- Aelia Eudocia
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Eudocie
Pour les articles homonymes, voir Eudoxie.Eudocie, parfois orthographié Eudoxie ((vers 400 - 460). Femme de lettre.
Fille du rhéteur athénien nommé Léontias, elle devint Impératrice d’Orient par son mariage avec l’empereur Théodose II en 421 dont elle était déjà la protégée de la sœur, Pulchérie. Son nom véritable était Athénaïs, mais elle prit celui de Aelia Licinia Eudocia ou Eudocie lors de sa conversion au christianisme. Elle reçut en 423 le titre d’Augustae.Elle était la mère de Licinia Eudoxia , future épouse de l' empereur romain d' Occident Valentinien III.
Biographie
Elle exerça un pouvoir considérable jusqu’en 439. À cette date, de retour d’un pèlerinage à Jérusalem à l' invitation de Mélanie la Jeune, fondatrice de l' Apostoleion, elle fut faussement accusée d’infidélité suite à la jalousie croissante de Pulchérie. Privée par Théodose II de ses attributions d’Augusta, elle se retire à Jérusalem et consacre la fin de sa vie à la méditation religieuse et à des œuvres de piété, sans renoncer à son amour des lettres. Témoignage touchant de sa venue en Terre Sainte, une inscription dédicatoire comportant un poème en vers homériques a été récemment découverte à Hammat Gader, au sud du Lac de Tibériade.
Elle était favorable aux monastères de Palestine qui, s'opposant au concile de Chalcédoine, devenaient suspects de monophysisme. Doutant du chemin à suivre, elle envoya des émissaires à Antioche, auprès de saint Siméon le Stylite qui lui rétorqua : "Pourquoi cherches-tu une eau lointaine, alors que tu as une source près de toi ? Suis les enseignements d'Euthyme et tu seras sauvée. " C'est en effet saint Euthyme le Grand qui la remit dans le chemin de l' orthodoxie chalcédonienne. Elle mourut en 460 et fut canonisée par l'Église orthodoxe.
Ses restes furent ensevelis dans la crypte de la basilique Saint-Étienne et furent dispersés lors de l' invasion perse de 614.
Elle laisse quelques écrits : un poème en l’honneur de Théodose II pour sa victoire sur les Perses, trois livres sur le martyre de saint Cyprien, un éloge d’Antioche, un discours prononcé dans cette ville, une paraphrase de l’Octateuque et des prophètes Zacharie et Daniel, et le complément des Centons homériques de Patricius.
Le poète vénitien Apostolo Zeno a tiré de l'histoire d'Eudoxie la trame du livret d'Atenaide, opera seria mis en musique par Antonio Vivaldi.
Postérité
Le calendrier liturgique de Jérusalem conserve sa mémoire à la date du 19 octobre, avec station dans l'une nombreuses églises dont elle avait financé la construction, la basilique Saint-Étienne, aujourd'hui couvent dominicain et siège de l'École biblique et archéologique française.
Sources
- CPG 6020-6025
- Certaines de ses œuvres se trouvent dans le volume Centons homériques de la collection des Sources chrétiennes n°427 (1998), dans une traduction de André-Louis Rey.
- Ses historiens sont Nicéphore Calliste et surtout Cyrille de Scythopolis dans la Vie de saint Euthyme. On trouve aussi des éléments dans certains ouvrages conservés en syriaque du monophysite Jean Rufus, dont la Vie de Pierre l'Ibère ainsi que dans la Vie de sainte Mélanie par Gérontios.
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