- Accords de Jamaïque
-
Accords de la Jamaïque
Les accords de la Jamaïque font suite à la réunion de Kingston en Jamaïque les 7 et 8 janvier 1976, du Comité intérimaire du Fonds monétaire international (FMI) qui met un terme définitif au système monétaire de parités fixes mais ajustables. Après l'échec du Système monétaire européen, les responsables européens cherchent une nouvelle approche pour assurer la stabilité de leurs monnaies. Au même moment, le 8 janvier 1976, les ministres des Finances qui forment le Comité intérimaire du Fonds monétaire international (FMI) présidé par le ministre belge Willy De Clercq, adoptent à Kingston une réforme du système monétaire international. Les "Accords de la Jamaïque" légalisent en effet le système des taux de changes flottants et mettent fin au régime des parités fixes mais ajustables. Il ne s'agit en fait que d'une régularisation, les monnaies flottant depuis le 19 mars 1973.
Les accords de la Jamaïque s'appuient sur trois dispositions essentielles :
- l'abandon du système des taux de changes fixes et la légalisation du nouveau système de taux de change.
- le rôle de surveillance attribué au FMI.
- l'élimination du rôle de l'or au sein du Système monétaire international et place prépondérante accordée aux Droits de tirage spéciaux (DTS).
Il faut néanmoins préciser que si ces accords font la part du feu, c'est à dire prennent acte du fait que des pays ont renoncé depuis la seconde dévaluation du dollar en 1973 à avoir des parités fixes, les objectifs sont réaffirmés :
"En reconnaissant que l'objectif essentiel du système monétaire international est de fournir un cadre qui facilite l'échange de biens, de services, et de capital parmi les pays, et qui soutient une croissance économique saine, et qu'un objectif principal consiste dans la poursuite du développement des conditions de l'ordre qui est à la base de la stabilité économique et financière, chaque membre s'engage à collaborer avec le fonds et les autres membres pour assurer des mécanismes ordonnés de change et pour promouvoir un système de taux de change stables." [1]
Ce rappel des objectifs de base des accords initiaux pris à Bretton Woods est un hommage du vice à la vertu, exigé par les européens et accepté par les américains parce qu'il n'est en rien contraignant.
En fait la surveillance du FMI ne s'exercera jamais sur les Etats-Unis dont la monnaie connaîtra des fluctuations très fortes (du simple au double) et dont les déficits de balance de paiement provoqueront une immense émission de crédits à l'origine de nombreuses crises.
La dette totale des Etats-Unis qui représentait environ 180% du PIB en 1976 atteindra 356.7% du PIB en juin 2008 (6.788,1 milliards de dollars)[2]. L'effondrement de cette pyramide de dettes est à la source de la crise très forte que subit le monde depuis septembre 2008.
Les accords de la Jamaïque auront permis au FMI de perdurer administrativement alors qu'il a perdu le rôle réel et central que lui attribuaient les accords de Bretton Woods.
La crise d'identité du FMI ne cessera cependant de s'aggraver, les directeurs successifs cherchant un rôle essentiellement du côté des pays émergents. Après les très fortes contestations que ces politiques ont provoqué un peu partout, le FMI cessera tout rôle actif et finira par être présidé par des personnalités politiques heureuses d'une position honorifique internationale momentanée permettant de briguer des postes élevés dans leur propre pays.
Le conflit entre européens et américains qui s'étaient cristallisés à Kingston se retrouve identiquement dans les discussions actuelles visant à donner au FMI un rôle de contrôle beaucoup plus importants à la suite de l'effondrement financier qui vient de se produire.
Références
Articles connexes
Liens externes
Texte des accords sur le site de l'ENA
- Portail de l’économie
- Portail de l’histoire
Catégories : Forex | Histoire économique | 1976
Wikimedia Foundation. 2010.