- De la certitude
-
De la certitude est un recueil d'aphorismes écrit par Ludwig Wittgenstein et publié de façon posthume.
La rédaction de ce texte s'étale vraisemblablement de 1949 à 1951, les plus anciens aphorismes étant datés d'avant 1950 (la datation de l'auteur n'est pas elle-même conservée avec netteté dans la traduction française parue chez Gallimard). Ses dernières lignes (Proposition 676) furent écrites deux jours avant que l'auteur ne succombe à un cancer, laissant ainsi l'ouvrage inachevé.
Sommaire
Présentation générale du texte
Wittgenstein, selon une méthode qu'il avait déjà employé dans ses ouvrages précédents, use d'aphorismes (676 au total) de taille inégale : l'auteur, à partir d'une mise en situation et d'exemples concrets (« Je sais que je suis un être humain » ; « Je sais que ceci est un arbre » ; « Je rêve » ; « C'est un coup du sort étrange : tous les hommes dont on a ouvert le crâne avaient un cerveau ») questionne le lecteur sur le thème de la certitude.
L'auteur, pour arriver à son but, subdivise son ouvrage selon les exemples qu'il emploie, les disséquant et cherchant par ailleurs à en comprendre le sens ou le non-sens.
Le but de Wittgenstein ne se borne pas à donner un cadre aux verbes savoir et croire, ni de seulement étudier les circonstances par lesquelles on les emploie : jeux de langage, les deux termes véhiculent aussi d'autres problématiques comme la base de la logique, l'existence des objets extérieurs (Ceci est une main droite ET ceci est une main gauche toutes deux distinctes), les fondements du doute... et peut-être plus important encore : la légitimité des démarches de vérification, et la façon dont elles s'entreprennent.
Un fin prématurée
Malgré la longue maladie qui touchait le philosophe, ce dernier est resté assez lucide pour continuer la rédaction de l'ouvrage, et le clore malgré lui sur le thème du rêve et de l'altération des facultés d'analyse. Concluant par la mort son chapitre sur les narcotiques, la conclusion finale sera laissée au lecteur...
Quelques extraits
1. Si tu sais que c'est là une main, alors nous t'accordons tout le reste.
2. De ce qu'à moi ou à tout le monde, il en semble ainsi, il ne s'ensuit pas qu'il en est ainsi. Mais ce que l'on peut fort bien se demander, c'est s'il y a sens à en douter.
45. La nature du calcul, nous en avons fait connaissance en apprenant à calculer.
109. "Une proposition empirique est susceptible de vérification" (disons nous). Mais comment? Et par quoi?
160. L'enfant apprend en croyant l'adulte. Le doute vient après la croyance.
164. Vérifier, cela n'a-t-il pas un terme?
229. La terre est ronde, nous nous y tenons.
455. Tout jeu de langage repose sur ceci: mots et objets y sont reconnus. Nous apprenons que ceci est un siège aussi inexorablement que nous apprenons 2 x 2 = 4.
457. Vais-je donc dire que la certitude réside dans la nature du jeu de langage?
Voir aussi
Catégories :- Œuvre philosophique
- Œuvre inachevée
- Ludwig Wittgenstein
Wikimedia Foundation. 2010.