Denier d'or

Denier d'or

Aureus

Aureus frappé en 193 par Septime Sévère pour célébrer la Légion VIII Augusta

L'aureus (aurei au pluriel) ou denier d'or[1] est une monnaie romaine d'or valant 25 deniers d'argent, soit 100 sesterces. Son émission devient régulière à partir de Jules César (Ier siècle av. J.-C.), et se poursuit sous l'Empire romain jusqu'à son remplacement au début du IVe siècle par le solidus. L'aureus a approximativement la même taille que le denier, mais il est plus lourd que ce dernier, car la densité de l'or est plus élevée que celle de l'argent.

Le terme aureus est à l'origine du mot danois øre[2], désignant les subdivisions monétaires des couronnes danoise, féringienne, norvégienne et suédoise.

Sommaire

Historique

Aureus de Clodius Albinus datant de 194
La livre désigne ici l'unité de mesure romaine équivalent à 327,368 grammes.

Avant la prise du pouvoir par Jules César, l'aureus était frappé très irrégulièrement, habituellement dans le but de faire des paiements importants à partir des butins capturés (l'or est transformé en pièces, pour assurer les dépenses). La première émission d’aurei semble remonter à 217 av. J.-C..

César rend la frappe d'aureus plus régulière et impose notamment un poids standard équivalent à 1/40e de livre[3],[4] soit environ 8,16 grammes. Cette pièce, constituée d'or pur sans alliage, est appelée l’aureus nummus.

Auguste se réserve, par la suite, la frappe des espèces précieuses dont l'aureus, qui pesait 1/42e de livre d'or (soit 7,79 g) et vaut 25 deniers.

Néanmoins, Les successeurs d'Auguste ont recours à une forme d'inflation, qui consiste à diminuer soit le poids des pièces, soit leur titre (pourcentage d'or), ou parfois en cumulant les deux pratiques.

Ainsi, La masse de l'aureus va diminuer à 1/45e de livre[3],[4] (7,39 g), durant le règne de Néron (le denier pèsera environ 3,38 grammes).

Après le règne de Marc Aurèle (l'aureus pèse environ 7,3 g), la production d'aurei va diminuer ainsi que son poids qui atteint environ 1/50ème de livre (6,54 g)[3],[4] sous le règne de Caracalla (dynastie des Sévères). Sous le règne de Sévère Alexandre (222 à 235), dernier empereur de la dynastie des Sévères, l'aureus va peser jusqu'à 5,83 grammes[5].

Pendant le IIIe siècle, les pièces en or sont introduites sous diverses formes et poids, ce qui rend difficile de déterminer exactement la pièce en or, standard de l'époque.

Aurélien supprime en 274 les prérogatives sénatoriales en matière d'émissions de monnaies de bronze et veut restaurer le système de Caracalla. Il met alors en place un aureus à 6,45 grammes et crée un antoninianus ou aurelianus à 3,80 grammes.

Sous le règne de Dioclétien, l'aureus pèse environ 1/60e de livre[3],[4].

Constantin introduit le solidus en 309 (ou 311) (1/72ee de livre), afin de remplacer l'aureus comme unité monétaire standard en or, de l'Empire romain. L'aureus avait atteint à l'époque un poids similaire à son successeur, le solidus[3],[4] (le solidus est plus large et moins épais que l'aureus, qui ressemblait dans sa fabrication au denier d'argent).

À partir de cette date, l'aureus ne sera plus émis que pour des occasions particulières et en très petites quantités.

Les aurei

La République romaine

L'Empire romain

Notes

  1. Henry Cohen, Description historique des monnaies frappées sous l'Empire romain, Tome I, Paris, 1880, introduction page 13. Lien vers l'ouvrage
  2. Encyclopædia Universalis, Article Germains
  3. a , b , c , d  et e Henry Cohen, Description historique des monnaies frappées sous l'Empire romain, Tome I, Paris, 1880, introduction page 16. Lien vers l'ouvrage
  4. a , b , c , d  et e Theodor Mommsen, Histoire de la monnaie romaine, traduction par Le duc de Blacas, Tome I. Lien vers l'ouvrage
  5. Encyclopædia Universalis, Article Rome et Empire romain - Le Haut Empire

