D’Astier de la Vigerie

D’Astier de la Vigerie

Emmanuel d'Astier de La Vigerie

Emmanuel d'Astier de la Vigerie
Parlementaire français
Naissance 6 janvier 1900
Décès 12 juin 1969
Mandat Député 1945-1958
Début du mandat 1945
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Circonscription Ille-et-Vilaine
Groupe parlementaire URR/URP
IVe République

Emmanuel d'Astier de la Vigerie est un écrivain, journaliste et homme politique français, (Paris, 6 janvier 1900 - 12 juin 1969). Grand résistant pendant la seconde guerre mondiale, il est Compagnon de la Libération et auteur de la chanson La Complainte du partisan écrite à Londres en 1943.

Sommaire

Famille

Deux frères :

Son fils, Christophe d'Astier de la Vigerie, est lui aussi journaliste. Il a collaboré, notamment, au quotidien de Serge July qui porte le même nom que le journal fondé par son père en 1941 : Libération.

Biographie

Avant la guerre

1900 : naissance le 6 janvier à Paris
Études : lycée Condorcet, puis école Sainte-Geneviève à Versailles
1919 : il entre à l'École navale
1931 : il démissionne de la Marine, et engage une carrière de journaliste
1939 : le 27 août, quelques jours avant la déclaration de guerre, il est mobilisé au Centre maritime de renseignements de Lorient.

Seconde guerre mondiale

1940.

  • Juin. Il rejoint le 5eBureau replié à Port-Vendrès.
  • Juillet. Il est démobilisé le 11. il choisit de lutter contre Vichy et l'occupant et se met aussitôt à la recherche d'hommes et de femmes qui pensent comme lui. La première personne qui se joint à lui est le commandant d'aviation Édouard Corniglion-Molinier.
  • Septembre. Il fonde à Cannes le mouvement La Dernière Colonne, qui se destine au sabotage.
  • Décembre. Arrestation du co-fondateur, Édouard Corniglion-Molinier. Il gagne Clermont-Ferrand où règne une atmosphère favorable à la Résistance, notamment au sein de l'équipe de rédaction de La Montagne.

1941.

  • Janvier. La Dernière Colonne étant décimée par les arrestations, il entre dans la clandestinité sous le pseudonyme de « Bernard ».
  • Juin 1941. Avec Jean Cavaillès, il crée le mouvement Libération, qui deviendra, avec Combat et Franc-Tireur, l'un des trois plus importants mouvements de résistance de la zone sud. Libération recrutant le plus souvent ses membres dans les milieux syndicaux (CGT) et socialistes. A la tête du mouvement il fait paraître affiches, tracts.
  • Juillet. Parution du premier numéro du journal Libération.

1942

  • Janvier. Une liaison est établie avec Londres par Yvon Morandat, représentant du général de Gaulle, puis par Jean Moulin qu'Emmanuel d'Astier rencontre pour la première fois.
  • Mars. À Avignon a lieu la première réunion des responsables des journaux Libération, Combat et Franc-Tireur, sous la présidence de Jean Moulin.
  • Mai. Il effectue par sous-marin, une mission à Londres, au cours de laquelle il rencontre le général de Gaulle, qu'il appellera plus tard « le Symbole ». Envoyé en mission à Washington.
  • Juin. Il est chargé de négocier auprès de Roosevelt la reconnaissance de la France libre.
  • Juillet. Il rentre en France à bord d'un chalutier, avec le titre de chargé de mission de 1re classe, équivalent au grade de lieutenant-colonel.
  • Novembre. Après un deuxième voyage à Londres, il regagne la France avec Henri Frenay et est désigné pour siéger au Comité de Coordination des Mouvements de Résistance.

1943.

  • Janvier. Le CCMR devient le Directoire des Mouvements unis de la Résistance (MUR), dont il est le Commissaire aux affaires politiques.
  • Avril. Il repart pour Londres.
  • Juillet. Après l'arrestation de Jean Moulin, il retourne en métropole.
  • Octobre. Il rentre à Londres.
  • Novembre. Il prend les fonctions de Commissaire à l'Intérieur du Comité français de la Libération nationale (CFLN) à Alger. Emmanuel d'Astier est membre du COMIDAC, Comité d'Action en France, institué en septembre 1943 à Alger et chargé de définir la stratégie et les crédits affectés à l'action de la résistance métropolitaine.

1944.

Après la guerre

1945-1958. Compagnon de la Libération, engagé à gauche et même proche des communistes, à la différence de ses frères François et Henri, il est élu député progressiste de l'Ille-et-Vilaine.

1947. Il épouse mademoiselle Lubov Krassine, fille de Leonid Krassine, un révolutionnaire soviétique.

1952. Il s'oppose à la ratification de la CED.

1956. Se différenciant des communistes par son neutralisme, il condamne l'intervention soviétique en Hongrie. Il condamne également l'expédition de Suez.

1957. Il s'oppose au traité de Rome.

1958.

  • Ayant fait partie de la présidence du Mouvement de la paix et du Conseil mondial de la paix dans les années 1950, il reçoit Prix Lénine pour la paix.
  • 1er juin. Il refuse la confiance à de Gaulle, mais se rapproche progressivement du gaullisme.
  • Il apparaît tous les mois à la télévision pendant un Quart d'heure qui en fait une vedette. Il s'y exprime en toute liberté tout en maintenant une attitude de respect à l'égard du général de Gaulle.

1964. Le quotidien Libération, qu'il avait fondé en 1941, disparaît quand le PCF lui retire son soutien.

1966. Il crée le mensuel L’Événement, qui paraîtra de février 1966 à juin 1969.

1969.

  • Compagnon de route des gaullistes de gauche, son dernier acte politique fut d'écrire dans L’Événement : « Je vote pour Pompidou-la scarlatine ».
  • 12 juin. Il meurt à Paris. Il est inhumé au cimetière d'Arronville, Val d'Oise. Pierre Viansson-Ponté écrit dans Le Monde : « C'était un homme qui ne ressemblait à personne ». Il ne se considérait ni comme homme d'État, ni comme homme de gouvernement, ni comme idéologue.

Décorations

Œuvres

  • Passage d'une Américaine, Paris, 1927
  • Sept jours en été, Alger, 1944
  • Avant que le rideau ne tombe, Paris, 1945
  • Sept jours en exil, Paris, 1946
  • Sept fois sept jours, Paris, 1947
  • Les Dieux et les Hommes 1943-1944, Paris, 1952
  • L'Eté n'en finit pas, Paris, 1954
  • Le miel et l'absinthe, Paris, 1957
  • Les Grands, Paris, 1961. Ce livre contient de brillants et vifs portraits de Staline, Churchill, de Gaulle, Eisenhower et Khrouchtchev.
  • Sur Saint-Simon, Paris, 1962
  • Sur Staline , Paris, 1963

Il a écrit le chant La complainte du partisan mis en musique par Anna Marly.

Sources et liens externes

  • La biographie d'Emmanuel d'Astier sur le site de l'Ordre de la Libération.
  • Jean-Pierre Tuquoi, Emmanuel d'Astier. La plume et l'épée, préface de Lucie Aubrac, Paris, Arléa, 1987. ISBN 2869590229 ; ISBN 978-2869590229.

Notes et références


Précédé par Emmanuel d'Astier de La Vigerie Suivi par
André Philip
Commissaire à l'Intérieur de la France libre
Adrien Tixier
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