Adrien Sadoul

Adrien Sadoul

Adrien Sadoul, né le 11 août 1898 et mort le 15 octobre 1969, est un militant nationaliste[1] et un résistant français.

Sommaire

Biographie

Origine familiale

Petit-fils d'Adien Sadoul, conseiller général de Raon-l'Étape et ami de Jules Ferry, fils de Louis Sadoul, magistrat à Nancy, neveu de Charles Sadoul (1872 - 1930), cousin germain de Paul Sadoul, directeur du Pays lorrain. Marié en 1928, 4 enfants.

Ancien combattant

Engagé volontaire le 23 octobre 1916, Ecole de Fontainebleau, aspirant, démobilisé en octobre 1919, croix de guerre, lieutenant de réserve. Membre de l'association des officiers de réserve de Nancy.

Carrière

Licencié en droit, il devient avocat auprès du barreau de Nancy à partir de 1923. Propriétaire à Raon-L'Étape (Vosges), il est aussi magistrat à Metz, en Algérie, puis à Amiens après la Seconde Guerre mondiale.

Engagement politique (1924-1939)

Militant "national", il est l'initiateur d'un incident anticommuniste à Nancy en 1924. Membre du Faisceau en 1926, président du groupement de l'Union des républicains du canton de Raon-l'Étape à partir de 1932, il devient aussi membre des Jeunesses patriotes puis du Parti national populaire jusqu'en 1936.

Il est aussi proche de l'Action française, et membre des Croix-de-feu en 1934. Il mène comme orateur de nombreuses réunions des Ligues en Lorraine (pour les JP surtout et aussi pour la Solidarité française). Il est l'avocat de militants "nationaux" lors de procès à Nancy et à Metz[2]. Il est enfin membre du comité directeur et animateur actif du Rassemblement national lorrain (RNL) de juillet 1936 à 1939.

Mandats

Il échoue à l'élection cantonale à Raon-l'Étape en 1931, mais sera conseiller municipal de cette même localité de 1935 à 1937.

Résistance

Il est mobilisé comme capitaine d'artillerie en 1939, est fait prisonnier en 1940 et libéré en avril 1941. Il s'engage aussitôt dans la Résistance à Nancy, avec son ami l'avoué Jean Bertin[3]. Il fait partie du "groupe d'autodéfense" nancéien de la future O.R.A. (Organisation de résistance de l'armée), qui fournit des renseignements au 2e Bureau de Vichy. Il contacte le colonel de réserve Andlauer de Saint-Dié, ancien officier du renseignement au 2e Bureau, qui lui fait parvenir des renseignements par sa fille chaque semaine et qu'il se charge de transmettre. En même temps, il est recruté par le réseau mis en place par le colonel Rémy par l'intermédiaire de Jean Bertin, recruté dès mars 1941. Un accord est ensuite conclu entre les deux mouvements et les courriers sont alors réalisés en double exemplaire à partir du 15 février 1942, à destination de Londres via le réseau Confrérie Notre-Dame de Rémy et de l'ORA.

Arrêté par la Gestapo le 16 novembre 1942, il passe deux mois à la prison Charles III à Nancy. Il est libéré le 11 janvier 1943, faute de preuves. Il quitte Nancy avec Bertin le 6 mars 1943, séjourne à Paris, échoue à passer en Espagne pour rejoindre Londres. Il regagne Paris, où il est nommé en septembre 1943 assistant d'André Favereau (Bronzen), responsable pour la zone nord du "service national maquis".

Il rejoint les maquis de l'Yonne, dont il devient le chef en mars[4] 1944. Il rejoint la première armée française, avec le nom et le grade de colonel Chevrier[5] . Après la libération de l'Yonne, il est ensuite, en septembre 1944, commandant du 1er Régiment FFI du Morvan de la Ire Armée française et est promu colonel. Le régiment est constitué de volontaires de la Nièvre et de l'Yonne. Il est grièvement blessé en Alsace le 25 décembre[6] . Il est démobilisé en septembre 1945.

Sources

  • Robert Bailly, "Occupation hitlérienne et résistance dans l'Yonne (et zones limitrophes)", A.N.A.C.R.-Yonne, 1984
  • Robert Bailly, "Si la Résistance m'était contée: à travers les événements de l'Yonne (et environs)", ANACR - Association nationale des anciens combattants de la Résistance (Comité de l'Yonne), 1990
  • Robert Chantin, "Des temps difficiles pour des résistants de Bourgogne: échec politique et procès, 1944-1953", Paris, L'Harmattan, 2002
  • Jean-François Colas, "Les droites nationales en Lorraine dans les années 1930 : acteurs, organisations, réseaux", thèse de doctorat, Université de Paris X-Nanterre, 2002
  • Claude Delasselle, Joël Drogland, Thierry Roblin, "Un département dans la guerre, 1939-1945: occupation, collaboration et résistance dans l'Yonne", Association pour la recherche sur l'occupation et la résistance dans l'Yonne, Tirésias, 2006
  • Général Pierre Denis[7] , "La libération de la Lorraine 1940-1945", Metz, Ed. Serpenoise, 2008
  • Colonel Rémy, "Mémoires d'un agent secret de la France libre", Paris, France-Empire, 1998, p. 56, 60, 62, 71-73
  • Pierre Scherrer, "Un hôpital sous l'occupation: souvenirs d'un psychiatre", Atelier alpha bleue, 1989
  • "La résistance dans l'Yonne: la diversité des organisations", Association pour la recherche sur l'occupation et la résistance dans l'Yonne, 2001

Notes et références

  1. Cf. Jean-François Colas, Les Droites nationales en Lorraine dans les années 1930 : acteurs, organisations, réseaux, Thèse de doctorat, Université de Paris X-Nanterre, 2002.
  2. Il défend en 1934 aux côtés de Georges Scapini et de François Valentin (homme politique) deux membres de la solidarité française et un militant des JP ayany commis un vol dans un local de la CGTU à Nancy et il défend Charles Berlet à Metz en 1936, accusé de complicité de coups lors d'une altercation pendant une réunion privée de l'Action française à Chateau-Salins en 1935.
  3. Le bureau de Jean Bertin se situait au rez-de-chaussée de l'immeuble où logeait la famille Sadoul, au 24 place de la Carrière à Nancy.
  4. Ou mai 1944 ? Les sources ne concordent pas sur la date.
  5. Durant cette période, il laisse à l'écart les FTP de l'Yonne.
  6. Cf. Colonel Rémy, op. cit., p. 73; Pierre Scherrer, op. cit., p. 167 : Il décrit Sadoul comme "un homme de droite, certains diraient peut-être aujourd'hiui d'extrême droite".
  7. Adrien Sadoul est son beau-père. L'ouvrage de Pierre Denis est factuel, mais avec une tonalité assez anticommuniste et "gaullo-pétainiste".

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Adrien Sadoul de Wikipédia en français (auteurs)

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