Sources

Bibliographie

Ouvrages généralistes

  • (en) Akerman John Yonge, A Manual of Roman Coins, Londres 1865. Lien vers l'ouvrage
  • Babelon Ernest, Moneta in Mémoire de l'Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres, Paris 1913. Lien vers l'ouvrage
  • Cohen Henry, Description Historique des monnaies frappées sous l'Empire romain, deuxième édition, Paris, 1880-1892. Lien vers l'ouvrage
  • (en) Gnecchi Francesco, Roman Coins Elementary Manual, Londres 1903. Lien vers l'ouvrage
  • (de) Imhoof-Blumer Friedrich, Porträtköpfe auf Römischen Münzen der Republik und der Kaiserzeit, Leipzig 1892. Lien vers l'ouvrage
  • Mommsen Theodor, Histoire de la monnaie romaine, traduction par Le duc de Blacas, Tome I, II, III et IV. Tome I Tome II Tome IV

Ouvrages spécialisés

  • (la) De Bye Jacques, Imperatorum Romanorum a Julio Caesare ad Heraclium usque Numismata Aurea, Anvers 1627. Lien vers l'ouvrage
  • De Schodt Alphonse, Terme sur les médailles d'Octave-Auguste, in Revue belge de numismatique, Bruxelles 1883. Lien vers l'ouvrage
  • De Witte Jean, Médailles de Bonosus, in Revue numismatique, Paris 1859. Lien vers l'ouvrage
  • Merlin Alfred, Les revers monétaires de l'empereur Nerva, Paris 1906. Lien vers l'ouvrage

Voir aussi

Commons-logo.svg

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la Rome antique Portail de la Rome antique
  • Portail de la numismatique Portail de la numismatique
Ce document provient de « Aureus ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Denier d'or de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • denier — [ dənje ] n. m. • v. 1175; lat. denarius 1 ♦ Dans l Antiquité, Monnaie romaine, d argent, valant d abord dix, puis seize as. Les trente deniers de Judas. 2 ♦ Ancienne monnaie française, valant la deux cent quarantième partie de la livre (et le… …   Encyclopédie Universelle

  • dénier — denier [ dənje ] n. m. • v. 1175; lat. denarius 1 ♦ Dans l Antiquité, Monnaie romaine, d argent, valant d abord dix, puis seize as. Les trente deniers de Judas. 2 ♦ Ancienne monnaie française, valant la deux cent quarantième partie de la livre… …   Encyclopédie Universelle

  • denier — DENIER. s. m. Espèce de monnoie de cuivre valant la douzième partie d un sou, qui est aussi monnoie de compte. Six deniers. Trois deniers. Cela ne vaut pas un denier. Cet homme n a pas un denier vaillant. Payer jusqu au dernier denier. Rendre… …   Dictionnaire de l'Académie Française 1798

  • denier — Denier, m. acut. dissyllab. Est de deux sortes, denier tournois, dont les douze font le sol tournois: et denier Parisis, dont les douze font un sol trois deniers tournois. Vaut deux oboles, et l obole deux pictes ou poictevines, tournois le… …   Thresor de la langue françoyse

  • denier — DENIÉR, denieri, s.m. Unitate de măsură pentru greutatea liniară a firelor şi a fibrelor de mătase naturală şi vegetală sau a celor sintetice, cu ajutorul căreia se apreciază fineţea acestora. – Din fr. denier. Trimis de claudia, 13.09.2007.… …   Dicționar Român

  • Denier — may refer to: Denier (unit), a unit of linear mass density of fibers Denier, Pas de Calais, France French denier, a coin The Deniers, a 2008 book by Canadian environmentalist Lawrence Solomon C. Denier Warren, American TV and film actor See also… …   Wikipedia

  • dénier — DÉNIER. v. n. Nier. En ce sens, il n est guère d usage qu en ces phrases: Dénier un fait. Dénier un crime. Dénier une dette. Dénier un dépôt. Il a tout confessé à la question, mais hors de là il a tout dénié. f♛/b] Il signifie aussi, Refuser… …   Dictionnaire de l'Académie Française 1798

  • Denier — De*nier , n. [F. denier, fr. L. denarius a Roman silver coin orig. equiv. to ten asses, later, a copper, fr. deni ten by ten, fr. the root of decem ten; akin to E. ten. See {Ten}, and cf. {Denary}, {Dinar}.] A small copper coin of insignificant… …   The Collaborative International Dictionary of English

  • Denier — De*ni er, n. One who denies; as, a denier of a fact, or of the faith, or of Christ. [1913 Webster] || …   The Collaborative International Dictionary of English

  • denier — dènier m DEFINICIJA term. zast. jedinica za debljinu kemijskih vlakna i svile ETIMOLOGIJA fr. denier ← lat. denarius: denar (novac) …   Hrvatski jezični portal

  • dénier — quelque chose, Denegare, Inficiari. Dénier tout, ou ne rien confesser à la question ou à la gehenne, Pernegare in quaestionibus. B …   Thresor de la langue françoyse

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”