- Ekofisk
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Ekofisk est l'un des plus grands gisements pétroliers de la Norvège. Il fut découvert en 1969 dans un réservoir crayeux (fait très rare) à la pointe sud des eaux norvégiennes, ce qui stimula l'exploration de la mer du Nord, qui s'avéra être la plus grande région pétrolière entièrement nouvelle depuis 1945.
Le gisement possède des réserves ultimes de 3.3 Gbbls de pétrole et 180 G.m3 de gaz naturel, dont les deux tiers sont déjà extraits. La mise en place d'une exploitation par injection d'eau exceptionnellement réussie prolongea la durée de vie du gisement.
Ainsi, Ekofisk produit encore aujourd'hui plus de 250 kbbls/j. Les estimations initiales prédisaient que 17% du pétrole en place serait extrait, et ce taux a été progressivement revu à la hausse jusqu'à 50%. Le mécanisme de récupération du pétrole doit beaucoup à la compaction, inattendue, du réservoir de craie dont les conséquences auraient pu être dramatiques. Les installations ont été entièrement remaniées récemment, et le gisement, exploité par ConocoPhillips, pourrait rester en exploitation jusqu'en 2050. Ainsi, le premier gisement norvégien à produire du pétrole pourrait aussi être le dernier.
SAUVETAGE
Dans le milieu des années 1980 le site d'Ekofisk dans son ensemble et les plates-formes en particulier, se sont avérées subir un phénomène de subsidence. L’étude géologique a montré que ce dernier était lié à la dégradation de la craie qui constituait l'enveloppe de la poche de pétrole. Au fur et à mesure de l’extraction des hydrocarbures et de leur remplacement par de l’eau, la craie a commencé à se décomposer du fait de la très haute pression inter-grains puis à se recomposer sous une forme plus compacte et avec une porosité plus faible. Un enfoncement de près de quatre mètres a été constaté et l’on a calculé qu’au rythme de 35 cm/an l'affaissement total serait de plus de 6 mètres à la fin de la concession ce qui était beaucoup trop en cas de forte tempête. Le gouvernement norvégien a donc imposé à Phillips de prendre des mesures.
C’est à une entreprise d’ingénierie française TECHNIP qu’il a été demandé de trouver une solution afin de rehausser ces plateformes. Sachant que 5 sur 7 d’entre elles étaient reliées, une contrainte forte était de pouvoir les surélever simultanément. Des vérins de soutènement ont donc été fixés le long des jambes, ces dernières ont été coupées et d’imposantes brides y furent soudées. Les plates formes ont alors toutes été rehaussées simultanément d'environ 6 mètres et les entretoises intercalées. Après fixation complète par boulonnage de toutes les entretoises les plates-formes se sont à nouveau retrouvées en sécurité.L’opération effectuée en quatre jours a été terminée le 17 août 1987 à 23:30, grâce aux 108 vérins hydrauliques synchronisés par un réseau de 14 CNCs NUM760F[1]. La tolérance entre les vérins (3 mm pour une extension de 6 mètres, 100 mm entre plateformes) devait être maintenue pendant 38 heures. Au cours de l’opération d’insertion des entretoises, c’est sur ces vérins que reposait toute la charge des plateformes. A titre de répétition, c'est quelques jours auparavant que la plate-forme hôtel qui, elle, était indépendante avait été surélevée. Avec cette capacité de levage de près de 40 000 tonnes, l’opération a été publiée dans le livre Guinness des records comme étant le plus grand relevage jamais effectué.
Références
- « Special Ekofisk », dans , NUM, octobre 1987, p. 1-2 [texte intégral [PDF] (page consultée le 2011-01-26)] Erreur dans la syntaxe du modèle Article
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