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Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires
L’Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBTO, en anglais : Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty Organization) a pour rôle de détecter toute explosion atomique sur la planète et d'en faire part aux pays signataires du contrat, pour prendre des mesures afin d'empêcher les puissances nucléaires actuelles de poursuivre leurs essais, et les états ne disposant pas de l'arme atomique de s'en doter.
Elle dispose d'instruments de mesure (sismographes, stations infrasounds, analyses de particules radioactives dans l'air) réparties sur toute la planète, envoyant les informations prélevées au siège de l'organisation, à l'ONU à Vienne.
Sommaire
Statut
Le "Comprehensive (Nuclear) Test Ban Treaty" (CTBT ou "traité d'interdiction complète des essais nucléaires") n'est pas encore entré en vigueur, ce qui ne sera possible que 180 jours après la ratification par le dernier des 44 pays de "l'annexe 2" (liste de pays dont la signature puis la ratification est nécessaire pour l'entrée en vigueur du traité, et donc permettre à l'organisation de faire son travail correctement). L'OTICE n'est donc pas encore une organisation opérationnelle (officiellement, puisque officieusement elle en a déjà tous les moyens, mais n'a pas le droit légal de les appliquer _ notamment les "inspections sur le site" _). Depuis 1997, la commission préparatoire (preparatory commisson) s’occupe de préparer l'organisation à l'entrée en vigueur du traité.
En mai 2009, 41 des 44 États de l'annexe deux avaient signé le traité (manquent l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord) et 35 l'on ratifié (manquent la Chine, Égypte, Indonésie, Iran, Israël et les États-Unis), ce qui rend l'entrée en vigueur du traité improbable à moyen terme et compromet la raison même d'exister de l'organisation.
Mandat
Le rôle de la commission préparatoire (Preparatory Commission) est de préparer l'organisation à l'entrée en vigueur du traité en établissant le système de surveillance international (composé de 337 stations sur toute la planète -International Monitoring System-, le centre international d'étude des données recueillies -International Data Center-, et le réseau de communication de ces information -Global Communication Infrastructure-). La commission a aussi pour but de définir le protocole de vérifications sur place (une fois le traité en vigueur, si une explosion atomique est soupçonnée, une équipe de chercheurs de l'OTICE devrait se voir accordée le droit de parcourir la zone supposée de l'explosion pour y rechercher des preuves de son existence).
Départements directement liés au système de détection
International Monitoring System (IMS)
Une fois complété le réseau de station de l'IMS comportera
- 170 stations sismiques: 50 primaires et 120 auxiliaires. Les stations Primaires délivrent leurs relevés en temps réel, et les stations secondaires seulement sur demande. Le problème est de faire la distinction entre les tremblements de terres quotidiens détectés sur terre et une explosion atomique (note : une énorme explosion atomique pourrait aussi être relevée).
- 11 stations hydro-acoustiques dans les océans détectant les « vagues » (ondes sous marines), comme celles provoquées par une explosion sous-marine (même très lointaine). Six d'entre elles utilisent des microphones sous marins qui transmettent leurs informations par câble à des stations côtières. Les cinq autres (T-phase stations) utilisent des sismographes pour détecter les ondes sous-marines une fois converties en ondes sismiques au contact du socle rocheux de l'île.
- 60 stations infrason utilisant des microbarographe (appareils dotés de senseurs de pression acoustique) pour détecter les ondes sonores de très basse fréquence résultant de phénomènes de d'ampleur. Ces stations sont constituées de 4 à 8 détecteurs distants de 1 à 3 km. Les informations des différents détecteurs permettent de distinguer un phénomène naturel ou humain (éruption volcanique, phénomènes météorologiques, entrée atmosphérique d'une météorite ou de débris spatiaux, lancement de fusée ou passages d'avions supersoniques) d'une explosion atomique.
- 80 stations radionucléides recherchant le taux de particules radioactives présentes dans l'air afin de détecter une éventuelle explosion atmosphérique (ou les relâchements radioactifs dans l'athmosphère d'une explosion sous-marine ou souterraine), ce qui est la preuve ultime et indéniable d'une explosion atomique.
