- Convention montagnarde
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En France, la Convention montagnarde, du 2 juin 1793 au 9 thermidor an II (27 juillet 1794), est la deuxième période de l'histoire de la Convention nationale dominée par les Montagnards après l'éviction des Girondins.
Malgré la proclamation d'une Constitution très démocratique (Constitution de l'an I, 1793), les députés montagnards, sous la pression de circonstances dramatiques - insurrections fédéralistes, guerre de Vendée, échecs militaires, aggravation de la situation économique - décidèrent d'instaurer une véritable dictature révolutionnaire exercée dans la réalité par le Comité de salut public et le Comité de sûreté générale.
La Terreur fut renforcée, des mesures économiques dirigistes furent décidées afin d'enrayer la crise (loi sur l'accaparement, loi du maximum général, taxation du prix des grains). La levée en masse, l'instauration d'un véritable service militaire obligatoire, la mobilisation de toutes les énergies en faveur d'une véritable économie de guerre (la recherche du salpêtre pour la poudre, la mobilisation des savants, le remplacement des généraux incompétents, traîtres ou récalcitrants à adopter la stratégie offensive du Comité de salut public, remplacés par de jeunes officiers issus des rangs et clairement républicains, parmi lesquels Hoche, Jourdan, Marceau, mais aussi Pichegru ou Bonaparte) assura des victoires décisives aux républicains. Mais les dissensions entre les Montagnards ne tardèrent pas à apparaître.
Après avoir tenté une politique d'équilibre entre les factions, le Comité de Salut public, dominé par la figure de Maximilien de Robespierre, très populaire parmi le peuple, décida l'élimination des Hébertistes (ultra-révolutionnaires), puis des Indulgents (modérés dirigés par Georges Danton), qui menaçaient le gouvernement révolutionnaire. Reprenant peu à peu le contrôle du pays, après l'anarchie qui avait prévalu lors de la guerre civile de 1793 et favorisé le développement d'une violence incontrôlée, le gouvernement révolutionnaire tenta d'asseoir la République en instaurant une classe de petits propriétaires (loi sur le partage des communaux, décrets de ventôse...) et une morale républicaine (institutions civiles, projets d'éducation du peuple).
Cependant, la lassitude des députés modérés de la Convention désireux d'abandonner la dictature révolutionnaire et la Terreur pour revenir à un régime constitutionnel et à une politique économique libérale (la victoire de Fleurus écartant la menace d'une invasion de la France et ne justifiant plus, à leurs yeux, le maintien de la Terreur) et le conflit entre le Comité de sûreté générale et le Comité de Salut Public amenèrent la chute de la Terreur, qui fut celle de Robespierre et de ses amis, lesquels payèrent pour la clique de Barère, le 9 thermidor an II (27 juillet 1794).
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