- Acte sans paroles
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Acte sans paroles
Acte sans paroles I est une pièce de théâtre mimée, créé le 1er avril 1957 au Royal Court Theatre, à Londres, et repris le même mois au Studio des Champs Elysées, à Paris, avec Deryk Mendel dans le rôle de l'homme. Les auteurs des années 50 vont mettre en scène des langages absurdes et des gestes mécaniques qui montrent le décalage entre les aspirations de l'Homme et le monde qui s'offre à lui.
Sommaire
Résumé
Acte sans paroles est un mimodrame de 1957, une pièce sans paroles écrite pour le mime. Un personnage, expulsé de la coulisse, est confronté à des objets curieux tombés des cintres. Tentant d’attraper une carafe d’eau, l’homme doit faire face à des objets qui tombent : cubes, ciseaux de tailleur, arbre. Ce personnage, à la Buster Keaton, doit faire face à un monde absurde. Il demeurera condamné à être un pantin désarticulé et électrocuté à coups de grosse caisse. En tentant d’attraper une carafe accrochée au plafond, montée ou descendue au gré de l’humeur du meneur de jeu qui « tire les ficelles » ( au sens propre du terme ). La musique accompagne ponctuellement les mouvements et les événements qui ont lieu dans les champs de vision. Elle s'inscrit dans le courant du théâtre de l'absurde.
Analyse
- I Un personnage en évolution.
- Un personnage manipulé ⇒ Un homme dégradé ; une personnage passif ; une marque de progression dans la réflexion.
- Un personnage en quête de liberté ⇒ Des choix montrant une évolution chez le personnage (il ne subit plus, il agit) ; un personnage aux tendances suicidaires ; une action révélatrice à l'encontre du manipulateur
- Les objets de l'apprentissage.
- II La crauté.
- Un décor idéaliste, se prétant à l'aprentisage.
- Un aprentissage pervers.
- Le suplice de Tantal. (Cf le mythe de Tantale)
- La mort, seule issue pour devenir libre.
- Un dieux d"moniaque.
- III Une pièce illustrant un genre théatrale révolutionaire.
- Remise en cause de la tradition théâtrale.
- Les thèmes majeurs du théâtre de l'absurde
⇒ La sollitude de l'Homme dans l'univers. ⇒ L'échec du langage et de la diplomatie (Après la Seconde Guerre Mondiale, l'on découvre les camps nazis. Face a cette tragédie humaine, l'on se rencontre que l'Homme n'a pas su utiliser le langage et donc la diplomatie) ⇒ Le désintérait de Dieu. ⇒ L'Homme est dégradé, humilié.
Les thèmes
Acte sans paroles est une parabole de la naissance, de l’évolution, de la lutte de l’homme avec le monde, la vie, la divinité. Métaphoriquement nu dans un monde désertique, cet homme est tout de suite appelé à agir. Et tout de suite, il connaît la douleur, la tromperie, les séductions, les désillusions. Le monde, autour de lui, se peuple de choses, d’objets, de couleurs, de sons qui, à première vue, l’attirent et lui donnent de nouvelles possibilités d’existence. Mais ils se révoltent contre lui. Cependant, à la fin de son chemin de connaissance l’homme ne sort pas vaincu, il se dresse au centre du monde en une position de défi, ferme, tandis que tout autour de lui se déchaîne un monde de sollicitation qui ne peut attaquer son obstination à vivre. C’est le miroir exact de ce que nous transmet la tragédie Winnie (Oh les beaux jours). C’est l’introduction à la phase finale dans laquelle nous verrons Winnie enterrée jusqu’au cou et pourtant plus que jamais attachée à défendre sa propre survie. C’est pourtant un héros passif dans ce mime, parce qu’il est soumis à sa condition d’être et d’être là, il incarne l’un des aspects, l’un des pôles situationnels des figures est la position embryonnaire qui représente le mieux l’état idéal de l’être, l’état de fœtus dans le ventre maternel : l’être y est protégé. Il est hors d’atteinte. Pourtant, soumis à sa condition d’être humain, l’homme marionnette, à qui même la mort est refusée, doit se résigner au rôle attribué par le destin : « Sisyphe sans larmes ».
Un nouveau théâtre
L’originalité de l’œuvre théâtrale de Samuel Beckett tient avant tout à une terrible simplicité dérangeante. Elle joue à rien. Ou plutôt, elle joue à la limite ou avec les limites de ce que nous appelons ordinairement « le théâtre » et tous ces genres et sous-genres qui s’y rattachent : tragédie, comédie, tragicomédie, farce, etc. Le théâtre beckettien nous ramène vers un questionnement de ce qui est fondamental au théâtre sans lequel il n’y aurait pas de théâtre, c’est-à-dire les relations entre voix, corps, acteur, rôle, personnage, œuvre et spectateur. En effet, l’acteur beckettien n’existe que dans la mesure où il se pose vertigineusement et dangereusement la question du statut non seulement de son propre discours, comme le font Vladimir, Hamm, Winnie et Haddy, mais le « tout » discours théâtral. Et pourtant le théâtre beckettien ne cède jamais au nihilisme fataliste et réducteur. Le personnage pousse les limites de sa condition d’être humain afin d’évaluer les possibilités de son existence, il joue avec les limites de la pensée et du corps, limites de la souffrance et du sens, mais il joue aussi avec nos limites en tant que spectateurs et lecteurs. Loin de se figer dans une apothéose du néant, le jeu théâtral beckettien se situe donc aux frontières mouvantes entre être et non-être, sens et non-sens, comédie et tragédie, voix et silence.
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