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Constantin Heger
Constantin Georges Romain Heger (1809 – 1896) est un enseignant belge qui doit sa notoriété à Emily et Charlotte Brontë, qui sont ses élèves au cours des années 1840.
Sommaire
Premières années
Né à Bruxelles, Heger déménage à Paris en 1825 à la recherche d'un emploi. Il travaille pour un temps comme secrétaire chez un avoué. Mais le manque d'argent ne lui permet point d'entreprendre lui-même une carrière juridique. En 1829, il retourne à Bruxelles, où il devient professeur de français et de mathématiques à l'athénée royal. En 1830, il épouse sa première femme, Marie-Joséphine Noyer.
Lorsque la révolution belge éclate à Bruxelles en 1830, Heger combat sur les barricades du 23 au 27 septembre du côté des nationalistes. En septembre 1833, la femme d'Heger ainsi que son enfant meurent pendant une épidémie de choléra[1].
Heger est nommé professeur de langues, de mathématiques, de géographie et d'histoire de la Belgique au collège vétérinaire de la rue Terarken, à Bruxelles. Il continue à enseigner à l'athénée royal quand cette école déménage pour s'installer rue des Douze Apôtres en 1839. Heger fait alors la connaissance de Mlle Claire Zoë Parent (1814-1891), directrice du pensionnat pour jeunes filles tout proche, dans la rue Isabelle. Ils se marient en 1836 et ont six enfants.
La rencontre avec les sœurs Brontë
En 1842, Emily et Charlotte Brontë s'en viennent à Bruxelles pour s'inscrire au pensionnat tenu par M. et Mme Heger. Leur but est de parfaire leur connaissance des langues. Au bout de six mois d'études, elles restent au pensionnant en tant que professeurs. En retour pour le vivre, le couvert et l'enseignement qui leur est toujours dispensé, Charlotte enseigne l'anglais et Emily la musique.
Leur séjour au pensionnat de M. et Mme Heger s'arrête net lorsque leur tante maternelle, Elizabeth Branwell, qui s'est occupée de toute la maisonnée des Brontë depuis la mort de leur mère, vient à mourir en octobre 1842 d'une occlusion intestinale. Charlotte retourne seule à Bruxelles en janvier 1843 pour enseigner l'anglais. Son second séjour n'est pas heureux : elle est seule, a la nostalgie de sa famille et de son pays, et tombe profondément amoureuse de Constantin Heger. Elle revient finalement au presbytère de Haworth en janvier 1844, et utilise plus tard son expérience au pensionnat dans ses romans The Professor et Villette.
L'étendue des sentiments de Charlotte Brontë envers M. Heger n'est pleinement connue qu'en 1913, lorsque les lettres qu'elle lui a écrites sont publiées pour la première fois. Heger les montre à Elizabeth Gaskell, lorsqu'elle lui rend visite en 1856, alors qu'elle rassemble des éléments lui permettant d'écrire la biographie de Charlotte Brontë, mais elle dissimule leur portée réelle. Ces lettres, que l'on appelle « la correspondance Heger » (the Heger letters), sont déchirées à un moment ou à un autre par M. Heger, mais sa femme en récupère les morceaux dans la corbeille à papier pour les ranger dans son coffret à bijoux. Paul Heger, le fils de Constantin Heger, et ses sœurs, font donation de ces lettres au British Museum, et elles sont peu après imprimées par le Times[2].
Vie après les Brontë
Après le séjour des sœurs Brontë au pensionnat, Heger devient le principal de l'athénée royal en 1853, mais démissionne de son poste en 1855 pour protester contre les méthodes mises en œuvre par l'inspection générale de l'école. À sa demande, il recommence à enseigner aux plus jeunes élèves. Il continue à donner des leçons dans le pensionnat de sa femme jusqu'à sa retraite aux alentours de 1882.
Heger meurt en 1896, et est enterré avec sa femme et leur fille Marie, décédée en 1886, dans le cimetière communal de Watermael-Boitsfort, en bordure de la forêt de Soignes.
Voir aussi
Notes et références
- ↑ Heger sur le Brussels Brontë Group website
- ↑ The Times du 29 juillet 1913, traduites et commentées par Marion H. Spielmann.
Bibliographie
- (fr) Charlotte Brontë, The Love Letters of Charlotte Brontë to Constantin Heger, [en français, avec traduction en anglais et préface de T.J. Wise), Printed for private circulation, 1914
- (en) Michael E. Schiefelbein, The lure of Babylon, 202 p., Mercer University Press, 2001, (ISBN 9780865547209)
- (en) A. Moya, G. Lopez et J.A. Hurtley, Préface de Wuthering Heights, Edicions Universitat Barcelona, 2005 (ISBN 9788447529650)
Articles connexes
Liens externes
- Sean Grass, The Self in the Cell, page 183
- Michael E. Schiefelbein, The lure of Babylon, 202 p., Mercer University Press, 2001, (ISBN 9780865547209), pages 140 à 142
- A. Moya, G. Lopez et J.A. Hurtley, Préface de Wuthering Heights, Edicions Universitat Barcelona, 2005
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