L'analyse des données fournies par toutes ces stations et leur mise à disposition aux États signataires permet de contrôler les activités atomiques menées sur terre avec une précision inégalée. Seuls trois pays sont dotés d'un tel système : la France, la Russie, et les États-Unis. On peut donc dire que le rôle de l'OTICE est également un rôle de "démocratisation" des informations concernant l'activité atomique sur terre, afin d'être sûr que ces information ne soient pas retenues par le peu de puissances y ayant accès par elles-mêmes. De plus, son réseau est le plus international et complet, et est donc destiné à terme à devenir le plus performant. Il faut aussi noter qu'une fois complété, le réseau sera amélioré pour faire face à d'éventuelles tentatives de dissimulations d’essais nucléaires et le rendre plus précis. Le nombre important de stations devrait lui permettre de rester opérationnel même au cas où quelques stations seraient en panne. Ce qui devrait éviter la reproduction d'un évènement tel que l'incident Vela (anglais): un flash qui et supposé être l'explosion de la première bombe atomique israélienne, mais que les États-Unis n'ont toujours pas pu prouver car une part de leur matériel de détection était défectueux.
Communications et infrastructures (GCI)
Les informations de toutes ces stations sont transmises via câble et satellite au centre international de collecte des données (CTBTO International Data Centre, ou IDC) à Vienne grâce à un réseau mondial de communication, gestion de données et de stations, appelé GCI (Global Communications Infrastructure). Le satellite (VSAT) est bien sur le principal moyen de transfert des données.
En juillet 2005, plus de 50% des stations fonctionnaient et envoyaient des données au CTBTO par le biais du GCI.
Centre international de collecte des données (IDC)
Le International Data Center (IDC) enregistre et analyse les informations de l'IMS qui lui sont fournies grâce au GCI, ce qui représente 5 gigabytes par jour. Ils utilisent des custom software pour générer des rapports automatiques au sujets des événements significatifs qui sont ensuite étudiés par des analystes entraînés pour cette tâche. Ceci permet l'élaboration de bulletins réguliers aux états signataires, dont la qualité (véracité des faits relevés et explications avancées) est assurée par ce système de travail.
L'IDC gère une base de données (les informations transmises par les stations et enregistrées) d'une capacité totale de 125 terabytes, ce qui correspond à plus de 10 ans d'archivage des donnés.
Les États signataires ont un accès direct et entier aux informations fournies par les stations de l'IMS (quelles soient brutes ou déjà analysées), pour permettre des vérifications, ou un usage civil (par exemple, l'utilisation de ces stations pour le système international d'alerte aux tsunamis (anglais) dans l'océan Indien, pour que ne se reproduisent plus de telles catastrophes.
Inspections sur le site (OSI)
Si un événement détecté par l'IMS ou d'une autre façon (et dans le cas ou le CTBT serait entré en vigueur) laisse à penser qu'une explosion atomique a eu lieu, une inspection sur le site (On Site Inspection, ou OSI) serait alors conduite, si au moins 30 des 51 membres du conseil exécutif du CTBTO y sont d'accord, pour statuer de la véracité des doutes liés aux données relevées. Un espace pouvant aller jusqu'à 1 000 km carrés serait alors délimité et inspecté par une équipe allant jusqu'à 40 personnes.
Pourtant, si jamais une telle équipe arrivait à faire son travail, et prouvait l'existence d'une explosion, il est dit que l'ONU devrait débattre d'éventuelles sanctions contre le pays ayant enfreint le traité, mais ces sanctions ne sont pas définies... ce qui rend le rôle opérationnel de l'organisation encore plus improbable, c'est pourquoi il ne faut pas oublier que son rôle principal est de transmettre les informations recueillies à tous les États signataires.
Informations complémentaires
Quelques chiffres
Le CTBTO Provisional Technical Secretariat (CTBTO PTS) a commencé son travail le 17 mars 1997.
