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Dujardin (chef chouan)
Pour les articles homonymes, voir Dujardin.Dujardin est un chef chouan des Côtes-du-Nord. Il arrive dans ce département après le débarquement royaliste de Quiberon en (1795). Selon les autorités des Côtes-du-Nord, il serait un déserteur de l'armée républicaine originaire du Nord de la France.
Il commence à chouanner après la mort de Boishardy, en juin 1795, et ne prend vraiment une dimension majeure qu'après 1800 au moment où la chouannerie s'éteind ailleurs, car elle est privée du soutien populaire par les concessions religieuses de Bonaparte, bloquée dans son recrutement par les amnisties, et paralysée dans son action par les colonnes mobiles bonapartistes.
La chouannerie peut alors être qualifiée de chouannerie-brigandage (R.Dupuy) et à longtemps été considérée comme du vulgaire brigandage par les historiens.
La technique de Dujardin est en effet particulière. Ses expéditions sont le fait de groupes très restreints (5 chouans maximum) dont les noms de guerre évoquent des grands noms de la Chouannerie (Boishardy, Charette).
Son action, limitée (il n'attaque jamais l'armée) fait toutefois règnée la terreur dans la région de Loudéac entre 1800 et 1802. En effet, le sous-préfet Hillion craint pour sa ville et ne cesse de demander des renforts à Fouché alors que la chouannerie est censée avoir disparue.
copie de la lettre du sous préfet du 4e arrondissement des Côtes du Nord au général Hédouville (29 ventose an 9/ 20/03/1801):
"L'existence de cette bande, la plus atroce qui ait désolé cet arrondissement, achève de mettre le comble à la calamité [...]. Par elle, les malheureux habitants des campagnes connus pour ne pas servir les brigands sont outragés, mutilés, assassinés, général, l'indignation est à son comble, les amis de l'ordre et du gouvernement murmurent et se disent abandonnés à la fureur des monstres dont l'existence accuse la justice éternelle et bien plus encore l'impuissance des moyens qu'on emploie que momentanément pour leur destruction" [1].
Dujardin et ses hommes s'en prennent aux républicains notoires et surtout aux acquéreurs de bien nationaux (assassinat de la veuve Glais). Evolution notable de la chouannerie, Dujardin s'attaque aussi aux chouans qui se sont rendus. Il mène ainsi une expédition chez l'amnistié Legris Duval qui s'en tire avec quelques blessures.
Dujardin, bien que présenté comme un brigand, n'en est pas moins un vrai chouan. En effet, ses cibles sont toujours pro-républicaines et son acharnement contre la commune de La Motte, coupable d'avoir livré Pierre-Mathurin Mercier la Vendée atteste de sa fidélité à la cause.
Lettre de Hillion (sous préfet de Loudéac) au préfet Boullé le 7 germinal an IX (28/03/1801) "La Horde des brigands commandée par Dujardin a fait une incursion dans la commune de La Motte le sept de ce mois entre six et sept heures du soir, a investi la maison des citoyens Viet, dont l'un est maire et l'autre juge de paix, a fait essuyer toutes sortes de maltraitements et d'outrages au maire et a sa soeur, jusqu'à les traîner au pied de l'arbre de la liberté en menaçant de les fusiller. ces scélérats ont pillé et emporté tout ce qu'ils ont trouvé : ils ont enlevé la charge de cinq chevaux.
Ils ont aussi cherché le citoyen Le Brazidec, ancien maire qu'ils voulaient tuer. Plusieurs autres maisons du bourg ont été dévastées. Tous les habitants sont dans la consternation et n'osent parler. Les brigands y sont retourné dans la nuit dernière. Ils ont juré d'enlever dix mille francs de cette commune à cause que [Mercier] La Vendée y a été tué et pour les indemniser de ce qu'on a pris sur lui. Depuis longtemps, ils faisaient cette menace."'' [2]
On perd la trace de Dujardin après 1802, peut-être a-t-il émigré, des témoins assurent l'avoir reconnu à Romsey (Angleterre), lieu d'exil des chouans en fuite, grâce à sa grande taille et à son visage sévère criblé de petite vérole.
Dujardin, apparemment rentré et arrêté, aurait été exécuté à Vannes en 1807.
Notes et références
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Catégorie : Chouan
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