- Constante macabre
-
Le terme constante macabre a été inventé par André Antibi, chercheur en didactique, dans un livre éponyme paru en 2003.
« Par « Constante macabre », j'entends qu'inconsciemment les enseignants s'arrangent toujours, sous la pression de la société, pour mettre un certain pourcentage de mauvaises notes. Ce pourcentage est la constante macabre[1] »
André Antibi dénonce ainsi à la fois le poids excessif de la note et la systématisation des mauvaises notes dans le système éducatif français qui sélectionne par l'échec avec comme conséquence le découragement et l'exclusion de nombreux élèves.
Sommaire
Concept
Le concept de la constante macabre désigne le fait qu'il existe de manière répandue dans le système éducationnel un pourcentage constant de mauvaises notes, quel que soit le niveau actuel des étudiants par rapport aux connaissances réellement requises. Il est à noter que ce concept ne s'adresse pas qu'aux filières élitistes, mais également aux filières généralistes et à tous les niveaux de l'éducation. Cela crée une sélection relative socialement par rapport aux autres étudiants d'une classe, au lieu d'une sélection absolue, objective par rapport au niveau de connaissances requis.
Ce concept se base sur deux principales observations:
- La tendance à la sanction dans l'examen plutôt que l'émulation des connaissances. Cela pousse les examinateurs à créer des tests basés non pas sur les connaissances et compétences acquises mais sur des questions pièges voire des connaissances méta scolaires (ex: disponible dans le livre mais non étudié dans le programme ou en cours).
- La crédibilité de l'examen/enseignant/établissement vis-à-vis de la société, ce qui pousse à établir un taux constant d'échec.
La constante macabre met donc en échec des élèves de façon artificielle[2].
Études
En 2006, André Antibi mena une enquête auprès de 1.900 professeurs dans une vingtaine de régions en France, ayant pour résultat que "95 % des enseignants répondent que «la constante macabre existe», ce qui signifie qu'ils reconnaissent ce pourcentage systématique de mauvaises notes"[3]
En 2009, une autre enquête auprès de 3.020 professeurs montra que 99% d'entre eux reconnaissaient l'existence de la constante macabre[4]
Le Système d'évaluation par contrat de confiance (EPCC)
André Antibi proposa un système alternatif d'évaluation évitant la constante macabre et la sanction violente des élèves, intitulé Système d'évaluation par contrat de confiance (EPCC). Ce système d'évaluation repose sur un principe de coordination entre l'enseignant et ses étudiants :
« une semaine avant un contrôle, l'enseignant donne le programme de l'examen à l'élève en choisissant une liste d'exercices déjà corrigés en classe. L'élève n'a plus qu'à refaire les exercices le jour du contrôle et il obtient une très bonne note, en ayant "bien appris". »
Les études et expérimentations in situ de la méthode ont prouvé que les élèves bénéficiant de cette méthode avaient le même niveau aux évaluations nationales.
Mouvement Contre La Constante Macabre
La MLCLM est une association à but non lucratif initiée par André Antibi avec pour but de lutter contre la pratique de la constante macabre en sensibilisant l'opinion publique.
En mars 2009, le ministère de l'Éducation Nationale a octroyé une subvention à l'association pour lui permettre de poursuivre ses actions.
À la rentrée 2011, le Ministère de l'Éducation Nationale a émis une circulaire initiant un premier pas vers un contrat de confiance dans la notation des élèves en requérant des enseignants qu'ils « veill[ent] particulièrement à ce que les « contrôles » soient annoncés aux élèves et que les points sur lesquels ils porteront aient été travaillés préalablement et soient clairement répertoriés. Ils pourr[ont] également préciser aux élèves quels items de quelle(s) compétence(s) sont visés par chaque évaluation[5]. »
Références
Liens externes
Wikimedia Foundation. 2010.