- Céleste Vainard
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Céleste Mogador
Pour les articles homonymes, voir Céleste (homonymie).Céleste Mogador, de son vrai nom Élisabeth-Céleste Veinard puis comtesse de Chabrillan, est une danseuse du XIXe siècle, née à Paris le 27 décembre 1824 et morte le 17 février 1909.
Sommaire
Biographie
- Jeunesse
Céleste Veinard naît à Paris dans le quartier du Temple, rue du Puits. Elle perd son père à l'âge de six ans. Son enfance n'est pas heureuse, entre une mère qui la néglige, occupée par son commerce de chapeaux, et un beau-père violent.
À 16 ans, après avoir fréquentée les lorettes (prostituées du nouveau quartier de Notre-Dame-de-Lorette), elle débute au Cirque-Olympique ou Hippodrome du boulevard du Temple dans les années 1840.
- La danseuse
Elle imagine et lance le quadrille ou cancan excentrique au Bal Mabille où elle se produisait en 1850. Cette danse exécutée par des couples à partir de figures basées sur des polkas, des valses ou des marches laissait aux danseuses des plages d'improvisation. Son surnom lui aurait été donné par Brididi[1] après qu'on eut appris le bombardement de la ville marocaine de Modagor, aujourd'hui Essaouira, le 15 août 1844.
-— Oh ! mais, dit-il (Brididi), me tirant par le bras, j'aurais moins de peine à défendre Mogador que ma danseuse !... Tiens, cria-t-il bien haut, je vous appelle Mogador ![2]
Elle rencontre quelques années plus tard le comte Lionel de Moreton Chabrillan[3], Le jeune aristocrate l'invite au château du Magnet dont il vient d'hériter, dans l'Indre. Réconciliations, ruptures, finalement elle reprend sa vie à Paris. Pour lui prouver son amour, le comte fait construire à Céleste l'Ermitage de la Maison Rouge, au Poinçonnet, dans l'Indre (1850).
Se retrouvant dans l'impossibilité de recouvrir ses dettes, le comte s'échappe en Angleterre, puis en Australie. Céleste se bat pour récupérer le château par des procès à Paris, Châteauroux (Indre) et Bourges (Cher) en réussissant à prouver qu'elle a payé le château elle-même.
En plein succès de théâtres à Paris, elle se fait emmener de force à Londres par son comte, revenu la chercher, pour s'y marier en 1854, au grand dam de la famille du marié : elle devient Comtesse de Chabrillan. Son mari nommé consul de France à Melbourne, elle suit son époux en Australie. Elle met à profit cette période Austalienne, où la bonne société refuse de la recevoir pour étudier et compenser sa jeunesse illettrée. Elle se met à écrire ses mémoires, l'ouvrage paru en 1854 sous le titre Adieu au monde, Mémoires de Céleste Mogador[4]. Mais la vie à Melbourne ne lui plaît pas et elle rentre en France.
Le comte de Chabrillan meurt à Melbourne en 1858. Ils se sont revus une dernière fois avant sa mort lors d'un congé qui l'a conduit en France quelques temps.
Elle doit revendre son Ermitage de la Maison Rouge au Poinçonnet puis prend en 1865, la direction d'un théâtre, les Folies-Marigny, aux Champs-Élysées; au bout d'un an, elle est contrainte de renoncer à son exploitation, et c'est un syndic de faillite qui liquide l'entreprise. Après la faillite du théâtre, elle se retire au Vésinet où elle fait construire une maison inspirée des demeures coloniales de Melbourne. Elle baptise cette maison Chalet Lionel. Elle a pour voisin le compositeur Georges Bizet avec qui elle se lie d’amitié.
Après la Guerre de 1870, elle fait don du Chalet Lionel à la Société de secours aux Alsaciens-Lorrains qui y établira un orphelinat et s’installe dans une maison plus modest, toujours au Vésinet qu'elle baptise le Chalet des Fleurs.
Vers 1885, elle découvre et lance Louise Weber qui deviendra célèbre sous le pseudonyme de La Goulue.
Elle passera la fin de ses jours dans un asile de vieillards de la rue de Martyrs à Paris. Elle y meurt le 18 février 1909. Elle est inhumée au cimetière du Pré-Saint-Gervais. Ses restes ont été ramenés au cimetière du Poinçonnet en 1993.
Hommage
Extrait de Les Reines de Mabille de Gustave Nadaud[5]
Dans ton rapide essor,
Je te suis Mogador,
Partage mon destin,
Fille des cieux… et du quartier Latin.
En te faisant si belle d’élégance,
Ton père eût dû songer en même temps
À te doter d’un contrat d’assurance
Contre la grêle… et d’autres accidents.
Œuvres de la comtesse de Chabrillan
- Adieux au monde. Mémoires de Céleste Mogador, 1854
- les Voleurs d'or, 1857
- Sapho, 1858
- Miss Powel, 1859
- Est-il fou?, 1860
- Un miracle à Vichy, 1861
- Les Mémoires d'une honnête fille , 1865
- Les deux sœurs, 1876
- Un deuil au bout du monde, 1877
- Les forçats de l'Amour, 1881
- Marie Baude, 1883
- Un drame sur le Tage, 1885
- Pièces de théâtre
- Les voleurs d'or, drame en cinq actes, 1866
- Les Crimes de la mer, drame en cinq actes, 1869
- Les Revers de l'Amour, comédie en cinq actes, 1870
- L'Américaine, comédie en cinq actes, 1870
- Pierre Pascal, drame en cinq actes, 1885
Sources
- L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, vol. LXI, no 1253, 20 avril 1910.
- Cancan!, David Price, ed.Cygnus Arts, 1998
- Source pour le surnom
- Céleste Mogador, une reine de Paris, Pierre-Robert Leclercq, ed. Table Ronde, 1996
- Union Indre, no 65, 2ème trimestre 2009.
Notes et références
- ↑ Danseur du Bal Mabille, il fut le professeur de Celeste Mogador.
- ↑ Mémoires, page 288.
- ↑ Paul Josselin Lionel Guigues de Moreton de Chabrillan, (30 novembre 1818 - 29 décembre 1858).
- ↑ L'ouvrage fut saisi, et réimprimé en 1858.
- ↑ Gustave Nadaud (1820-1893) est un chansonnier français.
Liens externes
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