- Culte de l'offensive
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Le culte de l'offensive fait référence à un dilemme stratégique où les chefs militaires croient que les avantages de l'offensive sont si grands qu'aucune force défensive ne peut la repousser. Le premier qui attaquerait serait celui qui remporterait la victoire. Par conséquence, tous les belligérants choisissent d'attaquer. Le culte de l'offensive est souvent évoqué pour expliquer les causes de la Première Guerre mondiale mais aussi les lourdes pertes que chaque pays essuie dans les premiers mois de la guerre.
Sommaire
Politiques internationales
Dans le cadre des relations internationales, le culte de l'offensive nourrit les théories du dilemme de sécurité et du réalisme offensif en affirmant que conquérir est facile et que la sécurité est difficile à obtenir en adoptant une position défensive. Les institutionnalistes libéraux affirment quant à eux que c'est un problème d'engagement[1], et que la guerre préventive résultant du dilemme de sécurité est assez rare[2].
Première Guerre mondiale
Le culte de l'offensive est l'une des pensées dominantes chez beaucoup de chefs politiques et militaires avant la Première Guerre mondiale, ce qui a contribué de manière significative à l'escalade des hostilités et devenant ainsi l'une des causes principales de la Première Guerre mondiale, ces chefs pensant en effet pouvoir paralyser leurs ennemis en déclenchant l'offensive, toute attente étant synonyme de défaite.
Les théoriciens militaires de l'époque tiennent généralement l'offensive pour extrêmement importante. Cette théorie encourage tous les belligérants à attaquer en premier pour gagner l'avantage. La plupart veulent mobiliser le plus vite possible pour éviter d'être acculé à la défense. Certains analystes ont expliqué que la mise en place de la mobilisation était si rigide qu'il était impossible de l'arrêter une fois lancée sans risquer une désorganisation militaire et une rupture dans le pays. Les possibilités diplomatiques deviennent donc réduites bien qu'elles aient existé.
Le Plan Schlieffen allemand en est un des exemples. Il est basé sur une approche offensive préparé par des officiers tels Helmuth Johannes Ludwig von Moltke. Il doit être exécuté pour obtenir la victoire en l'espace du premier mois de la guerre. Toutefois, la contre-offensive française près de Paris, la Première bataille de la Marne combinée à des offensives russes rapides, met fin à l'offensive allemande et débouche sur la guerre de tranchées. Les Allemands ne sont pas les seuls à avoir suivi le culte de l'offensive. L'armée française est aussi fidèle à cette doctrine supportée entre eux par Ferdinand Foch, Joseph Joffre et Louis Loyzeau de Grandmaison[3].
Le culte de l'offensive mène à de lourdes pertes humaines. Les combats de la Première Guerre mondiale favorise alors des stratégies défensives. D'ailleurs, pendant la Seconde Guerre mondiale, les chefs militaires essaient d'éviter les offensives à tout prix, c'est la Drôle de guerre.
Bibliographie
- (en)Stephen Van Evera, The Cult of the Offensive and the Origins of the First World War, International Security, Vol. 9, N°1, 1984, p.58-107.
- (en)Jack Snyder, Civil-Military Relations and the Cult of the Offensive, 1914 and 1984, International Security, Vol. 9, N°1, 1984, p.108-146.
- (en)Echevarria II A.J., The 'Cult of the Offensive' Revisited: Confronting Technological Change Before the Great War, Journal of Strategic Studies, Volume 25, N°1, mars 2002, p.199-214.
- (en)Azar Gat, The Development of Military Thought: The Nineteenth Century, Oxford University Press, 1992, ISBN 0-19-820246-6
- (en)John R. Carter, Puissance aérienne et culte de l'offensive
Notes et références
- (en)Robert Powell, 2006, War as a Commitment Problem.
- (en)Dan Reiter, 1995, Exploding the Powder Keg Myth : Preemptive Wars Almost Never Happen
- Jean-Baptiste Duroselle, La Grande Guerre des Français 1914-1918, Perrin, 2002, p.75.
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