'établir par la même occasion qu'une semaine avant le premier enlèvement (le 18 décembre 1985), Marc Fasquel et Jocelyne Bourdin ont vu un film violent "La mariée rouge" (ce film raconte l'histoire d'un couple fraichement marié qui, avec l'aide de loubards, enlève et viole des jeunes femmes mariées sous le regard du mari). L'enquête ne permet pas de dire si Bourdin et Fasquel ont été inspirés par ce film ou si ce n'est qu'une simple coïncidence.

De plus, lorsque Marc Fasquel était enfant, il y eut un meurtre commis dans son village natal : l'institutrice Jeannette Marchal avait été enlevée puis tuée. À l'époque on disait dans le village que le tueur était resté dans le marais (là où le corps de l'institutrice avait été retrouvé et la maison des Fasquel se trouvait derrière ce marais) et que la nuit il remontait dans le village (pour faire peur aux enfants).

Personne ne sait si cet événement a pu traumatiser Marc Fasquel et si cela a pu avoir un impact sur ce dernier et sa future vie de tueur.

Au deuxième jour du procès, le jury condamne Jocelyne Bourdin à 20 ans de réclusion criminelle assortie d'une peine de sûreté de 13 ans pour complicité d'enlèvements, de séquestrations, de viols, de meurtres, de tortures et actes de barbarie. Elle a depuis été libérée et n'a plus jamais fait parler d'elle.

Notes et références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Affaire Bourdin-Fasquel de Wikipédia en français (auteurs)

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