- Didier Long (écrivain)
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Didier Long est un essayiste et écrivain français né en 1965.
Sommaire
Biographie
Il a été moine bénédictin de 1985 à 1995 (Abbaye de la Pierre-Qui-Vire), éditeur des Éditions Zodiaque (maison d'édition d'art roman) et artiste plasticien (Galerie Froment et Putman , Biennale de Venise, architecture, 1992) et s'appelait alors 'frère Marc'.
Dans le domaine professionnel, depuis 1995, il est consultant en stratégie dans le domaine des technologies Internet (Nurun-Cythère, McKinsey & Company, Euclyd).
Recherche
La réflexion de Didier Long, originale et intimement liée à un parcours expérimental, est centrée sur l'histoire des mentalités religieuses et des croyances en Occident. Elle se situe au carrefour de l'anthropologie, de la philosophie, de la théologie, de l'économie et de la sociologie des religions.
À la suite de Birger Gerhardsson (en), Matthieu collin, Pierre Lenhardt... Didier Long a travaillé sur les origines juives du premier christianisme en montrant son enracinement au cœur de la tradition orale juive. Selon cette analyse, Jésus était un rabbi (enseignant) pharisien de la torah orale (Torah SheBe'al Pe, "Tradition des pères" en dilaogue avec la Torah écriteTanakh) ; s'opposant en cela aux Sadducéens fondamentalistes par intérêt politique. C'est au cœur de cette tradition pharisienne puissamment interprétative et novatrice que se situe aussi Paul, élève du rabbi pharisien Gamaliel l'Ancien, petit-fils d'(Hillel Hazaken). Didier Long a montré l'enracinement de la première prédication évangélique au sein de cette croyance (autorité de la torah orale autant qu'écrite, résurrection des morts, anges...) et la relecture de celle-ci par le stoïcisme judéo-hellénistique de la diaspora via Paul de Tarse. Il montre l'originalité de rabbi Jésus dans le monde du premier temple : un rabbi qui enseigne la Torah aux femmes. Cette filiation du christianisme au sein de la tradition pharisienne peu rigoriste d'Hillel, le regoupement du judaïsme autour du mouvement pharisien (ou des Sages) après 70-destrucution du second temple, explique la naissance gémellaire du judéo-christianisme et du christianisme au moins jusqu'à la fin du premier siècle de notre ère. Une hypothèse défendue dans le monde juif par des historiens comme Daniel Boyarin.
Le second axe de travail de Didier Long, analyse la naissance et le développement du capitalisme en occident des monastères au Moyen Âge jusqu'à nos jours comme la civilisation qui suit l'effondrement de l'empire romain et de ses croyances. Didier Long montre à travers l'analyse économique que la "civilisation du capitalisme" (Joseph Schumpeter in Capitalisme, socialisme, et démocratie) est profondément dépendante de la trame des croyances judéo-chrétiennes. La démocratie et la passion de l'égalité comme le montre (Alexis de Tocqueville) sont les fruits de cette croyance. Didier Long définit la civilisation occidentale non pas comme un corpus de doctrines religieuses stables mais comme un syncrétisme en perpétuel réinterpréattion assimilant en Europe des croyances externes : la révélation juive d'une part, sa réinterpréation dans des concepts et des croyances issues du monde gréco-romain ; Athènes et Jérusalem. Didier Long montre que cette "chrétienté", bien avant le protestantisme calviniste, a puisé dans l'ascétisme monastique son idéal de création de richesse au service de la société puis de la ville (Bonheur citadin) créant tous les outils financiers que nous connaissons aujourd'hui : places de marché tournantes, instruments de crédit, assurance, monnaie... Cette "civilisation du capitalisme" s'est poursuivie jusqu'aux années 80 du XXe siècle créant un développement exponentiel de richesse au service du plus grand nombre. La crise de l'hypercapitalisme est alors lue comme une inversion de valeurs de cette croyance fondatrice.
Didier Long travaille enfin sur la globalisation et le multiculturalisme comme phénomènes de croyances spécifiquement occidentaux et sur les enjeux de l'universalisme au sein d'un monde désormais multiculturel, multilatéral et multipolaire. Il analyse les mutations des religions monothéistes dans la globalisation religieuse, dans un monde devenu contre toute attente "furieusement religieux" (Peter L. Berger).
Formation
Didier Long possède un cursus universitaire de philosophe et de théologie de l'Institut catholique de Paris, il a été responsable de la formation permanente théologique et philosophique de sa communauté monastique. Il possède d'autre part une formation en économie et management des organisations.
Essais et documents
- Capitalisme et christianisme : 2 000 ans d'une tumultueuse histoire , essai, François Bourin Editeur, 2009.
- Jésus, le rabbin qui aimait les femmes [1], essai, François Bourin Editeur, 2008.
- Manuel de survie spirituelle dans la Globalisation [2], essai, Salvator, 2007.
- Pourquoi nous sommes Chrétiens [3], essai, Le Cherche midi/ Oh! éditions, 2006.
- Défense à Dieu d'entrer [4], récit, Denoël, 2005.
Prix des maisons de la presse 2005, Prix Esprit Bacchus de la ville de saumur 2005.- Jésus de Nazareth juif de Galilée, Presses de la Renaissance, 2011
Roman
- "Un ange dans le rétroviseur"[5], roman, Salvator 2007.
Articles et contributions
Catégorie :- Écrivain français du XXe siècle
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