- Contradiction
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Une contradiction existe lorsque deux affirmations, idées, ou actions s'excluent mutuellement.
Être non contradictoire apparaît comme essentiel à toute personne soucieuse de découvrir ce qu'est « la raison », et de ce que signifie pour elle être « raisonnable ».
La contradiction est une relation existant entre deux ou plusieurs termes ou deux ou plusieurs propositions dont l’un(e) affirme ce que l’autre nie : « A » et « non-A » sont contradictoires, les phrases « Tous les hommes sont barbus » et « Quelques hommes ne sont pas barbus » sont contradictoires.
Toutefois une unique phrase peut être en soi une contradiction ; pour la simple raison que deux phrases, qui se contredisent, peuvent toujours être réunies en un phrase par la conjonction « et ». On peut donc (également) définir une « contradiction » par :
« Une contradiction est une phrase fausse par elle-même ». Sommaire
logique formelle
En logique formelle (c.-à-d. lorsque la proposition est exprimée dans la langage formel des mathématiques). la phrase « A et non-A » est l'exemple le plus caractéristique de contradiction. En définitive, toute contradiction peut être reformulée sous cette forme.
Une preuve de l'absurdité de la contradiction
C'est un théorème du calcul des propositions, nous pouvons dériver n'importe quoi d'une contradiction. La démonstration est la suivante
- A ; prémisse
- non A ; prémisse contradictoire avec A
- non A ⇒ (non A ou B)
- non A ⇒ (A ⇒ B)
- A ⇒ B ; car non A est un prémisse
- B ; car A est un prémisse
C'est l'explosion logique. Un système d'axiomes qui permet de démontrer un théorème qui est une contradiction permet de démontrer n'importe quoi (par exemple que 1=0, ou 1=1, ou 1=2, etc.). Un tel système d'axiomes n'a donc aucun intérêt.
« A et non-A » est une phrase fausse. Autrement dit, il est possible de démontrer à l'aide du calcul des propositions que le contraire d'une contradiction est toujours vrai. Ceci est utilisé dans le cadre du raisonnement par l'absurde. Ceci conduit également certain système formel (coq par exemple) à interdire le raisonnement par l'absurde pour ne pas générer de contradiction.
langage courant
Dans le langage courant, la nature contradictoire d'une phrase devient subjective. Avant d'expliquer cela, précisons la définition (de manière un peu naïve) :
« par elle-même » signifie que l'on peut assurer (démontrer) la fausseté de la phrase sans faire appel à une affirmation ou une information complémentaire. Ainsi, par exemple, la phrase « le ciel est vert » n'est pas une contradiction, car établir sa fausseté nécessite l'observation du ciel (l'on dira alors que « le ciel est vert » contredit l'observation). En revanche « le ciel est bleu et vert » est une contradiction quelle que soit la couleur du ciel.
Ces propos sont critiquables : Il y a un nécessaire présupposé (donc des informations complémentaires) qui nous permet d'appréhender les notions de « ciel », « bleu », « vert ». Dans cet exemple, des présupposés (suffisant pour valider le propos) seraient :
- nous ne connaissons pas la couleur du ciel ;
- « être bleu » et « être vert » sont des propriétés mutuellement exclusives.
Le premier présupposé est particulièrement récusable, car on peut juger que « le ciel n'est pas vert » découle de la définition du ciel ou est une vérité universellement admise. On peut également objecter, au second présupposé, que des objets peuvent être multicolores.
Ainsi, contrairement au langage formel, les présupposés du langage courant ne peuvent être considérés comme objectivement connus, ce qui laisse une part de flou dans tout propos.
L'esprit de contradiction
L'esprit de contradiction est une attitude de l'interlocuteur qui consiste à prendre souvent (voire systématiquement) le contre-pied de son locuteur. Un sain raisonnement doit fatalement faire apparaitre des divergences dans les présupposés de chacun.
principe de contradiction
Nous nommerons « principe de contradiction » cette loi qui veut qu’on ne peut affirmer et nier le même terme ou la même proposition : « Il est impossible qu’un même attribut appartienne et n’appartienne pas en même temps et sous le même rapport à une même chose »[1]. Assurément, une chose peut être blanche aujourd’hui ou d’une autre couleur demain. De même, cette chose est plus grande ou plus petite qu’une autre à un moment donné. Mais, il est impossible que ces déterminations apparaissent simultanément et s’appliquent du même point de vue à cette chose. Impossible donc qu’à la fois une chose soit et ne soit pas.
Paradoxe
De manière simpliste, un paradoxe est une double contradiction : une contradiction est un paradoxe si sa contraposée (sa négation) est également une contradiction. En d'autres termes : « Un paradoxe est une phrase qui n'est par elle-même ni vrai ni fausse. ».
Anecdotes
- Le philosophe Han Fei Zi raconte dans un de ses ouvrages l'histoire d'un vendeur d'armes très renommé qui présente deux de ses produits au roi : une lance capable de transpercer n'importe quelle défense et un bouclier résistant à toute arme. Le roi fit remarquer la contradiction évidente dans le discours du vendeur. De cette histoire, vient le mot chinois máodùn (littéralement « lance-bouclier ») signifiant « contradiction » ou « paradoxe ».
- « Il est interdit d'interdire » (Slogan publié pendant les manifestations de mai 68 en France)
Notes et références
- Aristote, Métaphysique, 1005 b 19-20
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
Catégories :- Connecteur logique
- Raisonnement mathématique
- Dialectique
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