- Constructivisme (psychologie)
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Le constructivisme, théorie de l’apprentissage, a été développé, entre autres, par Piaget, dès 1923, en réaction au behaviorisme qui, d’après lui, limitait trop l’apprentissage à l’association stimulus-réponse. L’approche constructiviste met en avant l’activité et la capacité inhérentes à chaque sujet, ce qui lui permet d’appréhender la réalité qui l’entoure[1].
Le constructivisme suppose que les connaissances de chaque sujet ne sont pas une simple "copie" de la réalité, mais une "(re)construction" de celle-ci. Le constructivisme s'attache à étudier les mécanismes et processus permettant la construction de la réalité chez les sujets à partir d'éléments déjà intégrés.
La compréhension, constamment renouvelée, s’élabore à partir des représentations plus anciennes d’événements passés, que le sujet a d’ores et déjà « emmagasinées » dans son vécu. En fait, le sujet restructure (« reconceptualise »), en interne, les informations reçues en regard de ses propres concepts : c’est le phénomène de restructuration conceptuelle à travers ses expériences.
Sommaire
Évolution depuis Piaget
Pour développer la pensée de Piaget, en sociologie, certains auteurs ont tenté de créer des 'néoconstructivismes', dont :
- le constructivisme structuraliste, que Pierre Bourdieu, professeur au Collège de France définit dans les années 1970, « comme la jonction de l’objectif et du subjectif » ;
- le constructivisme phénoménologique ou l’apport d’Alfred Schütz.
- le Constructivisme radical
En parallèle à Piaget, Lev Vygotski (Pensée et langage, 1934) a développé le socio-constructivisme. Il a mis en évidence plusieurs insuffisances du constructivisme, au niveau notamment des apprentissages scolaires :
- rôle joué par les variables sociales dans le développement,
- limites dans l’explication de la résolution de problèmes,
- structuralisme d’ordre total.
D'autres approches psychologiques viennent épauler le constructivisme et ses compétiteurs. Il s’agit :
- du cognitivisme qui, s’intéressant à l’étude des processus strictement intra-individuels, aboutit à des conceptualisations théoriques particulièrement riches, telles que : fonctionnalisme, néostructuralisme, cognitivisme développemental et néocognitivisme ;
- de l’approche psycho-sociale.
L'École de Palo Alto
Dans le cadre de l'École de Palo-Alto, Paul Watzlawick, philosophe et psychanalyste d'origine autrichienne (1921-2008), apporte sa contribution au constructivisme dans son ouvrage How Real Is Real[2] traduit en français sous le titre La Réalité de la Réalité [3]. Il y distingue notamment une réalité de premier ordre, "expérimentale, répétable et vérifiable" d'une réalité de second ordre, conventionnelle. Ainsi les propriétés physiques de l'or, métal inoxydable, sont distinctes de la valeur marchande qui lui est attribuée, deux fois par jour, dans un bureau de la City à Londres ; ou encore un petit enfant pourra percevoir un feu rouge tout aussi nettement qu'un adulte, sans pour autant savoir qu'il veut dire : "Ne traversez pas". La réalité de premier ordre "ne dit rien de la signification ni de la valeur de son contenu". Il apportera, par la suite, sa contribution au constructivisme radical sans pour autant y adhérer.
Références
- Piaget, La naissance de l'intelligence chez l'enfant, Paris, Delachaux et Niestlé, 1936 ; La construction du réel chez l'enfant, Paris, Delachaux et Niestlé, 1937.
- How Real is Real (éd. Random House, New York, 1976)
- Le Seuil, Paris, 1978
Voir aussi
- Constructivisme radical
- Constructivisme (épistémologie)
- La réalité du réel au temps du virtuel
- Lernen durch Lehren
Sources externes
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