- Dyskinésie tardive
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La dyskinésie tardive est l'un des effets indésirables induit par les traitements neuroleptiques. Du grec dus=mauvais et kinesis=mouvement, elle désigne les mouvements anormaux observés chez l'homme. Dans cette grande catégorie de mouvements anormaux, on distingue les mouvements anomaux qui apparaissent parfois sous traitement neuroleptique. On devrait donc dire : mouvements anormaux de type dyskinétique. Mais on parle couramment de dyskinésie (sous-entendu: aux neuroleptiques). Il y a deux catégories, les dyskinésies précoces (au début du traitement) et les dyskinésies tardives(plus tard au cours de la poursuite du traitement).
C'est une réaction extra-pyramidale. Le plus souvent, celles-ci sont bucco-faciales et se présentent sous la forme de mouvements choréo-athétosiques (plutôt les cas tardifs), de mâchonnements et de protrusion de la langue répétitifs et incontrôlables (plutôt les cas précoces). Plus rarement, ces mouvements intéressent d'autres groupes musculaires.La prévalence est estimée à 5% par an des patients traités par neuroleptiques. Ce type d'effet secondaire survient à n'importe quel moment du traitement, sans qu'une durée précise ou un effet dose puisse être identifié. Les neuroleptiques atypiques, introduits dans les années 1990, ont moins d'effets indésirables, moins fréquemment que les neuroleptiques classiques. Malgré cela, certains antipsychotiques dont la rispéridone, la quietapine, l'olanzapine, et d'autres peuvent provoquer des dyskinésies tardives. Sur le plan neurobiochimique il semble s'agir d'une activation des récepteurs dopaminergiques D2 des voies intracérébrales dites nigro-striées, voies qui interviennent dans la régulation du mouvement[1]. On a décrit des dyskinésies tardives qui semblaient ne pas régresser à l'arrêt du traitement.
Ce type d'effet secondaire se règle assez vite grâce, entre autres, au Lepticur (Tropatépine). En fait les anticholinergiques aggraveraient les dyskinesies tardives donc pas véritablement de traitement médicamenteux.[réf nécessaire] On observe également une amélioration temporaire en augmentant la dose de neuroleptiques.[réf nécessaire] Il n'est cependant pas conseillé de le faire, et une prophylaxie par doses minimales est préférée. Les dyskinésies tardives seraient dues à un phénomène d'hypersensibilisation par augmentation de récepteurs dopaminergiques dans le locus niger et les corps striés.
Cette complication serait plus fréquente lors d'erreurs diagnostiques aboutissant au traitement de maladies bipolaires par neuroleptique classique.
Une fois installées, l'arrêt du traitement neuroleptique ne permet pas de garantir l'arrêt des dyskinésies. On observe même parfois des cas où la dyskinésie tardive empire. Il n'existe par ailleurs pas de traitement médicamenteux de ces effets secondaires. Actuellement, des protocoles de recherche sur le traitement des formes les plus invalidantes de dyskinésie tardive par implantation d'électrode de stimulation intracérébrale dans certains noyaux gris centraux sont actuellement en cours. Il semblera également qu'un apport de Vitamine E améliorerait le symptôme.[réf nécessaire]
- Psychopharmacologie essentielle - Stephen Stahl - Médecine Sciences Flamrion - 2003
Catégories :- Maladie du système nerveux d'origine iatrogène
- Neuroleptique
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