Le premier secrétaire exécutif était M. Wolfgang Hoffmann (Allemagne), et a laissé sa place à M. Tibor Tóth (Hongrie) le 1er août 2005.
Le budget est financé en dollars et euros pour un montant de 51 millions de dollars et 42,5 millions d'euros en 2005 soit 105 millions de dollars suivant le taux de change retenu par le CTBTO à l'époque.
Le CTBTO employait 265 personnes de 72 pays différents en janvier 2005.
Le siège du CTBTO se trouve au Vienna International Centre, ainsi que l'AIEA, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel.
États de l'Annexe 2
Cette liste est celle des États dont la signature et la ratification du traité est nécessaire à son entrée en vigueur. En-dessous de chaque pays vous trouverez à gauche la date de signature, et à droite, celle de la ratification (sauf si bien sûr ils n'ont pas ratifié, ni même signé le traité).
- Algérie
15 OCT 1996 11 JUL 2003
- Argentine
24 SEP 1996 04 DEC 1998
- Australie
24 SEP 1996 09 JUL 1998
- Autriche
24 SEP 1996 13 MAR 1998
- Bangladesh
24 OCT 1996 08 MAR 2000
- Belgique
24 SEP 1996 29 JUN 1999
- Brésil
24 SEP 1996 24 JUL 1998
- Bulgarie
24 SEP 1996 29 SEP 1999
- Canada
24 SEP 1996 18 DEC 1998
- Chili
24 SEP 1996 12 JUL 2000
- Chine
24 SEP 1996
- Colombie
24 SEP 1996 29 JAN 2008
- Democratic People`s Republic of Korea
- Democratic Republic of the Congo
04 OCT 1996 28 SEP 2004
- Égypte
14 OCT 1996
- Finlande
24 SEP 1996 15 JAN 1999
- France
24 SEP 1996 06 APR 1998
- Germany
24 SEP 1996 20 AUG 1998
- Hongrie
25 SEP 1996 13 JUL 1999
- Inde
- Indonésie
24 SEP 1996
- Iran (Islamic Republic of)
24 SEP 1996
- Israël
25 SEP 1996
- Italie
24 SEP 1996 01 FEB 1999
- Japon
24 SEP 1996 08 JUL 1997
- Mexique
24 SEP 1996 05 OCT 1999
- Pays-Bas
24 SEP 1996 23 MAR 1999
- Norvège
24 SEP 1996 15 JUL 1999
- Pakistan
- Pérou
25 SEP 1996 12 NOV 1997
- Pologne
24 SEP 1996 25 MAY 1999
- Republic of Korea
24 SEP 1996 24 SEP 1999
- Roumanie
24 SEP 1996 05 OCT 1999
- Russian Federation
24 SEP 1996 30 JUN 2000
- Slovaquie
30 SEP 1996 03 MAR 1998
- Afrique du Sud
24 SEP 1996 30 MAR 1999
- Espagne
24 SEP 1996 31 JUL 1998
- Suède
24 SEP 1996 02 DEC 1998
- Suisse
24 SEP 1996 01 OCT 1999
- Turquie
24 SEP 1996 16 FEB 2000
- Ukraine
27 SEP 1996 23 FEB 2001
- United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
24 SEP 1996 06 APR 1998
- États-Unis d’Amérique
24 SEP 1996
- Viêt Nam
24 SEP 1996 10 MAR 2006
Problème des tests subcritiques
Il faut noter que les États-Unis et la Russie poursuivent la recherche en armes atomiques depuis 2000 environ en réalisant des tests subcritiques (n'entraînant pas de réaction en chaine du plutonium). Ces tests permettent de poursuivre la recherche en armement nucléaire et développer de nouvelles bombes sans les faire exploser, ce qui contourne le traité et incite les pays non détenteurs d'armes atomiques à ne pas le respecter non plus. (pb confirmation date États-Unis et Russie -- autres États menant ces tests ?)
Liens
Traduction presque complète de l'anglais Site du CTBTO (en anglais)
Catégories : Traité de désarmement | Diplomatie | Association ou organisme du secteur de l'énergie nucléaire
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