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Demoiselles du téléphone
L'expression « Demoiselle du téléphone », caractéristique de la téléphonie française, remonte à une période où le réseau téléphonique commuté n'était pas automatisé.
En attendant l'installation de l'automatique sur l'ensemble du territoire français (qui n'est effective qu'à la fin des années 1970[1]), les centraux téléphoniques hébergent un personnel nombreux et qualifié. Les plus célèbres figures de ce microcosme sont les « demoiselles du téléphone », ainsi appelées parce que cette catégorie de personnel était recrutée exclusivement parmi des jeunes filles célibataires, dont l'éducation et la morale sont irréprochables[1],[note 1]. Elle perdaient généralement leur emploi lorsqu'elles se mariaient[réf. nécessaire].
Sommaire
Profession
Leur fonction est de prendre les demandes d'appel des abonnés, puis de les mettre en relation. Leur poste de travail est constitué d'un tableau à prises jack et de cordons appelés dicordes, servant à connecter les abonnés entre eux. Les téléphones ne disposent pas d'un cadran mais seulement d'une magnéto à manivelle pour appeler l'opératrice. L'abonné est alors mis en relation avec une opératrice à laquelle il donne le numéro qu'il veut appeler ainsi que le central dont il dépend (par exemple, « le 22 à Asnières »)[1]. Deux cas de figure peuvent alors se présenter :
- soit le correspondant est sur le même central et l'opératrice connecte directement la ligne ;
- soit le correspondant dépend d'un autre central et l'opératrice branche alors la ligne sur un autre central où une autre « demoiselle du téléphone » prend le relais.
Conditions de travail en France
Le travail des demoiselles du téléphone était réputé éprouvant pour les nerfs, particulièrement en heure de pointe où malgré le faible nombre d'abonnés, les appels pouvaient être incessants. Cependant, elles disposaient de congés payés d'un mois, de tarifs réduits pour les billets de train et d'un médecin du travail. À Paris, en plus de leur salaire, elles recevaient une prime pour couvrir leurs frais de logement et une indemnité de repas[2].
La réputation des « demoiselles du téléphone » en France
Ces demoiselles sont aussi des cibles parfaites pour les clients mécontents du service. On leur reproche leur mauvaise humeur ainsi que la lenteur d'établissement des communications[1],[2]. Dans le contexte du début du XXe siècle, les abonnés sont surtout des gens fortunés qui ne supportent pas que le « petit personnel » ait autant d'influence sur leurs affaires. Pourtant, des concours d'efficacité sont organisés pour améliorer la qualité du service : on met en compétition des opératrices pour assurer le maximum de connexions à l'heure. Les records sont de l'ordre de 400 établissements de connexion à l'heure, qui correspond à une communication toutes les dix secondes.
La difficulté à établir les communications a inspiré Fernand Raynaud qui en a fait un sketch comique, Le 22 à Asnières[note 2].
Notes
- ↑ À Paris, les demoiselles du téléphone étaient logées dans un internat au 41 rue de Lille.
- ↑ Le 22 à Asnières-sur-Seine, correspondait à un abonné réel, qui fut bien souvent dérangé par la suite.
Références
Catégorie : Histoire du téléphone
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