- Crise d'Oka
-
La crise d'Oka est une crise politique qui opposa la nation mohawk aux États québécois et canadien, durant l'été 1990 (11 juillet - 26 septembre). La crise demandera l'intervention de l'armée canadienne après l'échec d'une intervention de la Sûreté du Québec.
Sommaire
Historique
Contexte
Les relations entre Agniers et Québécois sont tendues. La tension monte lorsque le maire de la ville d'Oka décide d'accorder un permis à un promoteur Québécois afin d'agrandir un terrain de golf et de réaliser un projet domiciliaire. Auparavant, le gouvernement canadien, tuteur des Amérindiens, avait empêché les Mohawks de conclure une entente pour acheter ce terrain.
En rasant un bosquet de pins, les promoteurs rasent sans le savoir une partie d'un cimetière ancestral mohawk.
Déroulement
Le 11 mars 1990, une barricade empêchant l'agrandissement du terrain de golf est érigée par les Mohawks sur un petit chemin de terre accédant donnant accès à la pinède. La Cour supérieure du Québec ordonne son démantèlement le 10 juillet, par une injonction[1].
Le 11 juillet 1990, plusieurs Mohawks, appuyés par des membres d'autres nations iroquoises équipés d'armes automatiques (AK-47, M16 et mitrailleuse Browning M2 provenant des États-Unis) organisent une résistance, notamment en montant des barricades sur le pont Mercier, reliant l'île de Montréal à sa rive sud, située près de la réserve mohawk de Kahnawake[1]. Pour tenter de mettre fin au soulèvement, le gouvernement du Québec envoie la Sûreté du Québec (SQ). Les Mohawks armés, surnommés Warriors (guerriers en anglais), repoussent la police. Malheureusement, dans la confusion, un policier, le caporal Marcel Lemay est tué[2].
Devant ces activistes mohawks, le chef du Parti québécois, Jacques Parizeau, à titre de chef de l'opposition officielle au gouvernement du Québec, fait pression sur le premier ministre Robert Bourassa, pour que ce dernier demande l'aide de l'armée canadienne pour mettre fin aux actions des paramilitaires mohawks[3]. Le Royal 22e Régiment est intervenu, démontant la totalité des barricades et désarmant ceux-ci sans perte humaine. Le maire d'Oka a finalement abandonné le projet d'expansion du golf.
Impacts sociaux
À la suite du décès du caporal Lemay, une partie de la population québécoise est gagnée d'un ressentiment contre la cause mohawk. C'est dans ce contexte qu'une manifestation a lieu à ville LaSalle (près du pont Mercier) au cours de laquelle on brûle un mannequin représentant un autochtone en scandant le « Québec aux Québécois » (slogan nationaliste des années 1970)[4].
Notes et références
- Archives La bande d'Oka, Radio-Canada. Consulté le 16 janvier 2010.
- Il y a 15 ans éclatait la crise d'Oka sur http://www.radio-canada.ca, Société Radio-Canada, 11 juillet 2005 (dernière mise-à-jour)
- Classiques des sciences sociales, UQAC
- Université de Sherbrooke - Bilan du siècle : La Crise d'Oka
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Jessica Murphy, «Vingt ans après la crise d’Oka, le vide juridique persiste», Le Devoir, 10 et 11 juillet 2010
- Robin Philpot, Oka: dernier alibi du Canada anglais, Les Intouchables, 2010, 232 p.
- Pierre Trudel, Oka, 20 ans plus tard. Les dessous d’un conflit historique, Le Devoir, 10 et 11 juillet 2010
Filmographie
Liens externes
- Bilan du siècle : 11 mars 1990 - Début de la Crise d'Oka, Université de Sherbrooke
- Reportage sur les enjeux, Radio-Canada
- Reportage sur la crise, Radio-Canada.
Wikimedia Foundation. 2010.