- Aerosan
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Un aerosan (Russe aэросани [aerosani], « traîneau aérien ») est un type d'autoneige propulsé par une hélice d'avion et fonctionnant sur des skis. Il fut utilisé pour les communications (liaison), pour des distributions de courrier (transport), pour patrouiller sur la frontière au nord de la Russie (reconnaissance), l'évacuation sanitaire en condition extrême et pour les loisirs. Les aerosans ont été employés par l'Armée rouge soviétique pendant la Guerre d'Hiver et la Seconde Guerre mondiale.
Sommaire
Histoire
Les premiers aerosans ont pu avoir été créés par le jeune Igor Sikorsky en 1909 ou 1910, avant qu'il ait construit des avions et des hélicoptères. C'étaient des véhicules très légers de contreplaqué montés sur des skis et propulsés par de vieux moteurs et propulseurs d'avion. Certains ont été équipés d'une mitrailleuse sur le toit. Ils pouvaient transporter de quatre à cinq personnes et en remorquer quatre autres sur des skis.
Une petite série de ces aéroglisseurs ont été produits au cours de 1915 à 1916 et ont été utilisés lors de la Première Guerre mondiale sur le front russe[1]. Entre 1919 et 1932, les concepteurs développent un certain nombre de types d'aéroglisseurs qui sont utilisés dans l'économie nationale et dans l'armée soviétique, en particuliers durant les années 1940 et 1950.
Au début de la Seconde Guerre mondiale l'Union soviétique a fabriqué en masse des traîneaux à hélice. En 1941 l'Armée rouge crée les premiers bataillons Aerosani qui sont utilisés pour des tâches importantes. Pendant la Grande Guerre patriotique, l'Armée rouge avait l'équivalent de 6 divisions d'aéroglisseurs de combat répartis en 70 bataillons[2]. Cette technologie n'était pas utilisée par les troupes germano-finlandaises qui n'en avaient pas réalisé l'importance, mais qui possédaient par contre quelques troupes à ski, comme les Soviétiques.
Les aerosans permettaient des attaques en profondeur, frappaient l'infanterie ennemie à des kilomètres en arrière de la ligne de front et pouvaient se déplacer là ou les chars, véhicules et chevaux ne pouvaient pas aller. Ils frappaient l'infanterie ennemie à des kilomètres en arrière du front. On considère qu'un bataillon d'aéroglisseur allait au moins trois fois plus vite que les troupes de ski. L'armée soviétique a été équipée des NKL-16 de transport et des NKL-26 de combat, mais également de NKL-23 et RF-8. Le 14 mars 1943, le commandant du 53e bataillon de combat d'aérosani reçoit l'ordre d' « utiliser une compagnie de combat d'aérosani soutenu par un groupe d'assaut d'infanterie pour effectuer une attaque surprise sur Navolok et capturer des prisonniers ». Le 15 mars à 3h30 du matin, un groupe de 15 aérosani de combat, armés de mitrailleuses lourdes plus 40 autres aérosani de transport et des machines plus légères accompagné d'infanterie à cheval[3] se dirigent vers Zheleznyy et l'île de Navolok[4],[5] pour effectuer cette mission. Les unités restantes continuent d'effectuer des patrouilles sur la rive Est du lac Ilmen. Le groupe de combat s'égare au milieu de l'immensité blanche, et émerge au Sud de Spaspiskopec. Au lieu de retrouver son chemin, le commandant décide de mener une attaque surprise sur les lignes allemandes de Spaspiskopec. Après avoir déposé l'infanterie, les aérosani partent à l'assaut des positions ennemies, soutenus par les troupes d'infanterie restées en couverture. L'apparition soudaine de ce groupe d'assaut sème la panique chez les défenseurs, permettant à l'infanterie de pénétrer dans le village. Les défenseurs s'étant organisés, ils ouvrent le feu sur le groupe d'assaut avec des mitrailleuses, des mortiers et de l'artillerie. Après 40 minutes d'attaque, les Soviétiques se retirent en ayant fait plusieurs prisonniers. Les Allemands perdent 5 nids de mitrailleuses et une trentaine d'hommes[6]. On relève leur utilisation également lors de la bataille de Moscou et de l'opération Iskra.
Durant les années 1950 et 1960, la production en série a commencé. Les aerosani ont un corps métallique monté sur trois ou quatre skis. Le guidage pour tourner les skis est sur la proue, le moteur et l'hélice sony situés à la poupe. Dans le cas de l'aerosani amphibie, le corps sur les skis est remplacé par un seul ski-bateau pour une plus grande mobilité, ce qui permet de déplacer le traîneau non seulement sur la neige poudreuse, mais aussi sur l'eau des rivières peu profondes, les zones marécageuses, la glace avec des zones d'eau libre, et la glace brisée[1]. Les aéroglisseurs amphibiens sont guidés par un gouvernail situé à l'arrière.Les aerosani étaient capables de transporter 600 kg, avec une autonomie de 500 km, à une vitesse pouvant atteindre plus de 100 km/h sur la neige et 80 km/h sur l'eau[1]. En Russie, et en particulier en Sibérie où il n'y a pas de routes, l'aerosan amphibie et les autres modèles sont utilisés pour les communications, pour le transport du courrier, des personnes et des marchandises, pour les patrouilles militaires etc. Certains furent utilisées aux mêmes fins dans les pays scandinaves, le Canada et l'Alaska.
Notes et références
- (en) L'aérosleigh sur encyclopedia2.thefreedictionary.com. Consulté le 1er septembre 2011
- (en) Soviet Combat Aerosleigh Battalions sur quikmaneuvers.com. Consulté le 1er septembre 2011
- Il n'est pas indiqué cavalerie mais bien infanterie
- carte de la région
- oblast de Novgorod sur la rive Nord du lac Ilmen Zheleznyy et l'île de Navolok sont situés dans l'
- (en) Les aérosani durant la seconde guerre mondiale sur langmanzg.com/forumview. Consulté le 2 septembre 2011
Voir aussi
Bibliographie
- Zaloga, Steven J., James Grandsen (1984). Soviet Tanks and Combat Vehicles of World War Two, pp. 185–87, London: Arms and Armour Press (ISBN 978-0-85368-606-4)
Articles connexes
Catégories :- Arme militaire russe
- Équipement militaire
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