- Deux cafes sans sucre
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Deux cafés sans sucre
Deux cafés sans sucre Auteur Franck Pélissier Genre roman Pays d'origine France Éditeur Chloé des Lys Date de parution 2007 Nombre de pages 256 ISBN 978-2-87459-230-0 Deux cafés sans sucre est le deuxième roman de Franck Pélissier, publié en 2007 aux éditions Chloé des Lys. Fiction ancrée dans le milieu du jazz, prétexte à de très nombreuses scènes musicales, ce roman aborde l'épineux problème des relations hommes-femmes et le très délicat passage de l'amitié à l'amour.
Présentation
- Marc, saxophoniste d'une quarantaine d'années, retrouve presque 20 ans après l'avoir perdue de vue, celle qui était sa meilleure amie d'enfance. Évidemment, il en tombe éperdument amoureux. Évidemment, il est un peu tard pour cela...
Synopsis détaillé et commentaires
Ce roman est construit autour du personnage de Marc, narrateur de l'histoire.
Marc est saxophoniste de jazz. Musicien talentueux, il n'a toutefois pas réussi la grande carrière qu'il escomptait. Il parvient à vivre de son art et cela lui suffit. Pendant longtemps, il a enchaîné les gammes en même temps que les échecs : mariage, divorce, éloignement familial et envie d'en finir.
Il a passé avec amertume la barre fatidique des quarante ans et voit d’un mauvais œil approcher celle des quarante-cinq. Menant une existence débridée, souvent en marge de la réalité, il finit pourtant par trouver un certain équilibre auprès de Sandra avec qui il partage sa vie. Mais leur relation est aussi torride que bancale. Sandra est de quinze ans sa cadette. Leur couple s’affiche en constant décalage, chacun menant un peu sa barque comme il l’entend.
Les choses se compliquent encore le soir où Marc trouve un message de Mary, sa meilleure amie d’enfance. De retour en France après un exil forcé aux quatre coins du monde, elle souhaite revoir Marc.
Leurs retrouvailles sont inéluctables. Elles se déroulent par une après-midi maussade, dans un PMU sans âme aux murs crasseux et délavés, autour d’un café... Sans sucre pour elle, avec deux morceaux pour lui.
Histoire d'un amour compliqué, voire impossible, Deux cafés sans sucre est aussi un roman qui donne lieu à des réflexions souvent assez justes sur le vieillissement ou l'échec amoureux.L'humour et l'autodérision y trouvent également une place importante. Le narrateur croise une galerie de personnages souvent burlesques : musiciens, écrivains ou animateurs télé, parfois célèbres.
C'est ainsi que le "Arssignac" et le "Beldéchamp" de la page 59 ressemblent à s'y méprendre à Thierry Ardisson et Frédéric Beigbéder, que le "Dave Parker" avec qui Marc fait le boeuf dans un club de jazz aurait tout aussi bien pu s'appeler "Maceo" et que le chanteur de variétés baptisé "Michel Lardin" et que Marc se voit contraint d'accompagner lors de l'enregistrement d'une émission de Drucker a de vrais faux airs de Michel Sardou.
Deux cafés sans sucre est également prétexte à de très nombreuses scènes musicales. Le jazz, les références aux musiciens de légende et aux grands standards y sont omniprésents.Dès l'entame du roman, le lecteur est immédiatement plongé dans cet univers particulier :
- "Un tonnerre d’applaudissements s’élève de l’assistance. Orage de grêle sur toit de tôle. Je retire le bec de mon ténor, lance quelques remerciements un peu gênés et tandis que, encore ivre d’émotion, j’essaye de reposer mon sax sur son support, je les vois qui se lèvent, un à un, une rangée de sièges après l’autre, formant une vague humaine, s’éloignant vers le large. Standing ovation !" (page 13)
Mais, comme dans toutes les histoires d'amour impossibles, au fil des pages, les sourires s'effacent progressivement pour céder la place à plus de gravité. Le dénouement laisse même un goût amer dans la bouche… Un peu comme le café, lorsqu’il est bu sans sucre.
Citations
- « Garder la tête hors de l'eau, c'est déjà ne pas se noyer. » (p. 14)
- « La musique, comme la littérature, la peinture, le cinéma ou n’importe quel autre art, revêt cette particularité de générer une foule immense de prétendants à la gloire pour ne permettre qu’à très peu d’élus d’y accéder. Moi, je me suis un peu arrêté à mi-chemin. » (p. 14)
- « Finalement, je ne vaux pas mieux que cet agglomérat d’êtres humains qui chaque matin se lève avec l’espoir de refaire le monde et qui chaque soir se recouche en remettant ça au lendemain. Ni héros, ni ténor, encore moins chef d’orchestre : un anonyme parmi six ou sept milliards d’autres, voilà ce que je suis. » (p.95)
- « Tout ça à cause de ces putains de cigarettes ! Quand vous fumez, elles vous empoisonnent l’organisme, et quand vous ne fumez plus, elles vous empoisonnent la vie. » (p.150)
- « C’est toujours réconfortant de savoir que son pouvoir de séduction est intact, de prendre conscience des atouts dont on dispose. Ça donne de l’assurance. Un peu comme si on se préparait à déclarer la guerre à un pays pauvre en sachant que l’on dispose de l’arme nucléaire.» (p. 204)
- « On se croit à l’abri des tempêtes, le buste tendu vers l’avant, la tête haute, capable de braver les éléments et puis, d’un coup, la vie se charge de vous rappeler que vous n’êtes qu’un simple mortel, une chiure de mouche microscopique à l’échelle de la planète. Vous vous en prenez plein la gueule et ça vous remet à votre place, là-bas, au fond du trou. Tout au fond.» (p. 240)
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Catégorie : Roman français
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