- Corybantes
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Dans la mythologie grecque, les Corybantes (en grec ancien Κορύϐαντες / Korúbantes), appelé Kurbantes en Phrygie, et Koryvandes dans la translittération moderne grecque, sont des danseurs coiffés d'un casque qui célèbrent le culte de la Grande Déesse phrygienne Cybèle en jouant du tambourin et en dansant. Les Curètes[1] sont, quant à eux, les neuf danseurs adorateurs de Rhéa, l'homologue crétoise de Cybèle ; . Virgile confond Corybantes et Curètes (Enéide, III)..
Les Corybantes sont des hommes en armure, qui suivent le rythme des tambourins, des cors, des flûtes et des cymbales (Lucrèce, II, 600-643), et le marquent avec leurs pieds. La danse, selon la pensée grecque, était une des activités éducatrices, comme la fabrication du vin ou la musique. La danse en armure (la « danse pyrrhique » ou simplement la « pyrrhique ») était un rituel d'initiation pour les jeunes hommes qui « arrivent à leur majorité » et était liée à la célébration d'une victoire à la guerre.
L'helléniste français Henri Jeanmaire a montré que les Curètes aussi bien que le Zeus crétois (appelé « le plus grand kouros » dans des hymnes crétois) était en liaison étroite avec le passage des jeunes hommes à l'âge de virilité dans certaines villes crétoises[2].
Les Corybantes phrygiens ont été souvent confondus avec d'autres fraternités masculines extatiques, comme les Dactyles du mont Ida ou les Curètes crétois, divinités de la jeunesse (kouroi) qui servaient de gardiens pendant la petite enfance de Zeus. Dans le récit grec de sa naissance, le rite des lances et des boucliers qui s'entrechoquent, est interprété comme servant à couvrir les cris du petit enfant-dieu et à empêcher que son père Cronos le découvre. Ovide dans ses Métamorphoses les fait naître de l'eau de pluie, Ouranos fertilisant Gaïa, ce qui pourrait rapprocher ce rite des Hyades des Pélasges. Selon le pseudo-Apollodore, ils sont les fils d'Apollon et de la Muse Thalie. Selon une version encore, ils sont les fils de Zeus et de la Muse Calliope.
Les Corybantes ou Curètes président aussi à la petite enfance de Dionysos, un autre dieu né bébé et de Zagreus, un enfant crétois de Zeus. L'extase sauvage qui accompagne leur culte peut se comparer à celle des Ménades, des femmes qui suivaient Dionysos.
Il existait plusieurs « tribus » de Corybantes, entre autres les Cabires, les Corybantes de l'Eubée et les Corybantes de Samothrace. Hoplodamos et ses géants étaient comptés au nombre des Corybantes et le Titan Anytos était considéré comme un Curète.
Notes
- On peut orthographier de différentes manières le mot Curètes selon la transcription : Kurètes, Courètes, Kourètes
- Couroi et Courètes : essai sur l'éducation spartiate et sur les rites d'adolescence dans l'antiquité hellénique, Lille, 1939
Sources
- Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 3, 4).
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 55, 8).
- Ovide, Fastes [détail des éditions] [lire en ligne] (IV, 179-214), Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne].
- Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne] (X, 3, 19).
- Virgile, Énéide [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 111).
Liens externes
- « Le matin des Hommes-Dieux : étude sur le chamanisme grec », étude de Michaël Martin sur le site de l'Université libre de Louvain
Catégories :- Divinité grecque mineure
- Danse dans la mythologie grecque
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